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24 octobre 2021 7 24 /10 /octobre /2021 08:57
Amiens. Le Courrier Picard. 11 Nov. 1980. Page 9. © Jean-Louis Crimon
Amiens. Le Courrier Picard. 11 Nov. 1980. Page 9. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Le Courrier Picard. 11 Nov. 1980. Page 9. © Jean-Louis Crimon

Bibliothèque populaire du quartier Saint-Maurice. Rue Zamenhof. Deuxième dimanche de novembre. Exceptionnellement. D'habitude, c'est le premier dimanche. Avec la Toussaint et le jour des morts, c'était mieux de décaler au dimanche suivant. Une fois par mois, à la bibliothèque populaire, on peut emprunter plusieurs livres à la fois. Gaston a posé délicatement son béret sur la table, mais il garde son écharpe. Il ne fait pas très chaud ce matin. Gaston, 78 ans, est le bibliothécaire de cette bibliothèque particulière. Ce jour d'ouverture est un rendez-vous sacré qu'il ne manquerait pour rien au monde. Bon lecteur qui aime la chose écrite depuis longtemps, Gaston aime à évoquer le temps où il faisait la lecture du journal pour ses parents. " J'ai commencé à lire en 1914. J'avais 11 ans. Mon père ne savait pas lire, ma mère non plus. Alors je leur lisais les informations à haute voix."

Sur un cahier d'écolier qui lui sert de registre, Gaston note les titres des ouvrages empruntés, en ce moment souvent des romans policiers ou des romans d'espionnage, et en face le nom des emprunteurs. Gaston raconte que la Bibliothèque populaire du quartier Saint-Maurice existait déjà avant-guerre, mais que c'est au début des années cinquante que ça a vraiment repris.

Un franc d'inscription pour l'année et vingt centimes par livre emprunté, lire avec la Bibliothèque populaire de Saint-Maurice est vraiment bon marché. Dans son sac à provisions, un fidèle de Zamenhof est venu faire provision de livres pour son mois : " Dix ans que je viens, je ne manque jamais un dimanche ! Facile pour moi, j'habite en face ! "

 

© Jean-Louis Crimon

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23 octobre 2021 6 23 /10 /octobre /2021 08:57
Amiens. Le Courrier Picard. Première parution. 22 Nov. 1976. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Le Courrier Picard. Première parution. 22 Nov. 1976. © Jean-Louis Crimon

Première parution dans Le Courrier Picard, trois ans avant d'en devenir l'un de ses journalistes. Novembre 1976. Au milieu des années 70, avec Laurent Delabie, dit Devisme, Robert Landard, Marc Monsigny, nous étions quelques uns à vouloir faire revivre la langue picarde. Trouvères d'un siècle XX ou vain, pour dire aux troubadours Claude Marti, Patric, Joan-Pau Verdier, que la langue d'oïl était aussi belle que la langue d'oc. Méritait elle aussi d'être chantée. Même si nous avons dû surtout déchanter. Aujourd'hui, seul Marc Monsigny, fidèle à lui-même et à notre pacte ancien, persiste et signe, avec talent, cette volonté de faire vivre une certaine chanson picarde. 

Min Poéyis, mon premier poème en picard, publié dans Le Courrier Picard, au fond, mon plus beau titre de gloire.

 

Avu d'el pleuve qu'all' n'in finit point d'tcherre        Avec de la pluie qui n'en finit pas de tomber

Et pis éne vielle ramonchlée à ch'coin d'sin fu      Et puis une vieille recroquevillée au coin de son feu

Qui conte pis qui raconte s'n'histoère                    Qui conte et raconte son histoire

Avu des mots qu'o n'coprind mi pus...                    Avec des mots qu'on ne comprend même plus...

 

Mots d'une langue picarde que ma Tante Laure de Contay parlait parfaitement première langue. Bien sûr, comme dans la chanson, je vous parle d'un temps que les moins de... 60 ans, ne peuvent pas connaître. La belle enfance est passée par la fenêtre.

 

© Jean-Louis Crimon

 

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22 octobre 2021 5 22 /10 /octobre /2021 08:57
Amiens. Le Courrier Picard. Mercredi 9 Avril 1980. Page 10. © Pierre Chardon. © Gérard Crignier.
Amiens. Le Courrier Picard. Mercredi 9 Avril 1980. Page 10. © Pierre Chardon. © Gérard Crignier.

