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12 septembre 2023 2 12 /09 /septembre /2023 08:57
La maison de Contay, côté cour. © DR

La maison de Contay, côté cour. © DR

Rituel de fin d'après-midi d'été. Ecossage des haricots blancs ou bien équeutage des haricots verts. Au choix. Giulietta, la mamma domine la scène. D'un air entendu ou amusé. Nous sommes côté cour de la maison de Contay, sur la partie engazonnée. Depuis qu'il travaille comme jardinier au cimetière anglais, mon père a acheté une tondeuse à rouleau et il transforme le moindre petit espace herbeux en pelouse douce à la plante des pieds. L'été, on a le droit d'y marcher pieds nus. C'est moelleux, tellement mieux que sur les allées caillouteuses aux petits silex tranchants. Une vraie moquette, dit ma mère en riant et en caressant l'herbe bien rase. 

 

Tous les légumes que nous consommons sont récoltés dans notre jardin. Haricots verts, haricots en grains, petits pois, poireaux, carottes, pommes de terre, salades, romaine ou batavia, scaroles, frisées, laitues, grosses blondes paresseuses ou pas, même les fruits mûrissent avec bonheur chez nous, poires, pommes, groseilles, cassis, cerises, fraises, framboises. Simple, notre jardin, a prêché l'autre dimanche dans son sermon Monsieur le Curé, - au risque de nous fâcher avec toute la communauté des paroissiens -, c'est le plus beau du village, exactement l'image du Paradis sur Terre. Pas très catholique comme fin de prêche dominical, ai-je murmuré tout bas, dans mon aube blanche d'enfant de choeur. Mais je n'ai rien dit, juste pensé très fort en moi-même : si notre jardin, c'est le paradis sur Terre, alors vraiment, pas de quoi s'enfer

 

© Jean-Louis Crimon 

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11 septembre 2023 1 11 /09 /septembre /2023 08:57
Contay. Un père et son fils au jardin. Printemps 1952. © Juliette Crimon.

Contay. Un père et son fils au jardin. Printemps 1952. © Juliette Crimon.

La photo a plus de soixante-dix ans. L'homme à la bêche, c'est mon père. Le petit enfant avec son petit seau, c'est moi. Je dois avoir moins de trois ans. Deux ans et demi, sans doute. Mon père doit avoir la trentaine. Né en 1922, le 16 Mai 1922, si la photo date de 1952, mon père est dans l'année de ses trente ans.

Selon le geste, la façon de tenir le manche de l'outil, je crois que nous plantons des pommes de terre. Chez nous, en Picardie, les pommes de terre, se mettent en terre, quand la terre a cessé d'être trop froide. Ce doit être avril ou début mai. C'est ma mère qui prend la photo. Elle a eu, d'instinct, l'idée de poser un genou en terre pour être au plus près de l'action. Ce qui évite d'écraser les personnages. Comme on le fait quand on prend la photo, debout, l'appareil à hauteur des yeux. Le petit enfant que je suis se trouve soudain grandi. A côté du géant qu'est le père. Le petit enfant devient un personnage important dans l'image. Tout est dans le cadrage. Les petites chaussures blanches et les chaussettes de l'enfant se retrouvent au premier plan, comme la terre et les souliers du père. Manque juste un regard. Mais le profil du visage du père est parfait. La minceur et l'élégance de l'homme, la façon dont les mains du travailleur manuel se saisissent de l'outil, ont la saveur exquise des images en noir et blanc des films d'autrefois. Cette perfection imparfaite du flou des instants que corrigera plus tard la netteté de la mémoire. 

 

Souvent, je pense à mon père, au temps où nous plantions des pommes de terre et au temps des jardins, quand on faisait le tour du village en quête de travaux à faire. Mon père était le meilleur bêcheur à cinquante kilomètres à la ronde. Un jardin à faire, on lui faisait signe. Chaque soir de la semaine, il y avait un jardin différent à entretenir. Ne restait que le dimanche, pour notre jardin à nous.

