- C'est toujours comme ça, on ne trouve pas ce qu'on cherche !
- Puis-je vous aider, madame ? Que cherchez-vous ?
- Je ne sais pas !
- Madame, si vous ne savez pas ...
- Oui, et alors, vous savez, vous, monsieur, ce que vous cherchez ?
- Moi, madame, je ne cherche rien, je trouve... ou... j'aide à trouver !
- Vous en avez de la chance, vous... Moi, je ne trouve jamais rien, et pas seulement chez les bouquinistes, monsieur, en librairie aussi, je ne trouve jamais rien !
- Si je puis vous être utile ...
- Non, pas cette fois-ci, monsieur ! Je crains que ce ne soit comme à chaque fois... Décidément je ne trouve rien !
- Alors, à une autre fois, madame !
Et la dame s'en est allée. D'un pas faussement décidé. Vers un "je ne sais quoi de presque rien", aurait pu dire un vieux philosophe.
Je l'ai regardée s'éloigner et, avec elle, cette autre manière du sophisme du Ménon. Le sophisme du Ménon, quelque chose comme "Si tu ne sais pas ce que tu cherches, comment sauras-tu que tu l'as trouvé, puisque tu ne sais pas ce que c'est ?"