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7 novembre 2024 4 07 /11 /novembre /2024 08:57
Saint-Souplet-sur-Py. Marne. Le cimetière. 2 Nov. 2014. © SC.

Saint-Souplet-sur-Py. Marne. Le cimetière. 2 Nov. 2014. © SC.

Cimetière de Saint-Souplet-sur-Py, dans la Marne. Face à face avec une petite tombe bien modeste. Mon père est sous la terre depuis plus de dix ans, et ma mère depuis avril de cette année quatorze. Ils ont rejoint grand-père Adrien, mort en 1922, des suites du gaz ypérite, le tristement célèbre gaz moutarde qui lui a brûlé les poumons à la fin de la guerre 14-18 et lui a fait vivre d'atroces souffrances jusqu'à son dernier souffle. Mon père, Georges, est né l'année où son père, mon grand-père, est mort. Se sont à peine croisés dans la grande chaîne de la vie. 

Sur la photo, je suis un vieil orphelin de 65 ans qui ravale ses larmes et cache sa peine. Je ne comprends pas pourquoi ça passe si vite, une vie humaine.

 

© Jean-Louis Crimon

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6 novembre 2024 3 06 /11 /novembre /2024 08:57
Berru. (Marne). Cimetière militaire allemand. 2 Nov. 2014. © Jean-Louis Crimon

Berru. (Marne). Cimetière militaire allemand. 2 Nov. 2014. © Jean-Louis Crimon

Dans ce cimetière militaire, 17.559 soldats allemands ont perdu la vie au cours de la guerre 14-18. Créé en 1923 par les autorités françaises, le cimetière militaire allemand de Berru a été aménagé en 1970 par l'Association pour l'entretien des cimetières allemands qui a fait remplacer les croix de bois par des croix en métal. Délicate attention. Croix de bois, croix de fer, la guerre, c'est toujours mourir en enfer. 

 

© Jean-Louis Crimon

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5 novembre 2024 2 05 /11 /novembre /2024 08:57
Paris. Cimetière du Montparnasse. Serge Gainsbourg. 2016. © Jean-Louis Crimon

Paris. Cimetière du Montparnasse. Serge Gainsbourg. 2016. © Jean-Louis Crimon

Tickets de métro épars, une clope, trois mégots, deux bouquets, offrandes dérisoires, rituel païen. Hommage au Poinçonneur des Lilas. Quand Serge chante : "Et on m' mettra dans un grand trou". Pied de nez à la mort. Clin deuil. 

 

© Jean-Louis Crimon

 

J'suis l'poinçonneur des Lilas

Le gars qu'on croise et qu'on n'regarde pas

Y a pas d'soleil sous la terre

Drôle de croisière

...

J'fais des trous, des petits trous, encore des petits trous

Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous

Des trous d'seconde classe

Des trous d'première classe

...

Y'a d'quoi devenir dingue

De quoi prendre un flingue

S'faire un trou, un petit trou, un dernier petit trou

Un petit trou, un petit trou, un dernier petit trou

Et on m'mettra dans un grand trou

Et j'n'entendrai plus parler d'trou, plus jamais d'trou

De petits trous; de petits trous, de petits trous.

 

https://www.youtube.com/watch?v=eWkWCFzkOvU

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4 novembre 2024 1 04 /11 /novembre /2024 08:57
Bourdon. Cimetière Allemand. 22 Août 1978. © Jean-Louis Crimon

Bourdon. Cimetière Allemand. 22 Août 1978. © Jean-Louis Crimon

Cet homme, en bras de chemise, au pied de la croix, c'est mon père. C'est l'été, les vacances. Lui qui est jardinier au cimetière anglais, employé de la Commonwealth War Graves Commission, a voulu venir jusqu'au cimetière allemand de Bourdon, au nord-ouest d'Amiens. Aussi loin que je puisse remonter dans mes souvenirs d'enfant, je l'ai toujours entendu dire, sans connaître forcément Manouchian ou Aragon : "Je n'ai pas de haine pour le peuple allemand". Déporté du travail pendant deux années à Dortmund, du 27 avril 1943 au 25 avril 1945, d'abord dans une usine puis dans une ferme, il n'a jamais voulu nous raconter ces années-là. Invariablement, il se borne à nous dire à nous ses enfants : "J'ai été arrêté par des gendarmes Français" et "j'ai été libéré par des soldats Américains". Prisonnier et déporté STO. Service du Travail Obligatoire. Déporté du Travail. Bien sûr, sans salaire ni cotisations retraite. Au fait, la prospère Allemagne des années quatre-vingt, dans l'autre siècle, avait un temps envisagé de faire un geste pour ces travailleurs français esclavagisés par Laval et Pétain. Personne aujourd'hui ne s'en souvient et nul ne sait ce qu'il en advint. 

