Overblog Tous les blogs Top blogs Littérature, BD & Poésie
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 23:02

 

Page 846 du volumineux Dictionnaire égoïste de la littérature française de Charles Dantzig, sept lignes qui en disent long:

"Souvent, dans les oeuvres de fiction, il y a un sujet apparent et un sujet caché. Si le sujet apparent de Madame Bovary sont les malheurs d'une bourgeoise de province, le sujet caché en est les dangers de l'imagination pour les cerveaux exaltés. Le sujet de Lolita n'est pas la pédophilie, mais la satire d'une certaine american way of life des années 1950, où rien ne paraissait plus idéal que de posséder une voiture et de manger des glaces."

Un point de vue qui me réconcilie avec la littérature. Avec une certaine idée de la littérature. Merci, Monsieur Charles Dantzig.

Partager cet article
Repost0
29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 21:25

 

Pas franchement mauve, mais plutôt lilas. Lilas légèrement délavé. C'est la couleur de la couverture de ce livre-là. Un papillon rouge et noir, en haut à gauche de la première de couverture. Deux dates, 1934-1982, juste en dessous du mot poèmes. En lettres capitales, le mot poèmes.

POEMES. Vingt-cinq ans que ce livre-là m'accompagne. Vais-je le vendre aujourd'hui ? Vais-je m'en séparer ? Contre quelques euros ? Définitivement ? Vais-je offrir à un autre que moi, le bonheur de sa lecture ? Au fond, les livres ne nous appartiennent pas. Les mots des livres, peut-être, parfois. Les livres, on les héberge quelque temps. On leur offre, gratuitement, un espace, chez nous, dans notre maison, dans notre appartement, ou dans nos boîtes. Pour les protéger des outrages du temps. Nous ne sommes que des passeurs. Des protecteurs. Les livres, parfois, nous aident à vivre. Nous, notre rôle, notre rôle à nous, c'est de les aider à survivre. J'ouvre par hasard ce livre lilas. Lilas. Lis là. Livre lilas qui me dit : lis là. Page 216. Je lis. Là. Rue Descartes. Ce n'est pas si loin d'ici.

Rue Descartes, j'y passerai ce soir. Pour voir. Les trois premiers vers sont pour moi. Quarante ans plus tôt, ce serait moi. Quarante ans plus tôt, c'est moi. Parfaitement moi. Qui a dit : O insensé qui croit que je ne suis pas toi ? Baudelaire ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je lis. RUE DESCARTES

 

En passant par la rue Descartes

Je descendais vers la Seine, jeune barbare en voyage,

Intimidé d'être dans la capitale du monde.

Nous étions nombreux, venus de Jassy et de Szeged, de Vilna

Et de Bucarest, de Saigon et de Marrakech.

...

Me voici de nouveau accoudé au parapet des quais,

Comme si, revenu d'un périple souterrain

Je voyais soudain la roue des saisons en pleine lumière

Là où les empires sont tombés et ceux qui vécurent déjà morts.

 

Un Milosz à cinq euros, c'est cadeau. 

Milosz. Prix Nobel de littérature 1980. Czeslaw Milosz. Luneau Ascot Editeurs. Janvier 1984. Postface signée... Alexander M. Schenker.


Partager cet article
Repost0
28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 18:30

 

Dès le début de la partie, on sent déjà toute l'Italie... dans la manière, dans la façon, de caresser le ballon... cette touche de balle à une touche... cette grâce si belle, cette classe naturelle... ce geste insensé du joueur, faux rêveur qui, soudain, se met à danser, oublie le cuir, ou fait semblant, se moque et se rit du réalisme allemand... regarde, ce n'est plus un match, c'est un ballet... le rectangle, une scène soudaine... ou la Squadra s'en va conter fredaine... le camp allemand est un blanchâtre bellâtre qui n'a pas compris que ce soir, c'est du théâtre... de la commedia... la commedia dell' arte...

Je suis Rital et je le reste, dans le contre et dans le geste...

