Tristan Cabral. " Ouvrez le feu ! " Editions Plasma. 1974. " Du pain et des pierres ". Editions Plasma. 1977. © Jean-Louis Crimon
Peu m'importe si Tristan Cabral n'est pas mort "suicidé" comme l'ont écrit tous ceux qui ont cru à la terriblement belle histoire d'une fin de vie à la Jacques Vaché ou à la Jacques Rigaut. Première version pour une entrée en littérature : Tristan Cabral s'est pendu, à vingt-quatre ans, l'été 1972, dans un couloir de l'asile de Quissac. M'importe au contraire de savoir que Cabral est toujours vivant. Contrairement à beaucoup de mes contemporains, je n'ai pas de fascination particulière pour les poètes suicidés de la société. Aucune attraction morbide pour le romantisme des jeunes morts. Peu m'importe encore si Tristan Cabral n'a jamais vraiment existé. Peu m'importe si Tristan Cabral n'est que le pseudonyme de Yann Houssin. Mort en juin de l'an dernier. Les poèmes de Tristan Cabral sont vivants à tout jamais. Eternellement vivants. M'ont donné l'irrésistible dur durable désir d'écrire. Dans la fragile famille des frères d'écriture, à tout jamais, Cabral est le premier.
"L'été, il court dans les avoines,
Un moineau le conduit;
L'hiver, il dort au creux d'un arbre.
Le moineau le nourrit.
Le tilleul le protège."
© Jean-Louis Crimon