 

© Jean-Louis Crimon

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3 novembre 2024 7 03 /11 /novembre /2024 08:57
Contay. Le cimetière catholique. 5 Avril 2021. 16:33. 1/800. © Jean-Louis Crimon

Contay. Le cimetière catholique. 5 Avril 2021. 16:33. 1/800. © Jean-Louis Crimon

J'avoue que je n'ai pas compris pourquoi - en 2019 - le Maire de Contay, à l'époque Gérard Boivin, fort de l'unanimité de son Conseil Municipal, m'a refusé une place dans le cimetière communal. Le beau cimetière de mon enfance d'enfant de choeur qui avait toujours bon coeur. Un refus qui m'écoeure.

"Plus personne ne te connaît", a justifié le Maire, ajoutant : "On veut pas d'étranger à la commune dans notre cimetière". 

Comme si on pouvait me définir comme "un étranger à la commune", moi qui, derrière la bêche de mon père, jusqu'à mes 14 ans, ai ramassé toute la mauvaise herbe du village, racines de chiendent, racines de liserons, quand nous allions, chaque soir des jours de semaine, bêcher le jardin des autres. Le nôtre, on  s'en occupait le dimanche. 

 

© Jean-Louis Crimon

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2 novembre 2024 6 02 /11 /novembre /2024 08:57
Contay. Cimetière des catholiques. 22 Mars 2009. © DR.
Contay. Cimetière des catholiques. 22 Mars 2009. © DR.

Contay. Cimetière des catholiques. 22 Mars 2009. © DR.

Elle était belle ma lettre au Maire de Contay, simple et belle, mais à l'unanimité des neuf membres du Conseil municipal, ma demande d'achat de quelques mètres carrés dans le cimetière catholique, n'a reçu qu'un refus catégorique. J'aurais peut-être dû demander une place dans le cimetière des protestants.

"Plus personne ne te connaît !" et "On ne veut pas d'étranger dans notre cimetière !" furent les deux  raisons invoquées par le Maire, de quelques années mon aîné, fils unique de la ferme Boivin, où j'allais, enfant, acheter le lait et le beurre de notre famille. J'essayais d'argumenter, je m'enhardissais à parler de mon beau roman d'enfance, "Verlaine avant-centre", où j'évoque la buttresse, la source du village, la clairière du Mont-Faÿ, la rivière l'Hallue, les Royales, ces grands talus herbeux où l'été, à la fin de nos jeux de piste, nous faisions de folles glissades. Le Maire, pas vraiment littéraire, avant de couper court, me lança, cruauté inutile : "Ton livre, on l'a pas lu ! " 

 

Depuis, le Maire, lui, a eu sa place au cimetière : il est mort. Sa fille lui a succédé à la Mairie. Moi, je suis toujours vivant et je ne sais toujours pas comment je pourrais, un jour, savoir si j'aurai droit, ou pas, à une petite place dans leur grand cimetière. Les quatorze premières années de ma vie, je les ai pourtant bien vécues dans ce village que j'ai toujours considéré comme le mien. J'ai même été, de mes 7 à mes 14 ans, enfant de choeur, et j'ai servi un nombre incalculable de messes, messes basses de semaine, messes chantées du dimanche, messes de mariage et messes d'enterrement, vêpres, baptèmes, communions, processions. En ce temps-là je n'étais pas "un étranger", j'étais l'un des leurs, l'un de leurs habitants, l'un de leurs paroissiens, un vrai Contaysien. Fier et heureux de l'être.

