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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 00:28

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© Jean-Louis Crimon   

 
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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 05:11

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 © Jean-Louis Crimon 

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 00:49

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© Jean-Louis Crimon 

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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 00:03

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© Jean-Louis Crimon  

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 00:02

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© Jean-Louis Crimon                                                                                 Paris. 1er Mai 2013.

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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 11:13

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© Jean-Louis Crimon                                                                                                  Paris. Mai 2013.

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 08:46

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© Jean-Louis Crimon   

 

 

 

Diptyque : Œuvre d'art composée de deux pa... ssants, fixes ou mobiles.

 

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 08:58

DSCN4762Autoportrait en TER. Avril 2011                                                                  © Jean-Louis Crimon 

 

 

Tout a une fin. Un jour, c'est le jour. Le dernier jour. Un jour, c'est la fin. Aujourd'hui, c'est fini. C'est ma dernière chronique. Mon dernier papier. J'arrête. Je tire un trait. Je mets le point final. Ce Blog, ce Journal du bouquiniste, je l'ai commencé en avril 2011. Le 27 avril 2011. Au départ, pour seule arme, la volonté naïve de traduire en mots, en sensations, en notations, et en idées, mon nouveau métier : Bouquiniste. Libraire de plein air, comme on aime dire, désormais, dans certains services de la Mairie de Paris.

Le soir du 27 avril 2011, je me donne à moi-même l'obligation d'écrire chaque jour. Chaque soir. Sans jamais manquer un jour. Sans jamais manquer un soir. Pas un jour sans une ligne. Faire mien, le beau proverbe latin. Nulla dies sine linea. Dire en quelques mots, en quelques paragraphes, notations impressionnistes ou plus détaillées, plus argumentées, ce dernier métier de rue qui n'est pas un simple passe-temps. Dire aussi l'air du temps. Chroniqueur du bout du quai. Mon autre métier. Vigie et pas vigile. Auteur de la pensée agile. Mon esprit ne va si mes jambes ne l'agitent.

Inventif. Incisif. Subversif. Poète et rêveur tout autant. Tant que le quai m'en laisse le temps. OverBlog qui m'héberge me demande de définir en trois lignes l'esprit de mon projet. J'écris, dans les cases appropriées, sans dépasser le nombre de signes :

 

  • Blog : Le blog de crimonjournaldubouquiniste
  • Le blog de crimonjournaldubouquiniste
  • CatégorieJournaliste Bouquiniste rêveur impénitent Littérature
  • Description : Journal d'un bouquiniste curieux de tout, spécialiste en rien, rêveur éternel et cracheur de mots, à la manière des cracheurs de feu !

 

Pas évident de se définir d'abord. D'emblée. D'entrée. Avant d'avoir rien montré. Rien démontré. Faut être à la hauteur. A la hauteur de la barre qu'on s'est soi-même imposée. J'ai mis la barre un peu haut. Comme toujours. Plus le challenge est relevé, plus ça donne envie de relever le défi. Bouquiniste sur le quai, c'est romantique. Tellement romantique. Follement romantique.

Bouquiniste devenu, je réalise, doublement, sur le quai, le rêve de mes quinze ans. Je me dis que j'ai, cette fois, in extremis, sans doute, les conditions idéales pour réaliser ce projet si souvent abandonné, tout au lond de mon existence sociale et tout au long de mon existence tout court : tenir un journal. Tenir mon journal. L'obsession du diariste m'a rattrapé.

Tenir, chaque jour, un journal. Son journal. Au lycée, dans les années soixante, j' y avais pensé. J'ai même commencé. Tenu huit jours. Sur un cahier qu'on n'appelait déjà plus de brouillon, mais d'essais. Salle d'Etudes des Internes. Pour égayer nos vies trop ternes. Terminale philo. Verlaine et Rimbaud. Vite abandonné. Mes années d'étudiant, caractérisées par les prises de notes obligatoires des cours magistraux, de professeurs qui l'étaient vraiment, m'ont dissuadé de reprendre la lubie du journal. Mes années d'enseignement ont failli m'en redonner le goût. Surtout dans le beau rôle du prof de philo. Mais, là aussi, la volonté m'a manqué.

