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16 mai 2016 1 16 /05 /mai /2016 00:02
Picardie. Contay. Cimetière anglais. Laveurs de stèles. 1969. © Marie-Christine Crimon

Picardie. Contay. Cimetière anglais. Laveurs de stèles. 1969. © Marie-Christine Crimon

Cher fils... éternellement fils, même devenu père, toi aussi,

 

 

Lundi 16 Mai 16, tu penses à ton père, au temps où avec lui, après sa journée de travail, au cimetière anglais, vous faisiez le tour du village, en quête de travaux à faire. Ton père était jardinier. Le meilleur bêcheur à la ronde. Tous le savaient. Un jardin à faire, on lui faisait signe. Chaque soir de la semaine, il y avait un jardin différent à entretenir. Celui de l'Instituteur. Celui du Curé. Celui de la Tante Laure. Celui du Père Delacroix. Ne restait que le dimanche, pour votre jardin à vous.

Tu relis Verlaine avant-centre. Chapitre 10. Page 117. Tu adores ce passage :

 

"Mon père pince la corde du cordeau comme une corde de guitare. Il tend l'oreille, écoute le son de la corde. Si l'accord est parfait, la corde bien tendue, on peut tracer la route, puis semer. Mon père laisse glisser les graines entre le pouce et l'index. Il ne faut pas semer trop dru. Mon père le sait. Il dit: qui sème trop dru récolte menu. Ensuite, on dame le sol avec le dos du râteau. Ça dessine de petits traits verticaux tout au long de la ligne semée. C'est beau à regarder comme un tableau de peintre abstrait. Un tableau peint au cordeau et au râteau, à même la terre. Dieu, s'il existe, sûr, c'est un esthète qui apprécie la peinture de mon père. En fait, mon père ne jardine que pour exposer les oeuvres qu'il ne prend pas le temps de peindre sur la toile et qu'il crée à fleur de terre, l'espace d'un dimanche matin, juste avant la messe."

 

Lundi 16 Mai 16. Tu penses aux absents. Tu penses à ton père. 94 ans aujourd'hui, et déjà 15 ans sous terre. Tu te demandes pourquoi, une fois mort, on ne se souhaite plus les anniversaires. Pourquoi on n'ose pas. Les vivants, même bons vivants, ne doivent pas oublier les absents. Doivent au contraire les associer, le plus souvent, à la vie qui continue, sans eux. C'est important. Pour eux. Pour eux, les absents. Pour les garder vivants. C'est important pour nous. Pour nous, les vivants. Pour ne pas laisser nos coeurs se transformer en coeurs.. morts.

Ce matin, toi, tu sais que tu vas dire: Bon anniversaire, mon père. Tu relis Verlaine avant-centre. Dans ce petit roman, ton père est... vivant. Eternellement.

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15 mai 2016 7 15 /05 /mai /2016 00:01
Paris. 2012. © Jean-Louis Crimon

Paris. 2012. © Jean-Louis Crimon

Cher magicien du quotidien,

 

 

Insolite toujours. L'instant d'avant, il n'y a rien. Ce n'est rien. Juste une boutique fermée. Un panneau sens interdit. Des travaux devant la boutique. De curieuses planches jaunâtres. Posées sur la terre de la tranchée tout juste rebouchée. Pour éviter aux passants de mettre les pieds dans la boue les jours de pluie. Juxtaposition d'éléments disparates. Paysage urbain. Banal. Eléments de barrière en panneaux verts et ardoise. Porte cochère fermée. Rideau métallique fermé. Fenêtres fermées. Sens interdit. Avenir bouché. Comme le ciel. Les planches font un curieux clavier de bois. Clavier muet. Note tout en silence. Note qui dénote. Paroles absentes. Musique sans paroles.