Amiens. Le Courrier Picard. Mercredi 9 Avril 1980. Page 10. © Pierre Chardon. © Gérard Crignier.

La petite info, le plus souvent, s'achève en "brève". Quatre ou cinq lignes, pas davantage. Sauf si, feu-vert du rédac' chef, faut peut-être aller voir sur place. Comme la locale ne déborde jamais sous la copie d'avance, je suis toujours partant. D'autant que je ne reviens jamais bredouille. M'a à la bonne le patron des scribes, surtout quand la copie est bonne. Scribe, mais pas scribouillard.

 

Deux chanteurs dans un bistrot, deux amis, deux camarades, qui rêvent de mettre de la vie dans ce qui dort, de la musique dehors, de la chanson dedans. Ils ont du coeur au ventre.  Tu sors ou tu entres ? Les passants, un peu surpris, trouvent que ça n'a pas de prix.   Normal, c'est gratuit ! Derrière son comptoir, le bistrotier fait mousser les demis. Pourtant, ce ne sont pas chansons à boire, qu'ont dans leur répertoire les deux briscards. S'entendent comme larrons en foire pour la défense du beau texte. Sans que la mélodie soit prétexte.

 

Les deux potes ont la pêche. Philippe Boulfroy et Dominique Moisan savent mettre l'ambiance et jouer avec les silences. Leurs mots triomphent de la fausse indifférence. Preuve, ce commentaire unanime : "C'est-des-chansons-qu'ont-du-sens".

 

© Jean-Louis Crimon

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21 octobre 2021 4 21 /10 /octobre /2021 08:57
 Amiens. Le Courrier Picard. 3/4 Nov. 1979. Page 17. © Jean-Louis Crimon
 Amiens. Le Courrier Picard. 3/4 Nov. 1979. Page 17. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Le Courrier Picard. 3/4 Nov. 1979. Page 17. © Jean-Louis Crimon

 

C'est ma première critique de théâtre. Je ne suis pas trop sûr de mes compétences en la matière. Je ne sais vraiment pas comment peut s'écrire une bonne critique de théâtre. Jusqu'à présent, depuis mon arrivée au journal, quatre mois déjà, j'écris à l'intuition. Au feeling. Je n'ai aucune technique. Juste un petit talent personnel. Je n'ai pas fait d'Ecole. D'Ecole de Journalisme. J'apprends sur le tas. Avoir quitté le professorat de philosophie pour le journalisme est un pari en forme de défi. Le jour où il m'a engagé, dernier samedi de la fin juin, le rédacteur en chef m'a juste demandé : Vous savez écrire ? J'ai répondu "Oui, mais comme un prof de philo, peut-être pas comme un journaliste." Ajoutant pour relativiser l'aveu :" Je ne demande qu'à apprendre".

 

Ma critique a beaucoup plu. Au rédacteur en chef, à mes confrères de la locale, et surtout aux acteurs de ce énième Godot. Premier pour moi à tout jamais dans la galaxie de toutes les mises en scène possibles.

 

TITRE : Un Godot peut en cacher un autre

 

SOUS-TITRE : A bord de la péniche-théâtre, on joue la pièce de Samuel Beckett  "En attendant Godot".

 

ACCROCHE : Godot dans la gadoue. Une tranche de vie entre deux rectangles de boue, à vous redonner le goût d'un certain théâtre. Pour ne plus être les éternels assis. Pour nous lever et nous laver de notre glaise quotidienne et être aussi ces hommes de boue, debout.

 

PAPIER : A bord de cette péniche-théâtre, Farré et ses complices glissent sans fin dans une glaise qui n'est pas feinte. Spectacle qui vous colle littéralement à la tête et à la peau. Spectacle qui éclabousse, pas seulement ce qu'il nous reste de cervelle, mais aussi les involontaires acteurs des premiers rangs, régulièrement aspergés de païennes bénédictions.

En attendant, Godot, on l'attend toujours. Etrange aventure que celle de cette pièce de Samuel Beckett. D'abord, on la boude, ensuite on l'acclame. Paris, Londres, New-York, de 1953 à 1956, vont en faire un "classique. Mais aujourd'hui, le tragique et l'absurde de l'attente de ces deux clochards, mis en scène avec sérieux et dignité pendant très longtemps, est ici, proprement traîné dans la boue. Et c'est pas dommage.

