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27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 00:08
Paris. Saint-Michel. 2012. © Jean-Louis Crimon

Paris. Saint-Michel. 2012. © Jean-Louis Crimon

Cher voleur d'instants,

 

Il y a une dizaine de jours, un de tes amis t'a posé la question la plus radicale qui soit: est-ce que tu leur demandes l'autorisation, aux gens que tu photographies, avant de les prendre en photo ? Sous entendu tu devrais ou mieux, tu dois, leur demander l'autorisation. Très vite, l'argumentation suit: droit de la personne à son image, tu ne peux pas ignorer ça !

 

Autrement dit, tu ne peux plus photographier sans au préalable demander l'autorisation. Impensable et impossible pour toi. Ce serait un non sens. Une absurdité. Où serait la liberté de création de l'artiste ? Où est la liberté du photographe ? Demande à Doisneau, demande à Cartier-Bresson, demande à Guy Le Querrec... Ton style de prises de vue, - la photo de rue -, ne survivrait pas à la demande d'autorisation. Tu es forcément du côté des voleurs d'instants. D'instinct, tu es voleur d'instants. Avant d'être photographe. Le respect des personnes dont tu saisis un instant de vie, une attitude, un geste, bien sûr, est primordial. Tu ne portes pas atteinte à leur image, tu leur dérobes simplement une image. Une image dont souvent ils ne sont même pas conscients. Dont très souvent aussi, ils te... remercient. Heureux que tu aies vu, pour eux, ce qu'ils n'avaient pas vu eux-mêmes.

 

Ne pas confondre société policée et société policière. Mais foin de la demande d'autorisation de photographier ! Photographe, sens-toi libre !

Pour la simple et bonne raison que si jamais tu demandes l'autorisation, à peine le temps de la réponse  et l'instant que tu voulais arrêter s'est évanoui, évaporé et se trouve réduit à néant.

Toi, quoi qu'on en pense ou quoi qu'on en dise, tu sauves ces instants que le temps... anéantise.

 

 

 

 

 

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