Un homme aux cheveux longs traverse soudain le passage. Pantalon gris et blouson de cuir. Il est le personnage qui faisait défaut. L'élément humain qu'il te faut. Sans trop attendre. Faut tôt. Photo. Tout se met en place. C'est Mozart qui passe. Ou Vivaldi. Le jeune homme devient musicien italien. Cet endroit du quai de la Tournelle, un coin d'Italie. La petite boutique mérite sa musique. Avanti la musica. La photo chante. La photo m'enchante. Il y a de la chanson dans l'air.

 

Le tout s'est joué en moins de trente secondes. La photo, c'est souvent un cadeau. Le photographe, un musicien. Musicien de la lumière. Des sons et des couleurs. Sans en avoir l'air. Faut juste que ça sonne juste.

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14 mai 2016 6 14 /05 /mai /2016 00:01
Kunming. Yunnan. Chine. Janvier 2012.  © Jean-Louis Crimon

Kunming. Yunnan. Chine. Janvier 2012. © Jean-Louis Crimon

Cher... photographe,

Tu le sais, la bonne photo, la bonne image, ça tient à peu de choses. Trois fois rien. Un détail. Un geste. Une pose. Une attitude. Un angle. Un cadre. Peu importe le pays ou le paysage. Les coutumes, la culture, les interdits. La photo, ça se saisit, ça se vole, sinon, ça s'envole.

Preuve: celle-ci.

S'est jouée à un cheveu.

Mimétisme capillaire.

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 00:03
Amiens. Mail Albert 1er. 13 Mai 2016. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Mail Albert 1er. 13 Mai 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher citoyen à tout jamais Picard, Amiénois de surcroit,

 

Te voilà donc rebaptisé, contre ton gré. Nuitamment, sans doute. Tu ne les as pas vu faire. Pas vu opérer. Ils ont osé. Hauts-de-France. C'est écrit en lettres noires. Au fronton du 15 du mail du Roi des Belges. Les locaux historiques de la Région Picardie. Celle de Walter Amsallem et de Charles Baur, deux grands Présidents.

Pour qui se prendre pour s'octroyer ainsi le droit de débaptiser ? de nommer, de renommer, pour assurer sa piètre renommée. Le droit souverain de donner un nom ? et quel nom ! un nom prétentieux. Un nom ignominieux. Un nom de forfaiture.

Sans doute que le petit monsieur qui préside désormais aux destinées de la nouvelle grande Région voulait se donner davantage d'importance que ceux de la région parisienne: sont plus hauts que les Hauts-de-Seine, les Hauts-de-France. Ces Hauts-de-France coiffent tout le pays.

Sur une carte de géographie... Pour le reste, reste à voir.

 

 

Faut être sacrément bas d'où j'pense,

Pour se prétendre Hauts-de-France,

Toi qui es de Picardie,

A jamais, tu gardes... "pique" hardie,

 

Pas question de perdre la face,
Quand d'un trait de plume, on efface,
Mille ans d'Histoire et davantage,
Le nier, c'est du sabotage...
 
Pas né celui qui veut nous soumettre,

Devra plutôt se démettre, 

Toi, moi, lui ou elle, vous et nous,

Jamais ne vivrons à genoux...
 
Celui qui par trop se la pète
Un jour, sa connerie prend perpète,
Terres de tant de souffrance,
Jamais ne seront Hauts-de-France...
 
Rien à faire de votre arrogance,
La mégalo dépendance,
La bêtise et la suffisance,
Ne sont que piteuse pitance.
 
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12 mai 2016 4 12 /05 /mai /2016 00:02
Paris. Quai de la Tournelle. Mai  2011 © Jean-Louis Crimon

Paris. Quai de la Tournelle. Mai 2011 © Jean-Louis Crimon

 

Cher... cracheur de mots,

 

C'était il y a 5 ans. Mai pour Mai. Mois pour mois. Mai 2011. Tu viens d'arriver sur le quai. Tu réalises la richesse du poste d'observation qui est désormais le tien. Tu ne veux pas laisser s'évanouir tous ces instants qui composent désormais ton quotidien. Tu décides de te créer un blog. Outil que tu ne maîtrises pas spécialement. Mais tu as vraiment envie d'apprendre.

