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30 avril 2016 6 30 /04 /avril /2016 00:02
Amiens. 28 Avril 2016. © Jean-Louis Crimon

Amiens. 28 Avril 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher citoyen passablement... écoeuré,

Tu te dis que ceux qui sont au pouvoir n'ont qu'une ambition, qu'une seule raison d'être: le perdre. Ils ont passé toute leur vie pour être au pouvoir et une fois aux affaires, c'est comme si, vraiment, il leur fallait tout faire pour se faire... remercier par leurs propres électeurs.

Il y a exactement 10 ans, les tenants du CPE voulaient faire croire aux jeunes gens qu'on allait les recruter davantage et plus facilement si l'on pouvait les licencier sans motif.

Aujourd'hui, la loi El Khomri, c'est du Pareil au même puisqu' il s'agit de faire croire qu'on embauchera davantage si l'on peut licencier plus facilement.

En fait, une explication, une seule, à cette similitude: majorité de droite ou de gauche, c'est toujours le MEDEF qui est au gouvernement.

Tu veux une preuve, une seule ? Pas plus tard que jeudi dernier, le Gattaz, celui qui, toujours, met de l'eau dans le gaz, le Gattaz Pierre, fils de Gattaz Yvon, - car chez les Gattaz, ça ne choque personne, on est patron des patrons de père en fils -, le Pierre Gattaz a suggéré que la France sorte de la convention 158 de l'Organisation internationale du travail, convention 158 qui oblige à justifier un licenciement. Un "frein à l'embauche" selon l'actuel président du Medef. Raison invoquée par le rejeton Gattaz:

"Les chefs d'entreprise, quand ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud'hommes s'ils rompent le contrat. C'est un des principaux freins à l'embauche", a déclaré Pierre Gattaz dans une interview accordée au journal L'Opinion.

"Reste que pour lever le frein juridique, il faut sortir de la convention 158 de l'Organisation internationale du travail qui nous oblige à justifier les motifs du licenciement. Tant qu'on aura cette contrainte supranationale, peu importe le contrat, le fond du problème ne sera pas traité", estime le chef de l'organisation patronale.

"Nous avons signé en 1982 cette convention, très peu de pays l'ont ratifiée, l'Allemagne ne l'a pas fait...", argumente Pierre Gattaz, affirmant que "la flexibilité du marché du travail est un sujet prioritaire pour débloquer notre économie".

Toi, tu te dis que ce n'est pas l'économie qui est à débloquer, c'est le patron des patrons qui... débloque.

Pour mémoire, adoptée en juin 1982 et entrée en vigueur en novembre 1985, cette convention de l'O.I.T. a été ratifiée par 36 pays dont un, le Brésil, l'a dénoncée en 1996. En Union européenne, elle a été ratifiée par Chypre, l'Espagne, la Finlande, la France, la Lettonie, le Luxembourg, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède.

Son article 4 stipule qu' "un travailleur ne devra pas être licencié sans qu'il existe un motif valable de licenciement lié à l'aptitude ou à la conduite du travailleur ou fondé sur les nécessités du fonctionnement de l'entreprise, de l'établissement ou du service".

Pas si mal cet article 4. Clair et précis. Equilibré. Balancé. Pour qu'on ne balance pas les travailleurs sans raison véritable. Qu'on ne considère pas simplement les travailleurs comme "variable d'ajustement", curseur pratique pour payer, par exemple, - tu le sais bien, même si ce n'est pas monnaie courante - leurs dividendes aux actionnaires.

Et pendant ce temps-là, Carlos Ghosn se palpe en toute légalité​ plus de 7 millions d' €uros par an. C'est pas dégoûtant ça ?

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commentaires

T
Mon adorable Jean Louis, je te retrouve intact, avec tant d'émotion, plus de quarante ans plus tard.<br /> Intacte ton indignation, intact ton amour des autres, mais de ceux dont on parle si rarement, si mal, puisqu'on les dits disparus, les gens de peu, les gens du peuple... Tilus