Je relis "Verlaine avant-centre", roman rêvé d'une enfance qui ne fut pas de rêve. Chapitre 10. Page 117. J'aime beaucoup ce passage. Tout est dit et rien n'est dit. C'est beau et triste à la fois. Mais ce qui me rend triste éternellement, c'est de ne pas savoir si mon père a pu le lire avant de mourir ou pas. Si ça l'a fait sourire ou pas.

"Mon père pince la corde du cordeau comme une corde de guitare. Il tend l'oreille, écoute le son de la corde. Si l'accord est parfait, la corde bien tendue, on peut tracer la route, puis semer. Mon père laisse glisser les graines entre le pouce et l'index. Il ne faut pas semer trop dru. Mon père le sait. Il dit : qui sème trop dru récolte menu. Ensuite, on dame le sol avec le dos du râteau. Ça dessine de petits traits verticaux tout au long de la ligne semée. C'est beau à regarder comme un tableau de peintre abstrait. Un tableau peint au cordeau et au râteau, à même la terre. Dieu, s'il existe, sûr, c'est un esthète qui apprécie la peinture de mon père. En fait, mon père ne jardine que pour exposer les oeuvres qu'il ne prend pas le temps de peindre sur la toile et qu'il crée à fleur de terre, l'espace d'un dimanche matin, juste avant la messe."

Mon père est mort il y a plus de vingt ans. Mais quand je relis ces quelques lignes, il est vivant. Eternellement. C'est la force du roman. 

 

© Jean-Louis Crimon 

Verlaine avant-centre. Le Castor Astral. Janvier 2001.

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10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 08:57
Contay. La Mairie. 1920. Carte postale ancienne. © G. Lelong.

Contay. La Mairie. 1920. Carte postale ancienne. © G. Lelong.

Des enfants jouent devant l'Ecole. Ce doit être l'heure de la récréation. Le cachet de la Poste est celui de Toutencourt. 18 Septembre 1920. La carte postale a été écrite le 16 Septembre. Date notée discrètement, en bas, à gauche de la partie "Correspondance". "Meilleur souvenir de la maman d'un petit Picard", a écrit la personne qui signe G. Jacquet. Geneviève. Guilaine. Ghislaine. On ne sait pas. On ne saura pas. La carte est adressée à un couple qui habite Paris, rue Damrémont. 

Quatre "Semeuse", timbre vert de 5 centimes, ont été très soigneusement collées dans le haut de la carte, juste sous les mots de la légende : Contay (Somme) - La Mairie - The Town-Hall. Traduction en anglais qui se justifie sans doute par la création récente du cimetière militaire britannique. Pour tous ces jeunes soldats morts pendant première la guerre mondiale. 1133 stèles blanches face à ce monument qui dit : Their name liveth for evermore. Leur nom vit pour toujours.

 

Autre information que seul un philatéliste averti remarquera : la Semeuse, la Semeuse de Roty, sème contre le vent. Le mouvement de sa superbe chevelure la trahit. Cérès, la déesse romaine des moissons et de l'agriculture, a été choisie pour symboliser la République sur le premier timbre-poste français. La France est alors rurale et agricole. La Semeuse, créée par Oscar Roty, est en parfaite harmonie avec le pays. Timbres et pièces de monnaies sont à l'unisson. Pas la presse de l'époque. Certains journaux se déchaînent, comme Le Moniteur du 28 février 1897 :

"Que sème-t-elle, cette femme dont le bonnet phrygien dit assez la qualité ? Elle sème le désordre, l'anarchie, l'ivraie, la haine de mensonge et d'immoralité." Ce à quoi La Liberté du 8 octobre 1898 répondra : "Ces semences qu'elle jette généreusement à la terre sont les innombrables idées qui peut-être un jour germeront et lèveront, lorsque nous n'y serons plus."

Geste plus symbolique que réaliste : on ne sème pas contre le vent, mais les idées neuves naissent à contre-courant. Souvent.