 

La demande est simple. "Décrivez votre blog en quelques mots". C'est précis: 500 caractères maxi. Tu n'as jamais su bien répondre à ce genre de demande. Ecrire sur soi n'est pas évident pour toi. Ecrire sur toi, tu préfères laisser ça à d'autres que toi. Mais bon, en même temps, faut comprendre, c'est comme lorsqu'on vous demande de décliner votre identité. Poète, vos papiers avait anticipé, il y a bien longtemps, Léo Ferré.

Au bout d'un mois, tu t'es dit qu'il fallait bien te résoudre à parler de toi. D'autant que ton "hébergeur" -on dit comme ça- argumentait parfaitement. La chose avait un but, un objectif, un objet, un projet très convaincant: relever ou augmenter ton niveau de confiance.

Au cas où tu te sentirais complétement perdu devant l'immensité de la tâche, une directive non contraignante indique: présentez le ou les thèmes abordés dans votre blog aux autres internautes.

Tu as donc cédé et concédé. Le résultat tient en une vingtaine de mots. Moins de 200 signes, ponctuation et espaces compris. Tu trouves ça plutôt bien:

Journal d'un bouquiniste, curieux de tout, spécialiste en rien, rêveur éternel et cracheur de mots, à la manière des cracheurs de feu.

Rien de moins. Rien de mieux. Bon, c'est vrai, au risque de passer pour prétentieux, tu aurais pu ajouter l'incroyable étendue de ton curriculum vitae. Que vient justement d'exiger ta caisse de retraite. Décliner à la Prévert, en fausses rimes ou en vrais vers: bouquiniste depuis peu, moins d'un an, qui dit mieux ? Egrèner la longue litanie des avanies et des arguties d'une vie sociale réussie. En tout cas bien remplie.

Ex-journaliste, de presse écrite d'abord, puis encore de France Inter, France Info, France Musique, de France Culture, ex-homme de radio, mais pas ex abrupto, ex-prof de philo, mais pas ex nihilo, ex-prof de Fac, ex-abonné de la FNAC, ex-jardinier, ex-laveur de pierres, pierres tombales des cimetières militaires, ex-manutentionnaire, ex-OS, Ouvrier Spécialisé, pas vraiment spécialisé, mais vraiment ouvrier, ex-employé de bureau, ex-aide métreur, ex-aide comptable, ex-rimailleur qui, de bon coeur, troquerait bien François Fillon contre François Villon, ex-auto stoppeur qui dormait dans les fossés d'autoroutes, au réveil toujours un peu cassé, mais pas fracassé, ex-ramasseur de racines, de chiendent ou de liserons, ex-ex-ex-ex-ex... etc...

et terminer cette trop longue liste en "ex" qui mène à bouquiniste par le seul "ex" qui ne soit pas "ex", ne sera jamais dans la famille des autres "ex". Cet "ex" forcément toujours d'actu !  Avec qui tu es "à toi et à tu", tu veux dire: ex... libris !

Pas mal, non ? Mais pas de regrets, cette trop longue tirade, ça ex-plosait la consigne des 500 signes ! Alors, tu as renoncé. Renoncé à entrer dans le détail. La pub de la vente au détail ne fait pas de détails.

En fait, tu regrettes seulement de ne pas avoir pris la peine et le temps d'ajouter cette petite précision:

Bouquiniste débutant, passé, en moins d'un an, de "Rédacteur en chef de la nuit", ton plus beau titre, à "Libraire de plein air", ton plus ancien rêve et ton dernier rôle social.