C'est vrai, vous trouviez ça rigolo, de nous avoir si souvent, pris pour des idiots, enfermés dans notre catenaccio. Cette fois, finie la contre-attaque, nous sommes d'attaque, et nous vous rappelons que ce football italien est aussi un football d'attaquants... nous maîtrisons nous aussi l'offensive et nous savons l'art de la passe décisive... Même Gigi Buffon s'en étonne... Pirlo conjugue la transversale comme personne...

Je suis Rital et je le reste, dans la victoire, dans la défaite, notre gloire n'est jamais surfaite...

Ce soir, Frau Merkel, on gagne, on la renvoie chez elle, ton Allemagne...

Admire les élans de Buffon, les macaronis mascarpone, le tiramisù tir à mi-hauteur, les relances de Barzagli, les grimaces du tifosi, le risotto de Pirlo, les montées de Montolivo, les une-deux de Cassano, et même les folies de Balotelli... grazie mille Cesare Prandelli...

Je suis Rital et je le reste... pour la beauté du geste...

Fin de partie... l'Allemagne a perdu la partie... l'Allemagne est sortie... l'Allemagne est partie... Frau Merkel, cette fois, ce n'est pas toi qui fait la loi...  Angela, tes p'tits gars, tu vas pouvoir les engueuler... Dans cet Euro là, l'Allemagne peut remballer... Sur le terrain, trop de laisser-aller... eh oui, au fond... manque de... rigueur !

Je suis Rital et je le reste, et dans le verbe, et dans le geste...

Partager cet article
Repost0
27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 18:24

 

La rigueur juste ! Je rêve ou je viens vraiment d'entendre, à la radio, cette expression pas encore répertoriée dans mon lexique médiatique. Radio du petit matin, celle qui te prépare à aller, docile, au turbin. La rigueur juste ! Non, là, franchement, ça me révolte. Y'a pas de rigueur juste. Y'a juste la rigueur.

Et puis, au juste, à qui ça s'adresse, la rigueur juste ? Aux Grecs, aux Italiens, aux Espagnols, aux Portugais ? et maintenant aux Français ? aux dépensiers et aux endettés du Sud ? aux peuples ? à ceux du peuple ? aux smicards ? Ou aux Banquiers et à ceux qui nous ont endettés ?

A mon avis, juste pour être précis, la rigueur juste ne concerne pas tous les Français. Par exemple, s'adresse pas, la rigueur juste, à l'ancien Président et à tous les ministres de son gouvernement, payés plein pot pendant six mois après leur fin de contrat. S'adresse pas, la rigueur juste, aux footballeurs de l'Equipe de France et à leurs minables performances. Pas aux Bleus qui se préparent, sans scrupules, sans honte, à encaisser leur prime de 100 000 euros. 100 000 euros pour leur élimination en quarts. 100 000 euros en quatre matchs. 25 000 euros par match. Un nul: 25 000 euros. Une victoire: 25 000 euros. Deux défaites: 50 000 euros. Ben, oui, mon vieux, plutôt qu'OS chez Goodyear, fallait faire footballeur !

Non, moi, je sais à qui ça s'adresse la rigueur juste. Aux 2 millions de smicards qui viennent de se voir octroyer 2% d'augmentation au 1er juillet prochain. 21 euros 50 de plus par mois. Une augmentation réelle de 0,6 %, si l'on tient compte de l'inflation. 1,4 % entre mai 2011 et mai 2012. Une hausse raisonnable, a estimé le Medef. A donf, la rigueur juste !

Tiens, je me demande quel courageux va souffler à l'oreille de nos footballeurs d'imiter les footballeurs Italiens. Pas sur le terrain, je sais, c'est trop tard. Puisqu'on on est sorti en quart. L'Italie, elle, est en demi. Je veux dire, dans la vie. Dans la vie de tous les jours. Dans la vie de citoyen. De simple citoyen. Vous ne me suivez pas ? Ben quoi, vous ne le savez pas ? Buffon et ses coéquipiers, les "vrais Bleus", ont pris, eux, la décision de renoncer à leurs primes de matchs. Compte-tenu des efforts demandés à leurs concitoyens. Des malheurs aussi en Emilie-Romagne. Pas mal, non ? Pour... des Italiens ! Mon grand-père était Sarde. Une pareille attitude me tarde. Franchement, à tout le monde, même symboliquement, je meurs si je mens, ça ferait du bien.

