Cher ami d'Amiens,
Les jours où tu n'as aucune idée, tu te dis qu'une photo, une simple photo, ça peut débloquer l'imaginaire. L'image est source d'imagination. Juste à ouvrir les yeux. Voir ce que les autres ne voient pas. Ou voient sans voir.
Un tour dans la rue et ça repart. Un rien t'arrête ou arrête ton regard. T'incite à voir au-delà des murs. La ville déborde de murs. Murs de briques rouges aux joints de ciment clair qui signent ici l'identité de la ville. Un fourgon garé là comme par inadvertance, a peut-être trouvé, lui, sa raison d'être: MUR et SOL. Toi, tu préférerais: MUR et CIEL. Mais qui pourrait échafauder jusqu'au ciel ?
Une deuxième photo s'impose. Avec ou sans échafaudage. Pourtant, échafauder, ça te connait.
Echafauder, un joli mot, qui dépasse le simple échafaudage. Echafauder, c'est aussi construire par des combinaisons de l'esprit. Pas forcément des théories hasardeuses, hâtives ou fragiles. Pourquoi donc les échafaudages de l'esprit seraient-ils moins stables que les échafaudages de chantier ?
Tiens, ça mérite en effet réflexion. D'ailleurs, c'est curieux, mais si tu n'étais pas sorti dans la rue, cette idée ne te serait jamais venue. Comme quoi...