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11 mai 2016 3 11 /05 /mai /2016 00:40
Paris. Quai de la Tournelle. Sept. 2012. © Jean-Louis Crimon

Paris. Quai de la Tournelle. Sept. 2012. © Jean-Louis Crimon

Cher grand romantique égaré dans un siècle beaucoup trop matérialiste,

 

Tu le sais bien, il y a des jours comme ça, des jours où le quotidien t'agace. Où tout te lasse. Où tu trouves la vie dégueulasse.

Ton remède: relire quelques pages de ton Journal du Bouquiniste. Petites chroniques quotidiennes du temps où tu étais sur le quai. Bouquiniste parmi les bouquinistes. Tiens, par hasard et par exemple, à la date du 23 Septembre 2012. Pas si mal ce que tu écrivais en ce temps-là. Dommage que Le Castor Astral, ton Editeur, n'ait pas maintenu son désir de publier ce Journal de l'inattendu.

 

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" Souvent, le soir, des filles superbes traversent le quai, comme un seul homme. Non pas au pas de course, mais c'est tout comme. A grandes enjambées. Comme dans un défilé  de mode. On les regarde à la dérobée. Dérobée. Mot amusant. De robe, il n'est pas question. Elles sont en pantalon. Ballerines. Chaussures plates. Rarement en talons. Elles marchent, tête droite, vers leur destin du soir. Un resto, un cinoche. Un amoureux, un mec, un blanc-bec. Un fiançé pas trop moche. Un ami, un amant. Elles marchent élégamment.

A peine un coup d'oeil aux façades de livres des libraires de plein air. Pas un regard pour celui qui les regarde passer. Le bouquiniste se demande où s'en vont vraiment, d'un pas si décidé, ces belles à la démarche compassée. D'aussi jolies créatures qu'il aimerait bien faire rimer avec littératures. Non, le pluriel n'est pas singulier.

Elle, ce serait Manon. Manon Lescaut. Elle, la Princesse de Clèves. Elle, Emma Bovary. Elle, la maîtresse de Julien Sorel. Elle, la Dame aux camélias. Tant de femmes. Tant de femmes félines. Tant de femmes coquines. Tant de personnages de roman. Sans oublier celle qui affirme, bien haut, bien fort: Je suis moi-même un personnage de roman. Admirable formule qui fera plus d'une émule. Romantique qui ne se sait pas encore romancière.

Personne sur le quai ne se hasarde à entreprendre ces passantes particulières sur leurs goûts en matière d'écriture. Leurs préférences. Sur les noms de leurs trois écrivains adorés. Sur leurs livres de chevet. Sur le seul poème qu'elles connaissent encore par coeur. Sur le titre du roman qui a changé leur vie. 

Certains soirs pourtant, j'en meurs d'envie."

 

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En fait, avec le "je", tu écris - presque - aussi bien... qu'avec le "tu" ! Tu devrais revenir au "je", qu'en penses-tu ?

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10 mai 2016 2 10 /05 /mai /2016 14:43
Amiens. © Jean-Louis Crimon. 10 Mai 2016.

Amiens. © Jean-Louis Crimon. 10 Mai 2016.

Cher militant des causes perdues,

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10 Mai, dis-moi, tu le fêtes avec moi ?

10 Mai, dis-moi, qui se souvient de toi ?

10 Mai, dis-moi, t'avais la gueule de l'emploi,

10 Mai, dis-moi, sous le poids des ans, tu ploies,

10 Mai, dis-moi si ce 10 Mai de to day se souvient de toi.

10 Mai, tu le crois ou pas, c'est ta fête, on te fête...au... 49-3.

--​-

35 ans dans les dents, 35 ans dans les lattes, 35 ans de casse-pattes, 35 ans en allés, envolés, perdus, partis, dépassés, doublés, redoublés... 35 balais dans les flancs, tout ça pour du flan.