 

© Jean-Louis Crimon

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9 septembre 2023 6 09 /09 /septembre /2023 08:57
Contay. Côté jardin. Jérôme, Myriam, Jean-Louis et Jean-Luc. © Juliette Crimon 

Contay. Côté jardin. Jérôme, Myriam, Jean-Louis et Jean-Luc. © Juliette Crimon 

L'été de nos 8 ans, l'aventure, pour nous, les garçons, ce sont des journées entières à jouer aux cow-boys et aux indiens. Mais au far-west de l'enfance, je n'ai jamais aimé être cow-boy. A chaque fois, sous la menace de colts en bois, les grands me disent : c'est toi l'indien. Ce qui me va bien. D'autres qui ont mon âge, sont aussi des indiens. Selon les années, on sera Cochise, Plume d'Aigle, Sitting Bull ou Géronimo. Cachés dans les hautes herbes, on s'invente des proverbes. Pour toujours, le plus beau sera : Indien vaut mieux que deux tu l'auras.

La fabrication des coiffes et la décoration sculptée à l'opinel de nos lances de noisetier prenaient une bonne partie de la première journée des grandes vacances. Les grandes filles, les soeurs aînées, les cousines, sont appelées à la rescousse pour la finition couture. Alors, elle peut s'ouvrir à nous, l'aventure.

 

© Jean-Louis Crimon 

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8 septembre 2023 5 08 /09 /septembre /2023 08:57
Contay. Route d'Amiens. Carte postale ancienne. © G. Lelong.

Contay. Route d'Amiens. Carte postale ancienne. © G. Lelong.

Du centre du village, et surtout du Pont de l'Hallue, où nous habitions, elle semblait bien loin la fin de cette route d'Amiens. Enfant, à pied, il fallait y aller chercher du lait, du beurre ou des oeufs dans les fermes qui se trouvaient tout au bout de cette grande rue qui partait de la Place de l'Eglise. Je me souviens de la ferme Luittre et d'une autre, la ferme Boivin. Chez Boivin, il y avait un chien très malin qui adorait, à chaque fois, faire semblant de fermer l'oeil quand j'entrais dans la cour de la ferme. A peine avais-je pris dix mètres d'avance qu'il me coursait en aboyant pour m'attraper les mollets. M'a même vraiment mordu deux ou trois fois. Forcément, c'était de ma faute. La fermière donnait toujours raison à son foutu clebs. "Si tu cours, il voit que tu as peur et il croit que tu es un malfaiteur... Il fait son travail de chien de ferme !" Moralité : ne cours pas, marche normalement, et le chien restera paisible dans sa niche. Tu parles, l'animal était vicieux. Ne manquait jamais une occasion de me taquiner les guibolles.

Ma peur des chiens remonte à ce temps-là. Je devais avoir 8 ou 9 ans, l'âge où, à la campagne, les parents confient les courses à faire aux plus grands, les aînés.

 

© Jean-Louis Crimon 

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7 septembre 2023 4 07 /09 /septembre /2023 08:57
Contay. Le cimetière. 5 Avril 2021. 16:33. 1/800. © Jean-Louis Crimon

Contay. Le cimetière. 5 Avril 2021. 16:33. 1/800. © Jean-Louis Crimon

J'avoue que je n'ai pas compris pourquoi, il y a quatre ans, en 2019, le Maire de Contay, à l'époque Gérard Boivin, a mis un point d'honneur à me refuser une petite place de quelques mètres carrés dans le cimetière communal. "Plus personne ne te connaît", a lâché, pour toute explication, le Maire que j'ai eu un mal fou à joindre au téléphone. J'ai eu beau lui dire qu'enfant, qui plus est l'aîné des trois petits Crimon, c'est moi qui traversait tout le village pour aller acheter du beurre et des oeufs chez ses parents, à la ferme Boivin, que mes voisins, les Cauet, étaient les parents de sa femme Marie-Claire, que René Cauet m'avait offert un jour un superbe Atlas dont il était co-auteur, que j'y ai appris tant de choses que c'est sans doute ce qui m'a donné très tôt l'envie d'aller voir un jour au bout du Monde, en vrai, les villes dont les noms m'avaient fait rêver, à 8 ans, en feuilletant des heures durant l'Atlas de mon illustre voisin professeur de géographie : Copenhague, Oslo, Stockholm, Helsinki, Oulan-Bator, Pékin, Varsovie...

Le Maire a maintenu son intransigeance : "Le Conseil municipal, à l'unanimité, a décidé de ne pas vendre de places au cimetière à des étrangers".

