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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 09:56

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Paris. 6 mai 2012. Deuxième tour de la Présidentielle.                                     © Jean-Louis Crimon 

 

 

"Ce mec-là, mon vieux, il est terrible !" Forcément, on pense à trois ou quatre célèbres couplets de Johnny Hallyday en revoyant cette photo. Photo prise en mai dernier à l'entrée du Lycée La Fontaine. Il y a un peu plus de quatre mois.

Le Johnny de l'affiche les chante peut-être déjà, ce jour-là, ces couplets-là. Pour mémoire et juste pour sourire, avec ou sans retouche, juste pour la touche, on les fredonne ensemble :

 

Hé, regarde un peu, celui qui vient

C'est le plus beau de tout l'quartier

Et mon plus grand désir, c'est d'lui parler,

Il aguiche mes amis, même les plus petits.

Pourtant, pour lui, j'ai pas l'impression d'exister,

Mais tout ceci ne m'empêche pas de penser :

"Ce mec-là, mon vieux,

Il est terrible !"


Ou bien, déjà nostalgique, avec ce petit rien magique :

 

C'est beau de rouler, en rêvant,

Voilà que j'arrête ma vieille citron,

Et j'ai bonne mine devant la belle maison

De celle que j'aime, les poches à plat.

Pourtant si elle m'embrassait rien qu'une fois

Je dirais certainement en parlant de moi :

"Y'a pas à dire, ce gars-là

Il est terrible !"

 

Ou encore, dans un autre genre :

 

Souvenirs, souvenirs

Je vous retrouve dans mon coeur

Et vous faites refleurir

Tous mes rêves de bonheur 

...

Souvenirs, souvenirs,

Il nous reste nos chansons

...

Souvenirs, souvenirs,

Vous revenez dans ma vie

Illuminant l'avenir

Lorsque mon ciel est trop gris.

 

 

Sarkozy, Johnny. Jour J. D Day. Hallyday. Jojo, Sarko. Sarko, Jojo. Juste une photo. L'affiche et la... fiche.


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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 18:10

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Paris. Février 2012.                                                                                     © Jean-Louis Crimon 

 

 

 

Au bout de la table, il a repoussé la tasse. Croisé les bras, comme un enfant sage au fond de la classe. Un enfant d'autrefois. Dans une école d'autrefois. Il a pris appui contre le mur. Incliné la tête. Position foetale fatale. En toute sécurité contre la paroi, il retrouve le sommeil paisible de celui qui n'est pas encore né.

Ainsi sont les hommes. Même les hommes d'âge mûr. Quand la vie est trop dure, on se remémore, avec le corps, la douceur du sein maternel. Mots de poète. La paix perdue de la vie intra-utérine. Mots de psy.

Seule certitude : qu'on soit poète ou qu'on soit psy, il faut savoir habiter cette habitude. En tout lieu, savoir retrouver son milieu. La sieste est une actrice réparatrice.

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 15:03

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Paris. Août 2012.                                                                                       © Jean-Louis Crimon  

 

 

Parfois, il n'y a rien à dire. Juste à ouvrir les yeux. Juste à regarder la ville. La voir. Savoir la voir. La voir et la boire. La boire des yeux. La goûter. La déguster. La savourer. La déchiffrer. Lire les espaces. Les mots des murs. Des palissades. Palissade à l'injonction facile. Message imbécile. Elle te parle ta ville. La ville te parle. Te parle au futur.

Demain. Demain ! Demain ? Mais la vie est moche. Demain te fait déjà les poches. Qui va lui sonner les cloches ? Toi, tu marches sans voir. Sans t'apercevoir que le futur s'approche. A grands pas. Le lointain se rapproche. Futur lointain devient futur proche. Demain est présent. Omniprésent. Demain se fait doubler par le présent. Le présent dépasse ton futur. Ton futur, c'est déjà du passé. Ton futur est dépassé.