Mais où es-tu, Mitterrand ? De ces fils indignes, que dis-tu ? Que penses-tu ? Du passage en force de la Loi Travail ? Sans aucun débat au Parlement. Que penses-tu du Coup d'Etat permanent ? De ce 1er sinistre qui "engage la responsabilité du gouvernement" ?

Valls qui dégaine, triste rengaine, le 49-3 pour faire adopter sans vote le projet de réforme du Code du travail. Réaction immédiate: les députés LR et UDI déposent une motion de censure du gouvernement. Ceux de la gauche de la gauche envisagent de faire de même.

« C’est évidemment un aveu de faiblesse (...) C’est un terrible aveu d’échec », déclare, après une réunion du groupe PS, la députée Aurélie Filippetti, qui avait quitté le gouvernement sur un désaccord avec son orientation économique.

Le chef de file des frondeurs, Christian Paul, est le moins tendre : « J'ai entendu le Premier ministre dire qu'il ne fallait renoncer à aucun outil constitutionnel. Il vient d'ailleurs de le démontrer très brutalement », « nous ne renonçons en effet à aucun moyen constitutionnel. C'est une décision collective que nous allons prendre probablement demain ».

Christian Paul envisage la motion de censure et pour le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, l’initiative est de trop.

Jean-Luc Mélenchon se prépare, lui, à une « Fin de règne crépusculaire » : « Le recours au 49.3 pour passer sans débat et sans majorité la loi El Khomri contre le droit du travail ! Qui veut l’empêcher doit voter la censure ! Pas d’élégance des dégoûtés face aux dégoûtants. Oui, il faut des manifestations du front du refus le jour du vote. Et dès maintenant ».

De son côté, le député PS Christophe Caresche menace : les frondeurs qui envisagent de voter la motion de censure « seraient exclus du Pari socialistes et ne pourraient se présenter aux prochaines élections au nom du Parti socialiste ».

Côté syndicats, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière parle même de déni de démocratie : « Comment le Premier ministre peut-il savoir mieux que tout le monde ce que veulent les salariés ? Ils sont plus dans une logique politicienne que sur un raisonnement de fond sur le dossier. Ce 49-3 est dramatique au sens de la démocratie. S’ils sont persuadés que le texte est bon qu’ils osent interroger les français sur ce texte ».

Unanimité syndicale pour exprimer incompréhension et colère:

"Alors que les salariés, les jeunes, les privés d'emploi, les retraités sont mobilisés depuis plus de deux mois pour le retrait du projet de loi Travail et l'obtention de nouveaux droits, alors que l'opinion publique reste massivement opposée à ce texte, le gouvernement décide de passer en force en utilisant le 49.3. Inacceptable !"

Les organisations syndicales "invitent leurs structures à organiser des assemblées générales avec les salariés pour débattre des modalités d'actions, de la grève et de sa reconduction". Une nouvelle intersyndicale se tiendra, dès le début de la semaine prochaine, pour décider de nouvelles mobilisations.

Le 12 mai, jeudi qui vient, les sept organisations lanceront leur cinquième mobilisation nationale et unitaire d'actions contre le projet de loi El Khomri, après les 9 et 31 mars et les 9 et 28 avril. La manifestation la plus importante, intervenue le 31 mars dans toute la France, avait réuni 390 000 personnes selon la police, 1,2 million selon les organisateurs.

La CGT, FO, FSU, Solidaires, l'Unef, l'UNL et FIDL vont également adresser un courrier "au président de la République pour être reçues rapidement". En outre, elles "n'écartent aucun type d'initiatives pour les semaines à venir, y compris une manifestation nationale".

35 balais dans les flancs, 35 ans en allés, envolés, perdus, partis, dépassés.

Manifestations déjà programmées pour mardi et jeudi prochain. Certains évoquent clairement le recours à la "grève générale". Tu imagines, François Mitterrand, ils veulent commémorer 36 ! En taille réelle ! En grandeur nature.

