Paris. Rue du Ranelagh. Déc. 2012. © Jean-Louis Crimon
Je vis ma vie comme je l’ai commencée
Sur le côté
Pas dans la marge, suis pas barge
La marge, c’est encore dans la page
Moi, je suis à côté
Je vis ma vie comme je l’ai commencée
Sur le côté
Sans me révolter, sans protester,
Sans en vouloir à qui que ce soit
J’ai dû naître comme ça
Je vis ma vie comme je l’ai commencée
Sur le côté
Côté de la vie, côté de la rue
Sans savoir si je l’ai vraiment voulu
Cherchez pas, c’est peine perdue
Je vis ma vie comme je l’ai commencée
Sur le côté
Sur le bord, le bord du trottoir
C’est mon destin, c’est mon histoire
Ça vous rassure, je vous laisse le croire
Je vis ma vie comme je l’ai commencée
Sur le côté
Surtout pensez pas que je vous envie
C’est ma vie, même si c’est pas une vie
C’est ma vie qui dévie
Je vis ma vie comme je l’ai commencée
Sur le côté
Je ne sais même plus depuis quand ça dure
Ma misère en lisière, en bordure
La vie m’a trop mené la vie dure
Je vis ma vie comme je l’ai commencée
Sur le côté
Je ne suis pas l’humain le plus drôle
Plutôt dans le genre second rôle
Chaque soir, la mort me frôle
Je vis ma vie comme je l’ai commencée
Sur le côté
Me suis jamais senti bien à ma place
Sans trouver ça injuste ou dégueulasse
A la fin, on se lasse
Je vis ma vie comme je l’ai commencée
Sur le côté
Suis un être à part qui jamais ne prend part
J’ai dû manquer le départ
Ou c’est la vie qui m’a manqué
Je vis ma vie comme je l’ai commencée
Sur le côté
Je me sens souvent un peu en rade
Ma vie est une mauvaise mascarade
Pas vraiment une vraie camarade
Je vis ma vie comme je l’ai commencée
Sur le côté
Faut pas m’en vouloir, pas me juger
J’ai pas voulu déranger
A la vie, me suis toujours senti étranger.
© Jean-Louis Crimon