Partager cet article
Repost0
26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 17:23

 

Parlez-moi d'amour n'est pas le premier livre de Carver que j'ai eu entre les mains. Mon premier Carver, ce fut Les Vitamines du bonheur. Embarquement immédiat. Un ton. Un style. Un style absence de style. Une manière de dire. Une façon d'écrire. Carver for ever. Ecriture au couteau. Sans fioriture. Véritable écriture. Nature. Ecriture à vif. Dans le vif. Impulsif. Offensif. Décisif. Au couteau et parfois au... canif. Histoires d'amour en impasse, vie à deux qui passe, et qui trépasse, because un des deux qui se casse. Le minuscule ennui qui lasse, couples en déglingue, vraies ou fausses bringues, familles à toute berzingue, familles en chamaille, pères et fils en quête d'improbables retrouvailles. Carver et son univers en morceaux. Morceaux d'histoires pour autant de morceaux de vies. De vies en morceaux. Histoires éclatées pour mieux dire ou maudire ces vies éclatées. Mais jamais médire. Eclats de vies. Eclats de voix, parfois.

 

Il y aura bientôt deux ans, en septembre 2010, la parution, aux éditions de l'Olivier, du texte original des premières nouvelles de Raymond Carver, fut une vraie découverte. Ce manuscrit original, originel, révèle le premier visage de l'écriture de l'auteur culte. Trop vite et trop longtemps enfermé dans le costard du nouvelliste minimaliste. En fait, l'inventeur du "style Carver" n'est pas Carver, mais Lish, son éditeur. Gordon Lish qui, de fait, aurait mérité le patronyme de Polish. Car il l'a bien, lissé, le texte original, lissé et "polissé", avant d'en faire cette phrase faussement banale. Minimale. Ce rien qui touche à l'essentiel. Cette apparence de rien qui nous dit si bien.

Dans l'histoire de Carver, s'il y a Gordon Lish aux Etats-Unis, il y a Olivier Cohen en France.  Il y a la passion d'un éditeur français pour le nouvelliste américain. Olivier Cohen, le patron, le créateur des éditions de l'Olivier, a bien connu Carver. Est même allé chez lui aux Etats-Unis. A pêché le saumon avec lui. A été le premier à le publier en France. Les Vitamines du bonheur, chez Mazarine, c'est déjà Olivier Cohen.

En 2010, Olivier Cohen a l'excelllente idée de publier, en même temps, les deux versions du premier livre de Carver. Version de l'éditeur, la première, la seule connue, et version, totalement inconnue en France, de... l'auteur. Carver. Raymond Carver. Car, aussi surprenant que celà puisse paraître, Carver n'est pas l'auteur du premier Carver. L'inventeur du "style Carver", c'est Lish, l'éditeur de Carver. N'en déplaise aux premiers fans de Carver, les fidèles du "pape du minimalisme", les admirateurs du Tchekhov américain.

Débutants, c'est la version intégrale de Parlez-moi d'amour (What We Talk About when We Talk About Love), recueil de nouvelles qui a rendu Carver mondialement célèbre. Paru en 1981, aux Etats-Unis, et cinq ans plus tard en France, ce premier Parlez-moi d'amour  est en fait davantage l'oeuvre de Gordon Lish, l'éditeur, que de Raymond Carver, l'auteur. Lish n'a d'ailleurs jamais nié avoir fortement remanié le manuscrit, mais il affirmait que "c'était pour mieux affuter la voix originale de Carver."

Fin 2007, la veuve de Carver, Tess Gallagher, décide de publier le texte original du premier livre de Raymond Carver sous le titre choisi par ce dernier, Beginners. La nouvelle qui donne son titre au livre fut d'abord publiée dans le magazine The New Yorker, avant que le recueil ne paraisse aux Etats-Unis. Un article du New Yorker montre d'ailleurs l'étendue des coupes effectuées par Lish.

