Le parti pris des choses. Francis Ponge. NRF. 1942. Le Carnet du Bois de Pins. Francis Ponge. Mermod.1947. © Jean-Louis Crimon
Longtemps, je n'ai rien compris au travail de Francis Ponge. L'huître ou Le cageot, ça me laissait de marbre et Le parti pris des choses, paru en 1942, complétement sur ma faim. Je campais sur mes certitudes. L'étude objective d'un objet ne pourra jamais s'appeler poème. Ce travail n'a rien à voir avec le travail du poète. Rien à voir avec le métier de poète. Aborder L'huître sous la forme d'un galet est un choix beaucoup trop déconcertant pour ma sensibilité.
Feuilletant à nouveau ce matin très tôt "Le parti pris..." je décidais moi aussi d'en prendre mon parti. Ouvrant le livre de Ponge au hasard, mon regard se fixa sur les deux lignes d'un bas de page :
"Minuscule voilier des airs maltraité par le vent en pétale superfétatoire, il vagabonde au jardin."
Relevant les yeux vers le début du texte, je découvris le titre. C'était écrit "Le papillon". J'eus alors comme une révélation. Sans être désormais un excellent Pongiste, je comprends qu'il y a mille et une façon d'être poète.
© Jean-Louis Crimon