Demain est dépassé. Demain est du passé. Demain est derrière toi. Demain dans le dos. Deux mains dans le dos. Le futur s'efface. En peu de temps. En un tour de main. Le futur passe. Le futur trépasse. Au présent.

Jamais le présent ne repasse. Demain, c'est derrière. Devant, le présent. A peine le temps d'être au futur. Tout va si vite, en ville. On double son futur. Sans même avoir klaxonné. A présent, au présent de se méfier.

Demain, c'est déjà hier.

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 18:27

DSCN5885 © Jean-Louis Crimon

Rome. Septembre 2012.

 

 

Scène insolite. Face à face après la pluie. Deux voisins sans doute. Ils semblent se connaître. A moins qu'ils ne se croisent tout juste. Pour la première fois. Par hasard. Sur ce bout de trottoir. Ils se parlent du temps qu'il a fait. De cette journée entière de pluie. Des trombes d'eau. Pour laver la ville.

Je suis très mal placé. De l'autre côté de la rue. Je cadre d'instinct. Je prends. Au jugé. Une seule image. L'instant d'après, c'est fini. Déjà fini. La scène n'existe déjà plus. Le chien a bougé. Son maître a détourné le regard. La grande et jolie femme le salue. Elle s'en va.

Bien fait de prendre cette photo. Tout m'a semblé parfait. L'instant. Instant dérisoire. Dans la lumière du soir. Composition sublime d'un moment banal. J'adore le quotidien pour ça. Pour la beauté éphémère de l'instant. Instant de petits riens. D'une densité si forte et si fugace. Durée de vie, ici : un dixième de seconde, à peine. Equilibre fragile des formes et des couleurs. Incroyable répartition des couleurs. La mise en place. La mise en espace. La mise en scène. Juste pour moi. Passant du soir. Passant qui sait voir.

Ce qui me fascine, c'est cette immensité de gris qui encadre parfaitement l'ensemble. Dégradé de gris. Pavés de la rue. Gris bleu. Dalles du trottoir. Gris noir. Pierres d'une partie du mur. Gris clair. Panneaux du haut. Gris comme il faut. Les deux personnages presque gris aussi. Sur la portion de mur gris où ils se parlent. Semblent se fondre dans l'ensemble de gris d'un jour gris. Le petit chien blanc regarde ailleurs.  

La couleur est à l'intérieur. Deux belles pièces de couleur. Pour peindre un peu de soleil dans un jour trop gris.

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 21:12

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Rome. Septembre 2012.                                                                               © Jean-Louis Crimon

 

 

Je croyais la manie urbaine strictement parisienne. Mais, qu'à cela ne tienne, à Rome aussi, tant pis pour les nanas, l'amour se fait... cadenas. Mam'zelle Angèle, Pont Saint-Angel... Amour éternel...

L'amour qu'on cadenasse, même avec l'air bonasse, à Rome ou à Paris, de la haute ou de la populace, ça oui, je prends les paris, très vite, sûr, ça lasse. Pardon pour le propos salace, la clef d'amour, c'est porno-dégueulasse. A Rome ou à Paname, on passe, sans état d'âme, de Ma Demoiselle à Ma Dame. N'en déplaise à la femme, je trouve ça plutôt infâme. La fille qu'on embrasse, si faut qu'on la cadenasse, franchement, ça tourne à la ramasse...

Même si, impavide, face à la peur du vide, la ville éternelle s'exclame : J'ai un Tibre dans mon moteur. La clef est à l'intérieur.

Au diable la passion fleuve, je préfère couler des amours paisibles de rivière. Au sud de la France. Pour la romance sur la Durance, j'ai un peu d'endurance.

 

Passerelle des Arts ou Pont de l'Archevêche,

L'amour est dans la dêche,

Ponts de Seine ou Ponts du Tibre,

Pour l'amour-cadenas, je n'ai pas... la fibre.


Tu peux faire ton bégueule, J'vais te casser la gueule, Toi qui joues le fou d'amour, Toi, le faux amour, la ferme ! Tu n'es qu'un sinistre amour qui enferme...