- Mais, Gérard, je ne suis pas un étranger, j'ai vécu mes quatorze premières années à Contay, j'y ai passé le Certificat d'études primaires et j'ai un petit frère qui a été enterré, en 1950, dans le cimetière, en face la tombe des Dufour-Basserie, là où est enterrée Tante Laure. Un petit frère prénommé Jean-Noël, né le matin et mort le soir, m'a répété ma mère tout au long de sa vie. 

- Possible, mais ce n'était pas une concession à perpétuité, on n'en a aucune trace.

 

J'ai tenté l'argument ultime : "Dans ma vietu sais, Gérard, j'ai écrit des romans, des livres où je parle de Contay, de la Butteresse, du Mont Faï, de l'Hallue, des Royales". Pour toute réponse, avant de raccrocher, le Maire a dû dire : "Tu sais, ici, on lit pas de livres... tes livres, on les a pas lus"

Moi qui pensais que Gougnou, devenu professeur de philosophie, puis journaliste, homme de radio, puis écrivain, aurait droit, à la fin de son parcours terrestre, à une petite place, à l'ombre du rideau de peupliers, dans ce beau cimetière paisible de Contay, j'avais tout faux. A tout jamais, j'étais  le mal-aimé. Le mal-aimé de ce village que pourtant j'ai tant aimé. 

 

© Jean-Louis Crimon

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6 septembre 2023 3 06 /09 /septembre /2023 08:57
Contay. Ma maison de 1950 à 1964. Juin 2017. © Jean-Louis Crimon

Contay. Ma maison de 1950 à 1964. Juin 2017. © Jean-Louis Crimon

Dès que je sors de la petite maison blanche aux murs en torchis pour traverser la rue de Franvillers et rejoindre la cour de l'école, les mots-coups de poing me pleuvent dessus : "Gougnou, Gougnou, Gougnou..." Je ne bronche pas et je m'aligne dans la file en baissant la tête. Que faire d'autre ? C'est d'une cruauté rare et d'une bétise crasse. Vraiment dégueulasse. Une torture quotidienne. A peine si les adultes prennent ma défense. Je ravale mes larmes, je planque ma haine, je cache ma peine, ma vie est dure, mais j'endure, semaine aprés semaine.

Le mot "harcèlement" n'existe pas encore. Plus tard, j'apprendrai la définition : " violence verbale, physique ou psychologique. Cette violence commence au sein de l'école. Elle est le fait d'un ou de plusieurs élèves qui se choisissent une victime qui ne peut se défendre."

Toutes ces moqueries, ces insultes, ces humiliations, il me faudra les subir pendant dix ans, quinze ans, et jusqu'à mes 20 ans, mes parents, ma mère surtout, excluant toute opération. "Si ça rate, ce sera pire qu'avant !" Ajoutant pour justifier le fait de ne rien faire, de ne rien tenter : "Avec des verres fumés, ça atténuera. Sera suffisant." Un jour, je me lève et je dis : "Maintenant, ça suffit, j'ai trop souffert, trop subi, trop pleuré, je veux me faire opérer." Ma première décision d'homme. Les parents n'ont pas moufté.

La seule qui me comprend, tout au long de ces vingt ans de malheur, c'est ma maison. Toujours à prendre ma défense. A claquer la porte du couloir bien vite derrière moi pour que mes sanglots ne s'entendent pas dans la rue. Une année, pour leur montrer ce que Gougnou pense d'eux, ces lâches, ces crétins, ces abrutis, avec ma maison, on a collé sur la fenêtre de ma chambre une affiche géante de ma photo de bigleux. Pour que je les regarde d'en haut. Pour que je leur rigole dessus de toutes leurs bassesses. 

 

Pour l'affiche qui leur fout la fiche, bien sûr, c'est pas vrai, je ne l'ai pas fait en vrai. Même si j'en ai eu l'idée et si souvent l'envie. C'est un montage, un beau photo-montage. Réalisé à plus de 70 ans. Pour venger mes 10 ans. 

