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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 11:24

DSCN8978© Jean-Louis Crimon  

Chengdu. Campus. Octobre 2011.

 

 

Chengdu. Chine. Université Normale du Sichuan. Campus. Porte nord. Photographe vu. Refus. L'étudiante ne veut pas. Surprise. Se sent surprise. Refuse d'être prise.

D'instinct. Refus instinctif. Refus du regard. Refus de la photo. Refus d'être prise par surprise. Gênant pour le photographe d'instants. L'instant d'avant jamais ne reviendra. L'instant présent est déroutant. L'instant d'après n'est pas prêt.

Le photographe est en déroute. En échec. Mais, sursaut pas sot, se dit que la photo, même empêchée, vaut la peine. La peine d'être pêchée. La photo, ce n'est pas la chasse. La photo, c'est parfois la pêche. La photo, parfois, ça pèche. Par où l'on a péché. La photo, c'est pêchu. La photo réussie, ça donne la pêche.

La main gauche vient cacher le visage. Signe. La main devient langage. La main devient image. De banale, l'image devient originale. L'insignifiant devient signe. Discrétion absolue. Effacement. Volonté de disparaître et en même temps désir inconscient d'apparaître. Apparaître cachée. Masquée. Concrète et discrète. Belle présence quand même. Suprême élégance.

L'étudiante ne sort pas du cadre. Ne fuit pas. Ne s'enfuit pas. Se voile simplement le regard. Pour échapper au regard jugé impudique.

Pour ne pas voir le photographe, l'étudiante se cache... les yeux. Geste dérisoire et touchant. Ne pas voir n'empêche pas d'être vue.

J'aime l'imprévu pour ça. L'imprévu de la photo. Supérieur, toujours, au prévisible. Le prévisible en devient risible. C'est l'imprévu qui mérite d'être vu.

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commentaires

S
... pareil pour le spectateur, qui en voudrait davantage mais n'en aimerait pas plus pour autant.