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21 juin 2025 6 21 /06 /juin /2025 08:50
Paris. Elysée. Jeudi 21 Mai 1981. Dernier coup de balai. © Jean-Louis Crimon

Paris. Elysée. Jeudi 21 Mai 1981. Dernier coup de balai. © Jean-Louis Crimon

Une passation de pouvoir historique. Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, un socialiste accède à la fonction suprême. Le président sortant, Valéry Giscard d'Estaing se voit contraint de céder la place à son adversaire, François Mitterrand, et par là même d'inaugurer une pratique inédite sous la Ve République : la passation des pouvoirs. Charles de Gaulle, démissionnaire, et Georges Pompidou, décédé, ne s'étaient pas pliés au rite. Le mandat du président sortant, Valéry Giscard d'Estaing, doit officiellement se terminer le 23 mai à minuit. Il convient donc d'organiser la transition avant cette échéance.

Durant plusieurs jours, d'âpres négociations opposent les représentants des deux présidents, le sortant et l'entrant : Jacques Wahl, secrétaire général de l’Élysée, et André Rousselet, proche collaborateur de François Mitterrand. La date du jeudi 21 mai, 9 heures 30, est finalement retenue. Valéry Giscard d’Estaing consent à faire une croix sur les deux derniers jours de son septennat, François Mitterrand laisse le temps à son prédécesseur de diriger une dernière séance du conseil des ministres, le mercredi. Onze jours s’écoulent donc entre la victoire du socialiste et son entrée en fonction. L’« interrègne » connaît des turbulences. Le franc subit des spéculations et de nombreuses personnes abritent leurs capitaux à l’étranger, effrayées par l’inconnue que représente l’alternance. Pendant toute la campagne, la majorité sortante a joué sur la crainte du péril rouge. Dans son allocution d’« au revoir » aux Français, le 19 mai, Valéry Giscard d’Estaing a dressé un portrait avantageux de son bilan, tout en conjuguant à l’imparfait les atouts du pays. « Je souhaite que la Providence veille sur la France », a-t-il conclu, dramatique. Le franc subit des spéculations et de nombreuses personnes abritent leurs capitaux à l’étranger, effrayées par l’inconnue que représente l’alternance. Pendant toute la campagne, la majorité sortante a joué sur la crainte du péril rouge. Dans son allocution d’« au revoir » aux Français, le 19 mai, Valéry Giscard d’Estaing a dressé un portrait avantageux de son bilan, tout en conjuguant à l’imparfait les atouts du pays. « Je souhaite que la Providence veille sur la France », a-t-il conclu, dramatique.

Côté socialiste, la transition s’organise depuis la rue de Solférino, où l’on reçoit les hommes politiques étrangers et les offres de service. Pierre Bérégovoy se trouve à la tête de l’« antenne présidentielle » chargée de gérer la passation. Jean-Claude Colliard, futur directeur de cabinet de François Mitterrand, se rend à l’Élysée pour esquisser la future répartition des bureaux. Il décrit un « univers un peu fantomatique, un palais absolument désert où tout avait été nettoyé. Il y avait des secrétaires tétanisées par l’arrivée des socialistes », se souvient-il. 

Le 21 mai, François Mitterrand prend finalement possession des lieux. Les secrétaires de l’Élysée auront quatorze ans pour s’habituer à sa présence.

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