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1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 00:01
Paris. L'Orangerie. 25 Janvier 2016. © Jean-Louis Crimon

Paris. L'Orangerie. 25 Janvier 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher toi,

Va savoir pourquoi, ce soir, tu te revois tirer un trait sur trente ans de journalisme. Sentiments contrastés. Satisfaction face au travail accompli. Légère inquiétude face à ta vie d'après. Dernière ligne droite. Fin du parcours. Tu mesures la briéveté d'une existence sociale. Remarque faussement banale.

Tu as payé ta dette à la société: 42 années et demi de cotisations et taxes diverses. Libéré du travail obligatoire, tu te sens prêt pour un nouveau métier. Un métier à exercer sans patron, sans chef de service, sans horaires. Un métier de liberté.

Tu penses que le plus beau métier, pour ce genre d'aventure, c'est... photographe. Ecrire avec l'ombre et la lumière. Plus fort, beaucoup plus fort que d'écrire avec des mots. Photographe, le métier que tu aurais dû exercer toute ta vie, si le goût des mots, dans les journaux ou à la radio, ne t'avait détourné de ton chemin.

Peu importe, tu sais très bien que tu n'as jamais vraiment arrêté de prendre des photos et que tu n'arrêteras jamais. Photographier, chez toi, c'est comme respirer, c'est naturel et c'est vital.

Quand tu te sens seul, tu sais que tu ne dois compter que sur toi-même. Dans un film italien, dont tu as oublié le titre, quelqu'un dit quelque chose comme: "Flaubert voulait écrire un roman sur le néant, mais il n'a pas réussi." Tu as souri. Tu te dis que pour te reposer, après tes longues déambulations photographiques, tu pourrais bien t'installer, le soir, devant ton écritoire, pour relever le défi de Gustave.

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