« Souriez, il y a peut-être une lettre d’amour pour vous dans ce camion ». Clin d'oeil matinal du camion jaune de La Poste garé dans le bas de ta rue.
Tu souris, un rien ému, mais lorsque tu rentres chez toi, ta boîte aux lettres n’a retenu que le « peut-être ».
Aujourd'hui, tu voudrais écrire un poème pour le peintre qui s'agenouille devant la porte à peindre. C'est si rare de voir un ouvrier s'agenouiller devant le travail à faire. Il y a de l'amour et du respect dans cette attitude. De l'amour du travail bien fait. Du travail à faire. A faire dans le respect du travail bien fait.
Tu te souviens d'un jardinier à genoux devant sa plate-bande à désherber et à refleurir. A genoux ou le dos courbé en signe de salut. Le salut à la terre à la manière d'un vieil Indien. A genoux pour se mettre à la hauteur du travail à faire. En harmonie. A bonne distance du geste à faire.
Façon d'être et manière de saluer la tâche à mener à bien. Discours impensable de nos jours même si tu le penses toujours. Discours incompréhensible.
Toi, pour le travail avec les mots, tu es toujours debout, en mouvement. Tu marches. Tu déambules. Ton esprit ne va si tes jambes ne l'agitent. Montaigne dixit.
© Jean-Louis Crimon
Ma Bohème
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou
– Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
Arthur Rimbaud, Cahier de Douai. (1870).
Matin de décembre à Roma,
Via dei Cartari, la "Monacchia",
Moinesse, tout en délicatesse,
Quelle beauté, quelle finesse,
Plumage gris bicolore
Beau gris pâle sur le corps
Ailes, tête et queue noires,
Beau plastron noir,
Scapulaire ou manteau,
Il faut se lever tôt
Pour la moinesse bien aimée,
Ailleurs simplement nommée
Corneille mantelée.
© Jean-Louis Crimon
Amiens. Jardin. Mésange charbonnière. (Parus major). 20 Mars 2022. 8 heures 45. 1/125. © Jean-Louis Crimon
C'est la plus commune et la plus grande des mésanges, facilement identifiable grâce à son plumage où le jaune domine, grâce aussi à sa calotte et à sa cravate noires. Cravate plus fine pour la femelle et plus large pour le mâle. Signature discrète du dimorphisme sexuel. La mésange charbonnière installe son nid dans une cavité d'arbre ou de muraille, mais occupe aussi bien volontiers des nichoirs. Généralement sédentaire et fidèle à son territoire d'année en année, des migrations partielles peuvent avoir lieu certaines années, sans doute en raison de surpopulation. Grégaire, elle vit en petits groupes en dehors de la période de reproduction.
Son régime alimentaire est varié. Si elle se révèle plutôt insectivore pendant la période de reproduction, avril-mai-juin, elle est plutôt granivore le reste de l'année. Elle fréquente assidûment les mangeoires où elle est très friande des graines de tournesol. Quand elle en trouve une, elle se pose sur une branche proche pour la déguster, avant de revenir à la mangeoire.
© Jean-Louis Crimon
Amiens. Jardin. Mésange bleue. (Cyanistes caeruleus). 25 Nov. 2023. 12 heures 05. © Jean-Louis Crimon
La Mésange bleue est une espèce de passereaux de la famille des paridés. Elle est facilement identifiable grâce à sa petite taille, sa forme un peu rondouillarde, ses fines pattes, son bec minuscule et, à l'âge adulte, son plumage bleu cobalt sur la calotte, les ailes et le dessus de la queue, jaune sur le poitrail et le ventre.
La Mésange bleue a un régime alimentaire insectivore, en période de reproduction, printemps et été. Elle se nourrit alors surtout d'insectes, d'araignées et de larves vivant sur les arbustes et les arbres. En dehors de la période de reproduction, régime essentiellement granivore, graines d'aulnes et de bouleaux complétées de baies, de bourgeons, de pollen et de sève au printemps, ou de noix et de suif l'hiver.
Visiteuse habituelle des mangeoires en hiver, on peut alors observer une hiérarchie de dominance chez les groupes de plusieurs individus, un couple dominant, des jeunes de l'année et quelques adultes "célibataires" se disputant les graines de tournesol.
© Jean-Louis Crimon
Le Merle se nourrit de fruits, mais aussi de graines, de vers de terre et d'insectes : il est granivore, herbivore et insectivore. On le sait gros consommateur de lombrics, mais le Merle noir mange aussi des insectes, des escargots, des limaces, des araignées et parfois des petits vertébrés, lézards, poissons ou même souris.
© Jean-Louis Crimon
Les merles ne sont pas tous noirs avec un bec jaune. Cette apparence est celle du mâle adulte. La merlette a le bec foncé et le plumage brun avec une poitrine mouchetée. Très semblables aux femelles, les jeunes de l'année précédente sont bruns, mais tachetés sur le dos. Leur bec reste brun-noir pendant la première année.
Si vous voyez un merle avec des lombrics ou des chenilles dans le bec, c'est qu'il est en train de nourrir des jeunes encore au nid. Vous pouvez le suivre des yeux pour localiser le nid, mais gardez vos distances. Un oiseau qui transporte des brindilles révèle la construction ou la réfection de son nid. Si vous surprenez un merle étalé par terre avec les ailes déployées et la queue écartée, c'est qu'il est en train de prendre un bain de soleil.
© Jean-Louis Crimon