C'est cette nuit le passage à l'heure d'été. A 2 heures, il sera 3 heures. Une heure de sommeil en moins. Une heure effacée au cadran des montres, des réveils, des horloges et autres pendules. Une heure qui n'existera jamais entre deux et trois, puisqu'à deux, en moins de deux, il sera immédiatement déjà trois. Une manie biannuelle instaurée en 1973-74 et harmonisée, au sein de l'Union Européenne, depuis 1998. Dans tous les pays membres, le passage à l'heure d'été s'effectue le dernier dimanche de mars et le passage à l'heure d'hiver le dernier dimanche d'octobre. Economies d'énergies, nous dit-on, en haut lieu, mais la plupart d'entre nous persiste à n'en rien croire.
La pub',qui n'est jamais en reste, a magistralement ponctué la matinée radiophonique de messages incitatifs, non pas au changement d'heure, mais au changement de... montre !
Style : " Ce soir, vous sortez ! vous porterez votre nouveau costume, vous porterez votre nouvelle chemise, vous porterez vos nouvelles chaussures, et même pas de nouvelle montre !" et aussi en début d'après-midi " Cette nuit on change d'heure, mais ce qu'il y a de sûr, c'est que votre montre reste la même !"
Histoire de bien nous faire culpabiliser le fait de ne pas éprouver l'envie d'un changement de montre parce que c'est la nuit du changement d'heure. Mais oui, les publicitaires, on le sait depuis longtemps, ne reculent devant aucun argument fallacieux, pour nous forcer à acheter, souvent très cher, ce dont on n'a pas forcément besoin. J'ai décidé de garder, au moins pour une année encore, ma petite Swatch au cadran circulaire très lisible avec ses chiffres arabes tout simples. Désolé pour les tenants de l'affichage ostentatoire des signes extérieurs de richesse, mais pour moi, depuis toujours, une montre n'a qu'une seule raison d'être : me donner l'heure.
Montre pour montre, montre-moi ta montre ! ça ne vous rappelle rien ? Mais si, bien sûr ! Le 13 février 2009, un célèbre publicitaire, reconverti en agence matrimoniale pour chef d'état célibataire, va faire une déclaration fracassante sur le plateau d'une chaîne de télévision publique. L'homme est l'invité de l'émission "Les 4 vérités". Le journaliste taquine gentiment le publiciste sur le côté blingbling du nouveau Président de la République, son goût pour le luxe ostentatoire. Le journaliste est très direct : Est-ce l'époque qui a changé ou est-ce une erreur de communication ?
Pour toute réponse, voulant voler au secours de son nouvel ami, Nico Sarko, le plus naturellement du monde, Jacques Séguéla s'exclame :" Comment reprocher à un homme de 50 ans d'avoir une Rolex ? Si à 50 ans, on n'a pas une Rolex, on a raté sa vie !"
C'est ce jour-là que j'ai compris que j'avais raté ma vie ! J'ai pas de Rolex. J'ai jamais eu de Rolex. Pire : je n'ai jamais eu de désir de Rolex. Notez, j'ai pas de Rolex, mais j'ai un ... Solex ! Je sais, ça ne donne pas l'heure, mais il fait très bon ménage avec ma Swatch.