Le 49-3 pour imposer leur foutue loi. Une loi de bien mauvais aloi. Normal, mauvais alliage que le mariage avec les seules exigences du Medef.

Pardonne leur, Père, ils ne savent pas ce qu'ils font ! Le Parti Socialiste va perdre le peu d'âme qui pouvait lui rester. Plus d'âme, mais un paquet d'états d'âme. Sans plus jamais pouvoir incarner l'âme de l'Etat.

PS: Petite secte, PS: Post Scriptum, PS: Petit saligaud, Valls, tu n'es pas un tango, PS: Play station...

Tonton, reviens ! ils sont devenus fous !

10 Mai 81 - 10 Mai 16: 35ème anniversaire, une table en terrasse, premier déjeuner en plein air, fromage ou dessert... Laisse tomber, c'est ton avenir qui se casse, c'est ton passé qui boit la tasse, tes idées qui sont à la... ramasse.

Trois copains qui se retrouvent pour se raconter comment ils ont vécu ce soir-là du 10 Mai 1981. trois copains, un 10 Mai du siècle vingt et un !

Le 49-3 s'invite à table. C'est Valls qui mène la danse. C'est pour Hollande la contre danse. Tu ne sauras jamais comment tes copains ont vécu leur 10 Mai... C'est le 10 Mai 2016 qui nous baise...

Tu te dis qu'il faut leur dire à ces pseudos socialos qui font la loi Travail du Medef, que sans modifs, leur CDD ne sera pas renouvelé ! héhé ! Les élus du peuple, "nos" élus, -ils ne devraient jamais l'oublier, c'est aussi ça, la réalité -, sont toujours en... CDD ! en contrats courts...

Pour sauver la face, tu te relis, pour toi tout seul, en silence, un beau silence de remembrance, la fin de ton papier de ce soir-là du 10 Mai 1981, euphorique, historique et romantique: Barrée encore une fois, la rue de la République. Le Préfet a les foies, il veut jouer de la trique. De loin, lui parviennent les slogans et les chants de l'espoir. Il fait étrangement doux ce soir.

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9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 00:01
Copenhague. Tombe du philosophe danois, Sören Kierkegaard. 17 mars 2016.

Copenhague. Tombe du philosophe danois, Sören Kierkegaard. 17 mars 2016.

Cher européen... déçu, désemparé, sceptique, souvent... écoeuré,

 

Au cas où tu en douterais, la radio te l'a rappelé ce matin, dès 7 heures: c'est aujourd'hui, 9 Mai 2016, la Journée de l'Europe !

Chaque 9 Mai de chaque année, c'est vrai, la Journée de l’Europe célèbre "la paix et l'unité en Europe". Le 9 Mai, c'est la date anniversaire de la «Déclaration Schuman». Ce jour-là, en 1950, Robert Schuman, alors ministre français des affaires étrangères, propose dans un discours historique prononcé à Paris une nouvelle forme de coopération politique pour l'Europe, qui rendrait impensable toute guerre entre les nations du continent.

Tu connais parfaitement ton histoire européenne. L'ambition de Schuman est de créer une institution européenne qui rassemblerait et gérerait la production de charbon et d’acier. Un traité établissant un tel organisme est signé moins d’un an plus tard. La proposition de Robert Schuman est considérée comme l'acte de naissance de ce qui est aujourd'hui l'Union européenne.

Six pays répondent à cet appel et créer, par le traité de Paris du 18 avril 1951, la Communauté économique du charbon et de l’acier (CECA) : l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. Au cours du même Conseil européen, les pays de l’Union européenne doivent se doter d’autres symboles de leur unité : un drapeau à douze étoiles et un hymne européen.

De fait, la CECA sera la première des institutions supranationales européennes qui donneront naissance à ce qu’on appelle aujourd’hui « l’Union européenne ». Elle s’ouvrira par la suite à d’autres pays. Et en 1957 sera signé le traité instaurant le marché commun agricole.

