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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 08:39

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Rome. Septembre .2012.                                                                                 © Jean-Louis Crimon

 

 

 

Apparemment, aujourd'hui, à Rome, il n'y a aucun endroit pour saluer la mémoire de Vercingétorix. Aucun lieu pour rendre hommage au vaincu. Au prisonnier de César. A l'homme exhibé comme un Trophée. Depuis toujours, on le sait, l'Histoire est écrite par les vainqueurs. L'Histoire ne garde mémoire que des vainqueurs. Mais, plus de 2000 ans plus tard, Europe aidant ou pas, on pourrait, -enfin, je le rêve- de ce temps-là, réunir Vainqueur et Vaincu. César et Vercingétorix. 

Du Vatican au Colisée, dans cette ville où foisonnent les noms de saints, en vain, je cherche le chemin vers... Saint Gétorix. Bien sûr, l'homme n'a sans doute pas été, au sens où on l'entend ici, un Saint. Mais, en tout cas, il a été un homme. Un homme qui a combattu. Pour l'union de son peuple. Un homme qui a livré bataille. Un homme qui a perdu. Un Chef qui s'est constitué prisonnier. Pour épargner des dizaines de milliers de vies humaines. Un homme qui a choisi de déposer ses armes au pied du conquérant victorieux.

Le lieu : Alésia. Au bout de quarante jours de siège, ses troupes meurent de faim. Vercingétorix se livre à César. En 52 av. J-C, tout le monde le sait. Le Chef Gaulois offre sa vie en échange de celle des 53 000 survivants d'Alésia. Les combattants Gaulois sont désarmés. Ils sortent de la citadelle et sont emmenés en captivité.

 

A Rome, dans sa prison, Vercingétorix, prisonnier de César, a sans doute su ce que devenait la Gaule, sa Patrie. Les Gaulois, ses amis, ou ses ennemis d’autrefois, enrôlés de force dans l'armée romaine. Obligés désormais de se battre pour le compte de l'empire romain. Jusqu'à en oublier le souvenir des campagnes d’Avaricum, de Gergovie et d’Alésia. Ces batailles d’Afrique, où tant de Celtes vont mourir du fait de César, écrivent le dernier épisode de la destruction de la patrie gauloise.

Plus tard, Juin 46 av. J-C, César, vainqueur de l’Afrique, revient à Rome pour triompher solennellement de tous les ennemis qu’il a vaincus. A commencer par les Gaulois. C’est à la glorification de leur défaite que sera consacrée la première journée de son triomphe. 

Dans le cortège, des écriteaux et des tableaux rappellent au peuple romain ce qu’a été la guerre des Gaules : trente batailles rangées, livrées en présence de César, 800 places prises de force, 300 tribus soumises, trois millions d’hommes combattus, un million de tués, un million de prisonniers. Des hommes portent les armes des vaincus, l’or des temples, les bijoux des chefs. Et, derrière les victimes destinées aux dieux, la Gaule apparaît elle-même, en la personne de Vercingétorix enchaîné.

Le dernier acte de son sacrifice s’accomplira le soir même. Vercingétorix avait vu le triomphe de son vainqueur, il ne lui restait plus qu’à mourir. Au moment où le cortège, sortant du Forum, gravit les pentes du Capitole à la lueur des lampadaires que portent quarante éléphants, le roi des Arvernes est conduit dans la prison creusée au pied de la montagne sacrée. Pendant que César amène ses autres victimes à Jupiter, Vercingétorix est mis à mort. On dit qu'il a été étranglé.

 

César honoré comme un Dieu, au Forum, à Rome, où chaque jour, des fleurs fraîches sont déposées sur sa tombe, d'accord. Mais, officielle proposition à l'Etat Italien et à l'Italie d'aujourd'hui : que Vercingétorix, lui, ait aussi, ici, un lieu où il puisse être salué comme... un Homme.

 

© Jean-Louis Crimon

 

Frappé en 48 av. J.-C. à Rome, ce denier d'argent
pourrait représenter Vercingétorix qui y était alors captif.
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