Souvent, les gens sont déroutants. Les choses nous parlent autrement. A la grande réderie/rêverie d'Octobre, dans le matin qui mutine, clin d'oeil signé Alphonse de Lamartine :
Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?
© Jean-Louis Crimon
Dommage d'avoir importé de Fréjus ou de Cannes le dessin de ces barques à jouter. En barque à cornet, les joutes auraient sans doute été aussi spectaculaires. Pourquoi toujours chercher ailleurs les richesses que l'on a sur place ? Le bonheur et la joie existent aussi à Samarobriva. Preuve cette saillie venue du fond du coeur :
Ben lo, ch'est toute, chés picards, i jout'nt à chés joutes !
© Jean-Louis Crimon
Séance photo improvisée devant mes boîtes de bouquiniste. Au printemps, c'est assez courant. Au début, j'ai cru que c'était de vrais mariés. Très vite, j'ai réalisé qu'il s'agissait d'une mise en scène publicitaire. Cette portion du quai de la tournelle et mes boîtes de bouquinistes sonnent tellement juste qu'on peut croire que c'est "pour de vrai".
© Jean-Louis Crimon
Le jeu m'est étranger. Le pays aussi. Ou plutôt, pour une fois, et pour de longs mois, c'est moi l'étranger. Les sons, les couleurs, la langue, l'écriture, tout est déroutant. Déroutant et fascinant. Comme ces hommes qui jouent à ce jeu que je ne connais pas.
© Jean-Louis Crimon
Savoir paver ou poser des dalles pour aménager un espace piétonnier, savoir-faire évident qui n'a rien d'évident. Mérite le respect d'autant plus que souvent ne recueille que l'indifférence des passants. Si ce n'est leur agacement.
© Jean-Louis Crimon
Clin d'oeil à la Barque à cornet des Hortillons. Rencontre soudaine. Parenté lointaine. Simple hasard ou vraie cousine vénitienne. Un jour, il me faudra bien écrire l'histoire des barques à fond plat. Dire dans un roman le beau moment où un Italien, venu à Amiens faire commerce du drap picard, fit la rencontre d'une belle hortillonne. Les romans ont la faculté de dire en secret des vérités que les savants ne soupçonnent pas.
© Jean-Louis Crimon
Je me souviens du cartonneux de juillet qui m'explique comment, le soir venu, pour ne pas avoir trop froid, il "s'entortille" dans ses cartons pour la nuit et qui appelle ça "faire le hérisson". On est dans l'autre siècle, dans les années soixante-dix. Mille neuf cent soixante-dix.
© Jean-Louis Crimon