 

INTER-TITRE : Farré effarant

 

La mise en scène de Mireille Larroche est un pavé superbe dans la mare du tragique en redingote. A l'intérieur de cette péniche où les spectateurs se font face, quatre hommes s'enlisent dans un décor où la frontière entre tragique et comique n'a plus place.

Une démystification salutaire où la mise en scène est mise en vie. Car Estragon et Vladimir (Farré et Kopf), sont. Ils sont. Ils ne jouent plus. Ils sont vraiment. Ils pataugent dans ce décor de glaise ou de boue comme dans l'existence : l'homme a difficilement prise. Il glisse, tombe, mais se relève. Comme si ce qui se dérobe sous ses pas pouvait être inlassablement repris. Faut s'accrocher, comme on dit. Dans tous les sens.

Contre toute attente, on n'en finira sans doute jamais de l'attendre ce mystérieux Godin... pardon... Godet... je veux dire Godot. Car Godot ne viendra pas ce soir. Même si l'on sait bien que dans le texte même de la pièce de Beckett, Godot ne doit pas venir, on se laisse facilement prendre au piège tendu par ces deux clochards. Si Godot est celui qui ne vient pas et qu'on attend quand même, on se prend à rêver : "Et si Godot venait ?"

C'est peut-être la force de cette musique (de Robert Wood), qui ponctue et rythme le texte, qui cesse alors d'être un texte pour devenir paroles. Et si un jour on chantait Godot ?

 

INTER-TITRE : La conconcondition humaine

 

Théâtre de l'absurde ou absurde du théâtre, où nous sommes ceux qui attendons, ceux qui attendent. "Mais n'anticipons pas", dirait Lucky (Gérard Surugue), dans cette remarquable tirade sur "l'Ek-sistence", "telle qu'elle jaillit des récents travaux publics de... Hors du temps de l'étendue... couronnés par l'Académie d'Anthropopopométrie, de Testu et Conard... Conard... Conard...

Pozzo (Georges Dufose), se prend aussi à attendre : "Moi-même, à votre place, si j'avais rendez-vous avec un Godin... Godet... Godot... j'attendrais qu'il fasse nuit noire pour abandonner..."

Plus tard, quelqu'un viendra pourtant, non, pas Godot mais un enfant (Manuel Bleton trouve là le ton juste), comme une séquence du Petit Prince dans Beckett. Godot ne viendra pas : quelqu'un qui vient, on ne peut plus l'attendre.

Godasse, gadoue, Godot... même les sons s'enlisent - et se lisent - dans cette boue authentique. Eternelle attente de celui qui ne viendra pas. Godot a mis les bouts.

 

© Jean-Louis Crimon                                                               

 

PUCE : Deux représentations de cette pièce seront données ce soir et dimanche après-midi, 16 h, à bord de la péniche-spectacle amarrée au port d'amont.

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 08:57
Amiens. Le Courrier Picard. 1er Avril 1980. Page 10. © Jean-Louis Crimon
Amiens. Le Courrier Picard. 1er Avril 1980. Page 10. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Le Courrier Picard. 1er Avril 1980. Page 10. © Jean-Louis Crimon

Planter des arbres pour mieux être des hommes. Au départ, simple photo-légende, même si légende améliorée sera tolérée. C'est sur le terrain que le journaliste localier mesure la portée de l'évènement. Ce qui semble un fait mineur, vu du bureau du rédacteur en chef, peut se révéler vrai beau sujet de reportage. Cette fois, aucun doute. 

Au départ, un mois de mars placé sous le signe de l'arbre par le ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie, un professeur de Sciences naturelles de Collège, ses élèves, mais aussi toutes les classes de l'Etablissement, de la Sixième à la Troisième, les enseignants de toutes les disciplines,  les pépiniéristes de la ville et la Société d'Horticulture. A l'arrivée, trente-cinq arbres et autant d'arbustes plantés un samedi dans le cadre de "La Journée de l'arbre". Une belle histoire qui mérite bien une belle page de journal. 

 

Une affichette scotchée sur la porte d'entrée de la salle 102, celle du professeur de Sciences naturelles, rappelle que si, une fois dans sa vie, on a planté un arbre, on saura respecter les arbres tout au long de sa vie.

Idée simple. Elémentaire. Exemplaire. Enseigner, c'est donner l'exemple.