Impair et passe. Je m'achète un passe. Pour libérer la fille qu'on cadenasse. Aider la belle à se faire... la belle. Même si, tapis dans l'ombre, quand le fleuve tourne au sombre, le vieil amant est là, vieux briscard qui se voit déjà, avec ou sans cadenas, la prendre dans ses bras. Pour se l'enchaîner de plus belle... 

L'amour-prison, ça ribambelle...

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 16:16

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© Jean-Louis Crimon.                     Chengdu, Sichuan. China. Campus.

 

 

La clef du savoir. La clef de la vie. La clef des songes. La clef des champs. La poudre d'escampette. La taille. La tire. La fuite. La fugue. Elle est passée par hasard dans le petit jardin que je traverse souvent, à la fin de mes trois heures de cours du matin. Je l'ai trouvée si gentille et gracieuse que je me suis permis de lui demander de prendre la pose. Debout sur la bordure de pierres. Pourquoi ? a-t-elle interrogé. Pourquoi pas ? ai-je répondu. La pose, à la pause, ça s'impose.

Elle a souri, sans savoir si vraiment c'était amusant. Elle a docilement esquissé le geste. Mimant avec les doigts la clef absente. Sans trop qu'on le sente. Instant amusant. Photo vue avant d''être prise. Photo sans surprise. Mais photo marrante, non ?

Photo souriante. Sourire amusé. Sourire immortalisé.

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 17:42

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© Jean-Louis Crimon                                Paris, Place Monge. 2011.

 

 

 

C'était encore l'hiver. Ou bien le tout début du printemps. Un début de printemps frileux. Tristoune et frisquet. Place Monge, à Paris. Pas très loin du quai de la Tournelle. Place Monge et sa brocante d'objets en ribambelle. Place Monge et sa brocante qui, toujours, m'enchante. C'était l'hiver. Ou les premiers jours du printemps. Je ne sais plus précisément. C'était déjà le soir. Cela, je m'en souviens très bien. La nuit tombe vite en hiver. Assez vite aussi au tout début du printemps. Même si l'on sent, alors, que le jour rallonge. C'était Place Monge. Il avait un peu plu, - ce qui ne m'a pas déplu, en fin d'après-midi. Le miroir était ponctué de gouttes de pluie. Des gouttelettes, pour être honnête.

Les marchands de choses ne disaient plus grand chose. Ils avaient, comme on dit, fait leur journée. Ils emballaient tranquillement, soigneusement, précautionneusement, leurs porcelaines. Leurs tableaux de Maître qui n'avaient pas trouvé de nouveaux Maîtres. Leurs petits meubles à écrire, qui resteraient sans servir. Leurs guéridons. Leurs tables de nuits. Leurs couverts en argent. Vendus par des gens désargentés.

L'homme à casquette s'approche. Il se regarde dans le miroir, sans se rendre compte qu'un autre miroir le réfléchit. Je veux dire le reflète. Le miroir se met à parler. Je l'entends dire quelque chose d'incompréhensible. Je tends l'oreille.

L'homme doit dire : Dans le miroir où je me mire, je me marre.

Le miroir répond : Il y a des jours où j'en ai marre. Des jours où ça va pas trop mal. Des jours où ça empire. Des jours où je larguerai tout. Tiens, ce soir, ma gueule de miroir pour un empire.

L'homme aux trois visages a dû dire encore quelque chose, mais là encore, je n'ai rien compris. L'homme aux trois visages s'est commandé une bouteille de Champ'. Elle est dans le seau. Le seau à champagne.

Vous ne croyez pas à l'histoire de l'homme aux trois visages. Il y a pourtant, sur la photo, une preuve. Une preuve irréfutable. Dans le bas de la photo. Dans le haut de la table.

Regardez bien, entourant la bouteille de champagne, il y a trois verres pour l'homme... Trois verres, ou trois timballes. Normal. Pour l'homme aux trois visages.