 

© Jean-Louis Crimon

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5 septembre 2023 2 05 /09 /septembre /2023 08:57
 Eglise de Contay. Trois enfants de chœur devant trois ecclésiastiques. Année 1956 ou 1957. © DR

Eglise de Contay. Trois enfants de chœur devant trois ecclésiastiques. Année 1956 ou 1957. © DR

 

Pour mes 7 ans - l'âge de raison - décision de Tante Laure, que tout le monde au village savait si pieuse que certains la disaient même un peu beaucoup bigote, j'ai débuté ma carrière d'enfant de choeur. Les réticences maternelles n'ont pas pesé lourd face aux arguments de la Tante, marraine de mon père de surcroît. De sûre croix. Pour Tante Laure, il y allait du Salut de mon âme. Pour moi, Christ fils de Dieu ou pas, ce fut le début d'un vrai chemin de croix. 

 

Je suis le plus petit des enfants de choeur, le plus jeune, le plus rêveur aussi. La messe en latin, avec ses "Dominus vobiscum Et cum spiritu tuo" et ses prières chantées, "Ave Maria, Sancta Maria, Mater Dei, Ora pro nobis"... "Pater noster qui es in caelis", les pleurs déchirants de l'harmonium, le moment de la procession pour la communion, têtes baissées pieusement ou têtes basses des pécheurs repentants, font un grand théâtre et j'en suis l'un des acteurs. Pas le plus important, mais aux premières loges. La Tante Laure l'a voulu ainsi. Le jour de mes 7 ans, elle est allée trouver Monsieur le Curé pour lui dire que je devais servir la messe.

Sur la photo, je suis devant l'Evêque, reconnaissable à la mitre qu'il porte sur la tête. J'ai le regard attiré par quelque chose qui se passe hors champ, hors cadre. Comme mon alter ego, de l'autre côté de la grande croix que porte celui qui est le plus grand de nous trois. Sans doute des fidèles en marche vers l'autel. Tout en remplissant parfaitement le rôle qui leur incombe, les enfants de choeur se laissent parfois distraire.

Curieux, - observation jamais faite jusqu'à aujourd'hui -, de nous trois, je suis le seul dont on ne voit pas la croix. Cachée sans doute sous mes bras... croisés.

 

© Jean-Louis Crimon

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4 septembre 2023 1 04 /09 /septembre /2023 08:57
Contay. 5 Avril 2021. 15:46. 1/500. © Jean-Louis Crimon

Contay. 5 Avril 2021. 15:46. 1/500. © Jean-Louis Crimon

Plus le temps passe, plus les années s'ajoutent aux années, plus l'autre siècle s'éloigne et plus je pense à ce temps d'avant, ce temps où nous, les Crimon, habitions cette petite maison un peu bancale, un peu banale, mais pour moi à tout jamais originale

Quand il m'arrive de traverser le village en voiture, accompagnant un vieil ami désireux de faire un tour dans ces petits patelins de la vallée de l'Hallue, Montigny, Fréchencourt, Beaucourt, Bavelincourt, Vadencourt et, bien sûr, Contay, à la volée, sans même ralentir, sans s'arrêter, vitre simplement baissée, je "vole" une photo ou deux de cette maison qui fut la mienne. 

Pas si facile d'accepter qu'elle ne soit plus que de l'histoire ancienne. 

 

© Jean-Louis Crimon

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3 septembre 2023 7 03 /09 /septembre /2023 08:57
Contay. Septembre 1907. Entrée par la route de Franvillers. Carte postale ancienne. © G. Lelong.

Contay. Septembre 1907. Entrée par la route de Franvillers. Carte postale ancienne. © G. Lelong.

La route de Franvillers, c'est la route qui conduit tout droit à la maison, notre maison. Notre maison est la première du village, juste après avoir franchi le pont de l'Hallue. On ne la voit pas sur la photo. Elle se trouve sur la gauche. Dans le prolongement de la maison de Tante Laure. Les deux maisons sont protégées par la rangée de tilleuls, toujours bien taillés en espaliers comme des arbres fruitiers. 

Chaque année, c'est par la route de Franvillers qu'arrive le berger. Ses moutons adorent l'herbe qui est devant chez nous. Il les laisse se rassasier en toute liberté. J'aime ce moment de l'année où le berger arrive par la route de Franvillers. 

 

 

© Jean-Louis Crimon

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