Selon les nouvelles, Gordon Lish a coupé 50 à 75 % du texte original. Il a changé les noms des personnages. Modifié la fin des histoires. Selon la formule d'Olivier Cohen "a supprimé tout ce qui ressemblait à une émotion". Gordon Lish, éditeur très imbu de sa personne, à ce qui se dit, surtout très fier d'affirmer, à qui voulait l'entendre, qu'il exerçait un incroyable ascendant sur les écrivains et les critiques, Gordon Lish qui se faisait appeler Captain Fiction.


Cet après-midi, sur le quai, je relis Carver. Raymond Carver. Je pense à lui. A tout jamais parti. A tout jamais parti pour l'infini. L'infini de l'infiniment si grand. Nous les passants de l'infiniment petit. Je me demande où s'en vont ceux qui s'en vont. Où sont ceux qui sont déjà partis. Je me dis aussi qu'ils sont toujours ici quand on les lit. De bon coeur, je pense à Carver.

Carver, croisé, un jour, dans ma vie, à Saint-Quentin... Non, pas Saint-Quentin, aux Etats-Unis. A Saint-Quentin, en France. Non, pas Saint-Quentin-en-Yvelines. A Saint-Quentin, en Picardie. Carver croisé à la fin des années quatre-vingt. Printemps 87, je crois. Je m'en souviens très bien. Carver était très fatigué. Il le disait. Sans savoir pourquoi. Il ne savait pas encore que le crabe qui le mangeait de l'intérieur lui laisserait tout juste une petite année à vivre.    

Partager cet article
Repost0
25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 15:42

DSCN2033.JPG 

© Jean-Louis Crimon        

 

"Son objectif n'était pas de faire gagner Nicolas Sarkozy, il était de faire gagner Charles Maurras." La phrase est plutôt bien balancée. Elle est signée NKM. Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-porte-parole du président sortant. Maurras, comme chacun ne sait plus très bien, figure de l'extrême droite catholique, dirigeant de l'Action française, comdamné à la perpétuité, en 1945, pour "haute trahison", pour avoir défendu la collaboration. Buisson, fan de Maurras. Patrick Buisson, adepte des thèses Maurrassiennes. Au point de les faire siennes. Idées Maurras siennes. Au point de vouloir les partager avec le plus grand nombre. A commencer par un partage au plus haut sommet de l'Etat. Compte-tenu de l'état du sommet... Mais...

Interrogée, hier, sur Canal +, sur la façon dont la campagne du président sortant avait été conduite, notamment sur ses thèmes très droitiers, sinon extrême-droitiers, l'ancienne porte-parole a rompu avec la communication présidentielle institutionnelle. Elle s'est bien lâchée.  Elle a avoué à Anne-Sophie Lapix: "J'ai accepté d'être porte-parole. Je savais que c'était un job dur. J'ai vécu des débats internes très rudes, qui se sont déroulés à la une des journaux." NKM, pour être on ne peut plus claire, n'hésite pas à préciser: "Tout le monde sait bien que j'avais une ligne différente de celle de Patrick Buisson."

Sur la chaîne cryptée, NKM a décrypté. L'émission était en clair, et le décodage était lumineux. A la fin, paraphrasant le chanteur Antoine, on se serait laissé aller à murmurer "c'est Morano, qu'on pourrait mettre en cage à Medrano". Et avec Renaud, on aimerait  improviser: NKM, c'est comme ça qu'on l'aime... Chez elle, au moins, désormais, le fond, la forme, sont en parfaite cohérence : "Pour moi, avec le FN, aucun accord, aucune alliance d'aucune sorte n'est tolérable. Le FN a changé la vitrine, mais c'est la même arrière-boutique et, en plus, il veut la mort de la droite."

Après Roselyne Bachelot qui tire à vue sur les trois premiers conseillers de Nicolas Sarlozy dans son "A feu et à sang", Nathalie Kosciusko-Morizet n'hésite pas à dire tout le mal qu'elle a pensé et qu'elle pense des choix des responsables de la "droitisation" de la campagne du président sortant.