 

© Jean-Louis Crimon

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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 08:57
Amiens. Le Courrier Picard. 22 Mai 1980. Page 42. © Jean-Louis Crimon
Amiens. Le Courrier Picard. 22 Mai 1980. Page 42. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Le Courrier Picard. 22 Mai 1980. Page 42. © Jean-Louis Crimon

"A la prochaine fois" ! Beaux yeux clairs pleins de larmes sombres, René Lévesque vient d'acter la défaite. Une défaite incontestable. Le beau projet de "Souveraineté association" , un Québec souverain mais associé au Canada, n'a recueilli qu'un peu plus de 40 % des voix. Moralité : six Québécois sur dix ont dit "Non" à la séparation d'avec le reste du Canada.

Alberta, Colombie-Britannique, Île-du-Prince-Edouard, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Ecosse, Ontario, Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador, les neuf autres provinces ne seront pas séparées du Québec. Pas cette fois. Peut-être la prochaine fois. René Lévesque ne cache ni sa déception ni l'espoir qu'un jour, sans doute, ça se fera.

Dans la rue, plusieurs centaines de Québécois, d'abord, des milliers très vite, se rassemblent pour une marche symbolique vers Montréal-Ouest, la partie anglophone et anglophile de la ville. Tenir éveillés les Anglais, c'est notre but ce soir, disent les manifestants. Un des jeunes Québécois en colère, m'explique avec ce bel accent français d'Amérique du Nord : "L'indépendance, on ne la demande pas, on est censé la prendre, c'est ce que l'Histoire des Peuples nous enseigne."

 

Mon papier, dicté comme mon avant-papier, par téléphone, occupera la moitié de la page du journal. L'analyse de Pierre Rouanet chapeaute l'ensemble. En une phrase, tout est - presque - dit : L'échec relatif des indépendantistes de M. Lévesque n'efface pas le rejet unanime du statu quo.

 

© Jean-Louis Crimon

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18 octobre 2021 1 18 /10 /octobre /2021 08:57
Amiens. Le Courrier Picard. 20 Mai 1980. Page 30. © Jean-Louis Crimon
Amiens. Le Courrier Picard. 20 Mai 1980. Page 30. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Le Courrier Picard. 20 Mai 1980. Page 30. © Jean-Louis Crimon

Être au Québec fin Mai de cette année-là, en stage d'étude sur "Le rôle de la chanson dans l'identité québécoise", c'est un véritable clin d'oeil du destin. Forcément, avant de m'envoler pour Montréal, je pousse la porte du bureau du rédacteur en chef pour lui proposer au moins deux ou trois articles sur le référendum historique, un avant-papier, avec les enjeux et la répartition des forces en présence, et un papier bilan, une fois connus les résultats définitifs. Pierre Rouanet m'accueille à bras ouverts et me donne quelques conseils. Logique : qu'un journaliste de locale habitué à la petite actualité se transforme en grand reporter envoyé spécial sur un évènement à possibles répercussions mondiales, mérite un petit briefing particulier. 

Ma bonne connaissance de la chanson québécoise, du rôle joué par les Félix Leclerc, Gilles Vigneault, Raymond Lévesque, Pauline Julien, Raoul Duguay, Sylvain Lelièvre, l'importance de ceux qu'on appelle au Québec, non pas des chanteurs, comme en France, mais des chansonniers, ma perception de la dimension culturelle dans la formation de cette identité québécoise, ont sans doute impressionné Pierre Rouanet. Celui qui vient tout juste de publier " Les trois derniers chagrins du Général de Gaulle" a bien sûr en mémoire le grandiose "Vive le Québec libre !" Balcon de l'Hôtel de ville de Montréal. Lundi 24 Juillet 1967. Enorme incident politique entre le Canada et la France.

 Banco, je compte sur vous. Tenez compte du décalage horaire quand vous appelerez au journal et demandez à dicter à la Sténo de presse de permanence.

 

Parole donnée, parole tenue. Paraît que mes deux papiers avaient de la tenue et surtout du contenu. A mon retour au journal, mes collègues me chambrèrent un peu en me surnommant un temps "le Québécois". Il n'y avait vraiment pas de quoi. Mais ça ne me déplaisait pas. 