 

Il y a quinze ans, allongé dans l'herbe, couché sur le dos, je m'étais fait photographier en position de gisant, pour rire, pour sourire, pas pour mourir. Juste pour savoir si l'endroit me convenait bien pour "mon repos éternel ". L'avantage - si l'on peut dire - de cet emplacement, c'est qu'on peut apercevoir au-dessus de la haie - à travers les troncs bien droits des peupliers - la maison qui fut la mienne autrefois. Jusqu'à mes 14 ans. Jusqu'à ce qu'on déménage pour un autre village. C'était il y a soixante ans. Autant dire avant-hier. A une époque où je ne me préoccupais pas encore de ma place au cimetière.

 

© Jean-Louis Crimon

 

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1 novembre 2024 5 01 /11 /novembre /2024 08:57
Cimetière de Saint-Souplet-sur-Py. Marne. 2 Nov. 2014. © Jean-Louis Crimon
Cimetière de Saint-Souplet-sur-Py. Marne. 2 Nov. 2014. © Jean-Louis Crimon

Cimetière de Saint-Souplet-sur-Py. Marne. 2 Nov. 2014. © Jean-Louis Crimon

Le 1er novembre, tous les mortels le savent, c'est la Toussaint. La Toussaint, fête de tous les saints. Pas de tous les seins, ce qui serait trop érotique et pas très catholique. Au départ, la Toussaint, comme une dizaine de jours de l'année, est un jour férié, jour non travaillé payé, listé dans le Code du travail, comme le lundi de Pâques, l'Ascension, le lundi de Pentecôte et l'Assomption. Lundi de Pentecôte d'ailleurs discrètement capté en 2004 et transformé en journée de solidarité. Officiellemnt pour l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées. Les salariés doivent alors travailler sans être payés et les employeurs, en contrepartie, versent 0,3 % de la masse salariale au titre de la Contribution Solidarité Autonomie, ce qui rapporte, bon an, mal an, un bon 3 milliards d'euros. Dans le contexte actuel de déficit abyssal, le gouvernement pense sérieusement à la captation d'un second jour férié. Un jour non payé au salarié, travaillé ou pas, selon l'entreprise. Qui rapporterait à nouveau 3 milliards d'euros à l'Etat. Pensée émue bientôt pour les jours fériés disparus.

 

Le 2 novembre, c'est le jour des défunts où chacun pousse la porte du cimetière pour s'en aller se recueillir sur la tombe de ses chers disparus. En guise de prière, souvent, je me prends à fredonner la chanson de mes amis Québécois, Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois : "Dans la grande chaîne de la vie où il fallait que nous passions, où il fallait que nous soyons..." Ma mère et mon père aimaient beaucoup les paroles de la chanson. 

 

© Jean-Louis Crimon

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31 octobre 2024 4 31 /10 /octobre /2024 08:57
Amiens. Jardin. 13 Juin 2022. 18:04. 1/200. Pigeon ramier. (Columba palumbus). © Jean-Louis Crimon

Amiens. Jardin. 13 Juin 2022. 18:04. 1/200. Pigeon ramier. (Columba palumbus). © Jean-Louis Crimon

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30 octobre 2024 3 30 /10 /octobre /2024 08:57
Amiens. Jardin. Grive musicienne. (Turdus philomelos). 30 Août 2020. 30 Avril 2021. © Jean-Louis Crimon
Amiens. Jardin. Grive musicienne. (Turdus philomelos). 30 Août 2020. 30 Avril 2021. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Jardin. Grive musicienne. (Turdus philomelos). 30 Août 2020. 30 Avril 2021. © Jean-Louis Crimon

Dos brun olive, ventre blanc parsemé de taches brunes, bec brun, la grive musicienne recherche sa nourriture au sol où elle se déplace par petits bonds. Elle aime les fruits des buissons et des haies. Très friande des petits escargots qu'elle sait parfaitement extraire de leur coquille, d'une technique très élaborée. Le mollusque bien tenu du bout du bec, elle le frappe avec conviction contre une pierre qui fait enclume jusqu'à ce que l'escargot soit débarassé de sa coquille. Elle le déguste alors avec délectation. De petits tas de débris de coquilles sont signe de la présence dans le jardin de la musicienne et de sa chanson du colimaçon.

 

© Jean-Louis Crimon

 

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29 octobre 2024 2 29 /10 /octobre /2024 08:57
Amiens. Jardin. Rougequeue juvénile. 1er Mai 2021. 11:25. 1/250. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Jardin. Rougequeue juvénile. 1er Mai 2021. 11:25. 1/250. © Jean-Louis Crimon

© Jean-Louis Crimon

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