Ainsi, peu à peu, la réunion des intérêts économiques contribuera à relever les niveaux de vie et sera un premier pas vers une Europe plus unie dont la création de l’euro viendra, bien plus tard, resserrer les liens.

 

Cette année, crise des migrants et difficultés économiques accrues obligent la plupart des 28 pays membres à organiser des séminaires et des débats sur des sujets d'actualité de l'UE. Sont prévus des rencontres avec la participation des commissaires européens, des ministres et des membres du Parlement européen.

Les ambassades de l'UE, les organisateurs de la Journée de l'Europe et un certain nombre d'autorités et organisations liées à l'UE distribuent des documents d'information. Parmi les activités, le titre de "Européen de l'année" et la meilleure affiche "Journée de l'Europe 2016" feront l'objet de prix spéciaux.

Dérisoire après les attentats meurtriers de Paris et Bruxelles, même si cette Journée de l’Europe 2016 est placée sous le thème du vivre ensemble. Ses organisateurs souhaitent qu’elle soit l’occasion de « célébrer dans la joie la diversité européenne et les liens qui nous unissent, citoyen européens et citoyennes européennes ».

 

Tu connais aussi le discours des Officiels: Cette journée est pour le moins opportune. Il y a urgence à resserrer les liens – distendus – entre les citoyens européens et l’idée européenne. Une étude réalisée en avril 2014 par l’Institut Vivavoice pour le quotidien Libération, faisait déjà apparaître que 49 % des Français avaient une image négative de l’Union européenne, contre 45 % qui pensaient qu’elle évoquait quelque chose de positif. Et 58 % des sondés estimaient que l’UE était une contrainte économique pour la France.

Deux ans plus tard, le projet européen paraît plus contesté encore, et même en crise. Le prochain référendum britannique, le 23 juin, à propos de la sortie de l’Union européenne l’atteste. Au même titre que les divisions actuelles sur l’accueil des migrants ou sur le sort de la Grèce.

C’est donc dans ce contexte particulièrement délicat que les Vingt-Huit, fidèles à la décision prise en 1985 à Milan par les chefs d’État et de gouvernement européens, marquent l’anniversaire du texte fondateur de l’Europe : la déclaration historique de Robert Schuman, le 9 mai 1950, dans le salon de l’Horloge du Quai d’Orsay, à Paris.

Tu relis ton Blog du 8 février 2012 et tu te dis que tu pourrais écrire exactement la même chose aujourd'hui. juste à remplacer Sarkozy par Hollande.

" L'Europe désormais référence suprême. Argument ultime. On dicte aux Grecs et aux Italiens ce qu'il faut faire. Ce qu'ils doivent faire. L'austérité comme unique perspective. Baisse des salaires, diminution des pensions. En vertu de quels critères ? La dette ! La crise ! Les déficits ! La défense de la zone €uro ! Sinistre avenir, terriblement injuste. Toute une vie de travail réduite à néant par la médiocrité des gouvernants.

" Qu'attendons-nous, nous les Français, pour aller manifester à Athènes et à Rome ? Solidarité avec les Grecs et les Italiens ! L'Europe de la Finance et des Banquiers n'est pas notre Europe.

 
" Notre seule Europe: l'Europe des poètes et des philosophes. Celle qui voit le jeune Hegel planter un arbre de la liberté pour saluer la Révolution Française. "

 

 

 

L'Europe remet ça avec la Grèce, aujourd'hui même, en ce 9 Mai 2016: 385 €uros de retraite mensuelle pour les salariés grecs. Ce ne sont plus des efforts qui sont demandés à la Grèce, c'est une mise à genoux, c'est une mise au tombeau.

Décidément, Non à l'Europe des Banquiers et des Financiers, Oui à l'Europe des Humanistes, des poètes et des philosophes.

Aux comptes, tu as toujours préféré les contes. A moi, conte, deux mots et... davantage.