Patrick Buisson s'en prend plein les dents. Ardu le métier de Buisson ardent. Buisson, l'arbre qui cache la forêt.

Ou si vous préférez, paraphrasant qui vous savez : de quoi Patrick Buisson est-il le nom ?

Partager cet article
Repost0
24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 22:42

 

L'écriture à la voix. Toujours fascinante pour moi. L'encre des cordes vocales. L'écriture orale du match. Le commentaire en direct. Les commentaires dans le commentaire. Larqué est à son aise. Jamais dans la fadeur. Parfois dans la fadaise. Mais ça nous comble d'aise. Il n'y a plus grand chose dans la chaussette. C'est à l'arrache que se termine cette première partie de prolongation. Ils sont très fatigués les joueurs. Les banalités de l'oralité. Deuxième poteau. Obstruction de Mario Balotelli. Le 4 4 2 anglais est toujours en place. Maggio... Montolivo...Pirlo... Maggio... Balotelli.... Chapelet des noms des joueurs qu'on égraine. Phrase parfois aussi mal assurée qu'une mauvaise passe. Un long dégagement avec cette touche concédée par l'Angleterre, les joueurs n'ont plus les qualités physiques pour faire la différence. Dans ces cas-là, c'est toujours plus facile de défendre que d'attaquer. Tentative de frappe de Maggio. Une minute de temps additionnel dans la première prolongation. Oh la la , il a les jambes raides, John Terry.

Terminé pour cette première prolongation qui n'a rien donné. Indication en direct des modifications de programme, suite à la retransmission des prolongations. "Enquête exclusive" reporté à la semaine prochaine. On va vers l'épreuve des tirs au but. Avec Buffon qui pourrait être le grand acteur de cette séance de tirs au but. Séance de tirs au but qui n'est pas encore là, mais qui se profile...

Pirlo qui en se jetant s'est fait mal, non, ce n'est pas Pirlo, c'est Diamanti. Ashley Young qui rend ce ballon à Gianluigi Buffon. On le sent, les jambes sont lourdes, le ballon est lourd... Plus beaucoup de forces, mais les intentions sont là. Il n'a pas fait le une-deux parce que c'était un petit peu téléphoné. Tous les Anglais sont dans la surface de réparation, c'est encore Andy Carroll qui... Maggio, Pirlo, la frappe contrée, incroyable, la possession de ballon des Italiens. Interpellation de Larqué : Diamanti, t'as pas le droit de l'allonger comme ça la feuille de match, là ... Traduction : là, tu aurais dû conclure, marquer. En finir. Inscrire le but victorieux. Métaphore ultime:  C'est arrivé...Tout le monde avait avalé la trompette et tous étaient cuits durs.

Les Anglais n'existent plus balle au pied. Ils ne font plus que défendre. Cinq minutes. Cinq minutes encore. Les traits sont tirés. Tout le monde en a plein les bottes. Mais ce fut un magnifique match. Rooney...Alllez, la dernière occasion, pratiquement, pour les Italiens... Ils le jouent court... le centre de Maggio.... Barzagli... Diamanti... c'est presque fini...

Les supporters anglais ont compris: ça va se jouer aux tirs au but.

 

Les Tirs au but ! La séquence ultime. La plus cruelle. La plus belle aussi. Le face à face. Séance sublime. Si le tireur et le gardien sont à la hauteur.

Buffon, le plus serein. Le plus sûr de son destin. Dans l'exercice, le plus fort. Le plus aguerri.

Les entraineurs relisent leurs notes. Leurs notes, ils les connaissent par coeur. Mais ça rassure. Ils les ont dans la tête. Les lire sur le papier, ça évite de perdre pied. Les entraineurs reprennent leurs notes. Arc de cercle autour de Buffon. Solidarité physique. Solidarité en acte. Avec les corps, on fait corps. 

