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27 août 2016 6 27 /08 /août /2016 10:27
Peillle. Balayeur du matin. 15 Juillet 2016. © Jean-Louis Crimon

Peillle. Balayeur du matin. 15 Juillet 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher balayeur de mots et d'idées,

 

Un de tes amis, fidèle lecteur de ta lettre quotidienne, t'a signalé, il y a peu, -discret rappel à l'ordre- l'existence d'une exposition qui te concerne directement, toi le photographe des balayeurs. Balayeurs de tous les Pays, comme tu aimes à dire. Balayeurs de toutes les villes, de tous les endroits, de tous les ailleurs, où les hasards de la vie ont conduit tes pas. Balayeurs de Pékin, d'Oulan-Bator, de Kunming, de Chengdu, de Copenhague, de Paris, de Peille, de Marseille, de Nice, de Saint-Malo, de Fécamp, d'Albert ou d'Amiens, ça leur irait bien, un jour dans leur Musée ou dans leur Expo.

L'expo est providentielle: elle se veut être, dixit son commissaire, Geneviève Dortignac, une invitation à découvrir l'objet balai, sa diversité des formes et l'étonnante créativité de ceux qui les ont conçus et fabriqués.

Inaugurée fin Mai, à Grisolles, Tarn-et-Garonne, au Musée Calbet, elle est visible jusqu'au 18 septembre. Ce qui te laisse exactement trois semaines pour t'y rendre. Tu vas le faire. Tu veux le faire. Tu dois le faire. Tu as le sentiment que l'avenir de ton projet de Livre des Balayeurs en dépend.

Il y a comme une concordance fabuleuse entre ce rassemblement d'outils et ton travail photographique sur ces balayeurs de rue. Geneviève Dortignac précise: Quelques 80 pièces ont été puisées dans la collection de Daniel Rozensztroch, directeur artistique et consultant en design, observateur des savoir-faire et des objets qui racontent une histoire humaine. Aussi utile qu’usuel, le balai révèle le quotidien des populations sur les cinq continents, l’évolution des gestes, de la fonction et des matériaux au fil des cultures et des âges jusqu’à nos jours.

Juste à ajouter, à montrer, à faire découvrir, à exposer, les photos des balayeuses et des balayeurs en action, ces femmes et ces hommes qui, du matin au soir, et souvent la nuit, du Nord au Sud, sur tous les continents, de Pékin à Paris, d'Oulan-Bator à Gisors, s'évertuent à effacer conscieusement nos méfaits de la journée, nous les pollueurs de l'espace urbain.

Cela, c'est ton travail à toi. Commencé vraiment en Chine, à Chengdu, en septembre 2011, et toujours en cours. Même si des balayeurs argentiques sont déjà présents sur tes planches contact des années 78 et 80. Urgent de mener à bien ce projet un peu fou. Démentiel. Démesuré. Hors des sentiers battus. Trois mille photos déjà. De quoi en choisir trois cents. Ou simplement trente.

Le geste, l'outil, et la personne qui se sert de l'outil, pour toi, c'est tout un, ça ne fait qu'un, ça ne peut pas être séparé: ça doit être réuni.

 

 

 

 

 

Au sens propre, une collection de balais

Grisolles. Musée Calbet.

 

 

 

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