 

Pour en finir, une fois pour toutes, avec ces prétendues dettes de comptables minables et de banquiers véreux, toi, tu proposes que l'Europe acquitte enfin 20 à 25 siècles d'une gigantesque dette !

Une dette intellectuelle et un paquet d'arriérés de DROITS D'AUTEURS jamais payés ! Mais oui, bon Dieu, mais c'est bien sûr, c'est l'EUROPE qui vous doit tout : ARISTOTE, DéMOCRITE, EPICURE, PLATON, SOCRATE, PARMéNIDE, ZéNON et tous ceux que tu oublies ! Alors, Merkel, BCE, FMI, bordel, à la caisse !

Aujourd'hui, on décaisse et c'est la Grèce qui encaisse !

 

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8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 00:01
Amiens. © 7 Mai 2016. Jean-Louis Crimon

Amiens. © 7 Mai 2016. Jean-Louis Crimon

Cher petit donateur,

A chaque fois, tu te dis que tu n'en seras pas plus pauvre et que ton euro la rendra un peu plus riche. Le sourire qui accompagne le son de la pièce qui tombe dans la tasse ou le gobelet, lui, n'a pas de prix. La façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne. Tu n'as jamais oublié la leçon de morale civique de ton instituteur. C'était au début des années soixante. Dans l'autre siècle. Un siècle où l'école mettait l'accent sur l'humain. L'humain qui passait par la main. Donner la main, tendre la main, prêter la main... La vie du village était emplie des façons de dire l'aide et l'entraide. Donner la main, prêter la main, pour donner un coup de main, ça te plaisait bien. Surtout quand ça se faisait en un... tour de main.

La façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne.

Plus tard, beaucoup plus tard, tu as su que c'était une citation de Pierre Corneille. Ce qui n'était pas le plus important.

Aujourd'hui, tu t'inventes une variante: La façon de recevoir vaut mieux que ce qu'on reçoit.

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7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 00:05
 Le travail sur la chaîne © droits réservés

Le travail sur la chaîne © droits réservés

Cher samedi nuageux, pour ne pas dire ombrageux,

 

Relire Claire Etcherelli. D'abord Elise ou la vraie vie. Editions Denoël. 1967. Puis A propos de Clémence. 1971. Tu as toujours été fasciné par l'attaque du premier roman de Claire Etcherelli. Par les cinq ou six premières phrases. Tu t'es tout de suite dit que si, un jour, tu es capable d'écrire, tu aimerais que ce soit comme ça. De cette façon là. Comme on respire. Même si, parfois, on a, dans tous les sens de l'expression, du mal à respirer. Elise ou la vraie vie, ça commence "cut ", ça taille dans le réel. C'est direct. Efficace. Sans fioritures. On entre dans le roman comme dans le réel. On entre dans le roman comme dans la vie... la vraie vie.

Tu relis pour ça. Pour donner envie de relire aussi. Tu partages, comme on dit, aujourd'hui, sur les réseaux dits "sociaux".

 

"Surtout ne pas penser. Comme on dit "Surtout ne pas bouger" à un blessé aux membres brisés. Ne pas penser. Repousser les images, toujours les mêmes, celles d'hier, du temps qui ne reviendra plus. Ne pas penser. Ne pas reprendre les dernières phrases de la dernière conversation, les mots que la séparation a rendus définitifs, se dire qu'il fait doux pour la saison, que les gens d'en face rentrent bien tard..."

 

Plutôt bien dit, non  ? Tout est dit et rien n'est dit. 1967. Sans doute écrit en 1966. Deux ans avant 1968. Mai 68. Relire, oui. Relire et se mettre à écrire. Se remettre à écrire. Puisque tu ne sais rien faire d'autre.

Ils ont de la chance, les gens qui n'écrivent pas. Ils ont bien de la chance, les gens qui n'éprouvent pas le besoin d'écrire.

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