1-1 après les deux premiers tirs au but. Puis 2-1. Pour l'Angleterre. Un Italien a manqué complétement sa frappe. Le ballon passe à côté du but. Le gardien Britannique exulte. L'Italie est maudite. La messe est dite. Pas si sûr. Buffon n'a pas les deux pieds dans la même chaussure. Il a le gant élégant. Sait boxer le cuir s'il le faut. Ou cueillir le ballon à ras de gazon. Le péno, chez lui, c'est yes or no. Ce soir, messieurs les Anglais, ce sera... no !

Le tir au but de Young sur la transversale. La panenka de Pirlo. Faut oser. Faut réussir le geste. Lifter le ballon. L'arrêt de Buffon. L'arrêt incroyable d'un gardien incroyable. Buffon stoppe le tir au but de Cole. L'arrêt de Gianluigi Buffon. L'arrêt qui fait tout basculer. Qui inverse le cours du destin. Qui relance l'issue du match. Pénalty de Diamanti. Péno d'Alessandro. Enfin, tir au but. Tir au but décisif. C'est fait. C'est gagné. C'est fini. Ce sera l'Italie contre l'Allemagne.

On a eu de l'émotion. On a eu du suspens. On a eu un comportement exemplaire. Larqué résume. La Squadra Azzurra est qualifiée. L'Italie est en demi. La Squadra au paradis. L'Angleterre en enfer. Les Bleus de la Squadra dans le dernier carré. Tiens, en bleu, les Bleus de l'Italie. En bleu, on gagne. En blanc, on perd ! Vous ne le croyez pas ? Jouait pourtant en... blanc, l'Angleterre.

Si les Bleus de Blanc ont regardé le match, à la télévision, ils ont pu voir combien la Squadra est séduisante. Comment le foot, c'est superbe quand c'est bien joué. Comment le foot, ça se joue, en équipe. Comment joue une équipe. Une véritable équipe. Comment on peut jouer en équipe. Comment les individus, les individualités, s'expriment, s'effacent, et se révèlent, en équipe. Pour l'équipe. Dans l'équipe, s'effacent tous les "ego". Dans l'équipe, volontairement, tous les joueurs sont égaux. Se font égaux. Deviennent égaux. A cette condition, l'équipe peut gagner. Tiens, je devrais écrire ça pour L'Equipe.

Partager cet article
Repost0
23 juin 2012 6 23 /06 /juin /2012 22:53

 

Un non-match. Le vide. Le creux. Le rien. Quand les Bleus jouent en blanc, ils jouent perdants. Peureux. Malheureux. Jamais dangereux. Ennuyeux. En blanc, les Bleus, c'est déroutant. Les Bleus, ça joue en bleu. Ou pas. Ce soir, les Bleus avaient leur maillot blanc. Contre la Suède, la France jouait en blanc. La France a perdu. 2 à 0. Contre l'Espagne, la France joue à nouveau en  blanc. La France perd. 2 à 0. Les deux premiers matchs, les Bleus les ont joués en bleu. Match nul contre les Anglais. Victoire contre l'Ukraine. En bleu, les joueurs de Laurent Blanc sont plus convaincants. Problème: dans le non-match, certains Bleus ne sont pas tout blancs. Ils n'ont pas tout donné. Simple: ils n'ont pas joué.

En blanc, les Bleus de Blanc sonnent creux. En blanc, les Bleus sont moins courageux. En blanc, les Bleus se font avoir comme des bleus.

Ce soir, en tout cas, les Bleus n'ont pas semblé vraiment motivés. Inexistants. Absents. Indécents. A part le coup-franc de Cabaye. Pleine lucarne. Sauvé par Casillas. Une raison à ce non-match ? Une explication à cette absence de jeu ? Une cause à cette situation affligeante ? La critique d'un commentateur d'après-match fuse comme une reprise de volée meurtrière, même si ce n'est qu'une balle à Blanc :

Le football forme des footballeurs, mais ne forme pas des hommes.