 

© Jean-Louis Crimon

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17 octobre 2021 7 17 /10 /octobre /2021 08:57
Amiens. Le Courrier Picard. 20 Août 1979. Page 7. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Le Courrier Picard. 20 Août 1979. Page 7. © Jean-Louis Crimon

C'est une évidence, ce n'est pas souvent que le grand reportage commence au coin de la rue. Une simple fête de quartier. Deux ou trois photos. Deux feuillets maxi. Un titre court, en trois ou quatre mots. Histoire que la vraie vie passe dans le journal, même quand il ne se passe pas grand chose. 

Montières rime avec hier. Monte hier. Pas évident de ne pas écrire au passé. Le journaliste, historien du présent, a du pain sur la planche. Pour le localier, ce n'est pas tous les jours dimanche. Il doit être capable d'écrire sur tout. Il doit être surtout capable d'écrire. 

 

"Des restes d'un village que la route d'Abbeville transperce et des vieux assis des heures entières sur le pas de leur porte, à compter les bagnoles qui filent vers la mer, c'est Montières..." L'attaque est fulgurante et pourrait passer pour déprimante. Heureusement, en parfait équilibriste, le journaliste sait se ressaisir sur la fin. Sa chute sera porteuse. "Mais c'est aussi chaque jour que la vie s'invente et se crée. C'est aux semaines de donner la couleur des dimanches. "

 

© Jean-Louis Crimon

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16 octobre 2021 6 16 /10 /octobre /2021 08:57
Amiens. Le Courrier Picard. 17 Juillet 1980. Page 8. © Jean-Louis Crimon
Amiens. Le Courrier Picard. 17 Juillet 1980. Page 8. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Le Courrier Picard. 17 Juillet 1980. Page 8. © Jean-Louis Crimon

Souvent, c'est banal, le journal célèbre les gens célèbres. Moi, j'aimais bien célébrer les anonymes. Les seulement célèbres dans leur quartier. Coco-Rouquin était de ceux-là. Ses exploits sembleraient dérisoires aujourd'hui. Le brochet, les grenouilles, l'eau de la fontaine, menues fredaines. Je ne sais plus comment j'ai fait la connaissance de ses parents. Les jours de repos, pour échapper aux sujets imposés par l'actualité déjà écrite dans l'agenda du rédacteur en chef, je déambulais souvent sans but dans Montières ou Saint-Leu, les quartiers populaires, me répétant "le journaliste doit être une oreille, une oreille toujours à l'écoute". J'écoutais les battements du coeur de ma ville et le journal s'en portait plutôt bien.  


Relisant aujourd'hui cette page consacrée à Coco-Rouquin, je me demande ce qu'a pu être sa vie. Ce qu'il est devenu comme homme. Comme être humain. 15 ans en 1980, il devrait avoir 55 ou 56 ans. Le fils du ramoneur a-t-il été ramoneur tout au long de sa vie de travailleur ? Ou bien a-t-il un beau jour changé de métier et de route ? 

Réponse dans le vieux quartier Saint-Leu sans doute. Faudra que je m'y déroute. 

 

© Jean-Louis Crimon

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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 08:57
Amiens. Le Courrier Picard. 12 Février 1981. Page 14. © Jean-Louis Crimon
Amiens. Le Courrier Picard. 12 Février 1981. Page 14. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Le Courrier Picard. 12 Février 1981. Page 14. © Jean-Louis Crimon

Il arrive que l'année passe si vite que déjà l'on se retrouve face à une personne ou un évènement déjà traité l'année d'avant. Il faut alors passer le sujet à un confrère ou une consoeur, mais les confrères et les consoeurs sont toujours très occupés ou pas intéressés par le sujet. Dans ce cas-là, pour ne pas décevoir la personne ou l'évènement, tu te dis que tu vas redoubler. Doubler la mise. Trouver une autre manière d'écrire sur le même sujet. Un autre angle dans la géométrie des écritures journalistiques.

L'interview est souvent la meilleure solution. Un bon titre, un bon chapeau, l'introduction de l'article, et une bonne réécriture des propos parlés, mais sans les dénaturer. Phrases courtes avec des mots très proches de la conversation et surtout de l'oralité. Sans forcément se croire obligé d'écrire "rires" entre parenthèses, pour souligner un trait d'humour.

Avec Julos, l'exercice est toujours un vrai bonheur. L'homme est d'une générosité rare. Il a le sens de la mise en mots, non pas mise en scène, mais mise en sons. Son chant est son. C'est à dire chanson.

 

© Jean-Louis Crimon

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