 

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9 septembre 2012 7 09 /09 /septembre /2012 01:25

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Rome. Septembre 2012.                                                                              © Jean-Louis Crimon 

 

 

 

Allée des bouquinistes, Via delle Terme di Diocleziano, Angelo me l'avait dit, de vrais bouquinistes, il n'y en a plus guère. Trois ou quatre, pas davantage. Les autres vendent une curieuse littérature. Sans fioritures. Le X est devenu l'alphabet du commerce. Je traîne un peu pour jeter un oeil aux étals. Quelques photos en passant. Très discrètement. Un masque dévisage une dame qui baisse les yeux. En souriant. Face à face étonnant. N'a rien d'une diablesse. Le face à face, je le confesse, plus subtil que le fesse à fesse.

Me revient en mémoire la musique de rimes intérieures Verlainiennes : Masques et Bergamasques. Souvenir fantasque. Le Masque n'a rien à voir avec la ronde traditionnelle dansée autrefois à Bergame. Le masque n'est pas bergamasque. Mais c'est souvent comme ça, chez moi, pour entrer dans la danse, le son des mots aime à prendre le pas sur le sens. Peut-être que la dame est de Bergame. Qu'elle danse la bergamasque. Avec ou sans masque.

Masque et Bergamasque... Je me souviens des premiers vers du premier poème de Fêtes Galantes. Le Clair de Lune de Paul Verlaine.

 

Votre âme est un paysage choisi

Que vont charmant masques et bergamasques

Jouant du luth et dansant et quasi

Tristes sous leurs déguisements fantasques

 

Si ça vous dit, je connais aussi par coeur les deux autres strophes :

 

Tout en chantant sur le mode mineur

L'amour vainqueur et la vie opportune,

Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur

Et leur chanson se mêle au clair de lune,

 

Au calme clair de lune triste et beau,

Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres

Et sangloter d'extase les jets d'eau,

Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.

 

Bergamasques, c'est le nom des habitants de Bergame. C'est aussi le nom des anciennes danses populaires très en vogue, dans cette ville, dès le XVIe siècle. Arlequin et Brighella, deux personnages de la Commedia dell'arte, nés à Bergame, étaient qualifiés de "Bergamasques". Bergamasque, cette danse de couples disposés en cercle, vive et sautillante. Verlaine emploie le mot "Bergamasques", non comme adjectif, mais comme nom pour désigner les danseurs. Avec une étrange douceur.

Je ne sais pourquoi j'adore autant ces deux vers-là de Verlaine :

 

Votre âme est un paysage choisi

Que vont charmant masques et bergamasques...

 

 

 


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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 08:19

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Rome. Mardi 4 Sept. 2012.                                                                           © Jean-Louis Crimon

 

Une journée de vrai déluge. Comme Rome n'en a pas connue depuis des lustres. La ville transformée en cité lacustre. Le pavé romain que la pluie lustre. Des fidèles dégoulinants qui processionnent en rustres. Place Saint-Pierre, une pluie d'enfer. Pas une petite averse. Des trombes d'eau que Dieu déverse. Le dos gelé que le froid transperce. Femmes en talons qui auraient dû choisir les Converse...

Soudain, clin d'oeil au Paradis perdu, miracle très inattendu : des Anges apparaissent sur la toile... d'un parapluie. Larmes divines que le ciel essuie. Pas très loin du Pont Saint-Ange. Le bien nommé.

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7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 00:28

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Rome. Septembre 2012.                                                                                   © Jean-Louis Crimon

 

No, non per me ! Non, pas pour moi. Corso Vittorio Emanuele, le pas est déterminé. La jeune femme ne s'attarde pas. Pas de rêverie en blanc devant la vitrine. La robe de mariée, ça ne l'intéresse pas. Elle accélère le pas. Le mariage est loin déjà. Loin derrière elle. Ou loin devant.

Nous n'en dirons pas plus pour aujourd'hui.

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