Partager cet article
Repost0
22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 23:31

 

11 livres par an, c'est, en moyenne, ce que lit un Français. 11 livres en 12 mois. Dont 3 pendant l'été. Dans le jardin, au soleil. Dans la véranda, les jours de pluie.  A la plage. Sur le sable. Au bord de la piscine. Dans un transat. Les Françaises lisent plus que les Français: 12 livres par an, pour les dames, 10 pour les hommes. Selon l'Ifop, et l'enquête menée pour le libraire en ligne Feedbooks, "les vacances favorisent la lecture". Incroyable découverte !

Durant l'année, le temps moyen consacré à la lecture est de 1 h 49 mn et il passe à 2 h 14 en vacances. Les 18-24 ans lisent en moyenne 10 livres par an. Les retraités: 14. Du côté des mots en "bulles", chaque Français lit en moyenne 3 BD par an, une pendant les vacances. La BD attire davantage les 18-24 ans: 6 BD par an.

Au hit-parade des lectures des Français, les polars (17 %), les thrillers (10 %), les romans sentimentaux (10 %), les livres d'Histoire (8 %).

Bizarre: aucune mention de la poésie ou des nouvelles. Les nouvelles : celles de la littérature, pas celles de l'actualité.

 

Les vacances favorisent la lecture. Jolie trouvaille. Besoin de faire une étude pour ça ? Sans déconner ? Autant se demander si les vacances favorisent le temps libre ? Ou mieux, si les vacances favorisent le repos ? Si les vacances favorisent le sommeil ?

Tiens, au cas où l'Ifop chercherait d'autres sujets d'enquête, pour la rentrée, sur la lecture ou le rapport aux livres, quelques idées en vrac :

 

Les transports en commun favorisent la lecture.

Le RER favorise la lecture.

Le métro favorise la lecture.

Le libraire favorise la lecture.

La rentrée scolaire favorise la lecture.

La rentrée sociale favorise la lecture de livres politiques.

La rupture sentimentale favorise la lecture.

La solitude favorise la lecture.

L'alphabétisation favorise la lecture.

Le livre numérique favorise la lecture.

De bonnes lunettes favorisent la lecture.

 

Pas mal, non ? De bonnes idées. De bonnes pistes de recherche. D'excellents sujets d'enquête. Parfait. Mais très incomplet, quand même. Un oubli regrettable. Un oubli impardonnable. Un oubli à réparer immédiatement. Oui, bien sûr, le premier sujet d'enquête à "vendre" -impérativement- à l'Ifop, pour la rentrée prochaine, forcément, c'est: 

Les bouquinistes favorisent la lecture. 

 

J'arrête. On va croire que j'ai mauvais esprit.

 

 

Partager cet article
Repost0
21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 23:23

 

Il y avait eu un précédent. Le célèbre "Mais qui va garder les enfants ?" C'était en 2005, quand Ségolène Royal avait annoncé son intention d'être candidate à la Présidentielle de 2007. La formule était l'oeuvre de Laurent Fabius. Cette fois, c'est Jean Glavany qui s'y est mis. Face à l'éventualité qu'il y ait, en juin 2012, une femme au perchoir, Jean Glavany avait dit, au journal Libération, que ce qui comptait, c'est "l'adéquation d'un homme pour le poste" et que cela "ne se mesure pas à la longueur des cheveux ou de la jupe". La longueur de la jupe ! Mais où vont-ils chercher tout ça ces hommes socialistes ? 

Ségolène Royal ne présidera pas l'Assemblée Nationale. Elisabeth Guigou pas davantage. Ce sera Claude Bartolone. Bartolone désigné aujourd'hui par ses collègues comme seul prétendant socialiste au perchoir. Un homme au perchoir. Un homme. Pas une femme. Comme cela avait pu être, un temps, envisagé. La parité a ses limites.

Morale de l'histoire: dans l'histoire, celui qui a fait le fier sur la longueur de la jupe, le Glavany, l'auteur de la vilénie, s'est fait tailler un superbe... short.

La défense machiste du masculin pantalon long a touné... court.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de crimonjournaldubouquiniste
  • : Journal d'un bouquiniste curieux de tout, spécialiste en rien, rêveur éternel et cracheur de mots, à la manière des cracheurs de feu !
  • Contact

Recherche

Liens