Localier au Courrier Picard, début des années quatre-vingt, j'ai tenté la chose une nouvelle fois. Rêvant de donner naissance à une variante picarde du Spleen en Corrèze d'un certain Denis Tillinac. Mais trop pris par l'extérieur, je n'ai pas su consacrer les minutes quotidiennes suffisantes au beau projet. Difficile d'écrire chaque jour, dans Le Journal, et chaque soir, dans son journal. En fait, je m'étais fait une raison. Diariste ne serait pas mon fort. Pas non plus mon but. Pas ma vocation.

La radio m'a ensuite totalement absorbé. Quand on écrit au micro, on perd la facilité d'écrire au stylo. J'ai à nouveau laissé tomber. Un journaliste ne peut pas tenir un journal. Ne peut pas tenir son journal.

 

Du 27 avril 2011 au 15 septembre 2011, c'est la première partie de mon blog. 15 septembre 2011, date de mon départ pour la Chine. Ayant eu la faiblesse d'accepter le poste de professeur de français que l'on me propose à l'Université Normale du Sichuan, à Chengdu. 2000 km au sud-ouest de Pékin. La ville des Pandas. Fago Laoshi. Une expérience fabuleuse. Un break salutaire. Seul problème : le blog. Mon blog. Pas de blogueur subjectif dans la Chine toujours communiste. Mes amis chinois m'ont prévenu. Le blog, chez nous, vaut mieux éviter. Ce ne serait pas très raisonnable. Pour toi, d'abord. Ensuite, pour nous. Tu as un esprit trop libre. Tu es trop imprévisible. On aurait tous des ennuis. Je me suis donc abstenu. Par respect de mes amis chinois. A mon retour, le 15 janvier 2012, j'ai renoué avec le blog. Du 15 janvier 2012 à ce 17 janvier 2013, j'ai mis un point d'honneur à ne manquer, sous aucun prétexte, ce rendez-vous quotidien. La campagne présidentielle française, vue du quai des bouquinistes, m'a parfois amusé. Souvent agacé. La guerre du Mali me laisse sans voix. Je ne pensais pas qu'en ce début 2013, ça repartirait... comme en 14.

Ce soir où, volontairement, je m'efface, je me fredonne pour moi tout seul, la chanson de Brel : Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

 

A l'heure où j'écris, si je lis bien les statistiques du site OverBlog qui m'héberge, vous êtes plus de 31.000 à m'avoir lu, depuis le 27 avril 2011. Certains, y prenant goût, sans doute, m'ont fait l'honneur de me lire plusieurs fois, puisque mes pages d'écriture ont eu droit, grâce à vous, à près de 75.000 lectures.

 

Les statistiques générales de votre blog depuis sa création

 

 

Aujourd'hui, c'est ma 500 ème chronique. Mon 500 ème papier. Mon dernier papier. J'arrête. Je tire ma révérence. Non pas parce que je n'ai plus rien à dire. Sur l'époque. Sur le monde ou sur les gens. Envie, simplement, de le dire autrement. D'abord, de me taire. Parfois, se taire est salutaire.

Je repense à cette pensée en forme de proverbe : l'homme met trois ans pour apprendre à parler et toute sa vie pour apprendre à se taire. Disons que, pour moi, le temps est venu d'apprendre à me taire.

Je vous entends déjà : vous allez nous manquer !

Si je vous manque, relisez-moi ! Depuis le début ! 500 chroniques. Une par jour. Une bonne année de lecture. Si certains jours, vous vous accordez le plaisir d'en lire... deux.

 

27 avril 2012 - 17 janvier 2013. Chroniques du bout du quai. On embarque seul ou à deux. Bonne lecture. 

Si je vous manque malgré tout. Employez les grands moyens. Trouvez-moi un Editeur. 500 chroniques. Poétiques. Politiques. Sympathiques. Eclectiques.

Si on en jette 4 sur 5, ce qui peut sembler excessif, il en reste une bonne centaine. Cent chroniques. Autant de photos. De quoi faire un joli petit livre. Un chouette bouquin. Le titre est tout trouvé : 

Journal du Bouquiniste.

Date de création : 27/04/2011
Pages vues : 74 871 (total)
Visites totales : 31 247
Journée record : 05/11/2012 (425 Pages vues)
Mois record : 12/2012 (7 305 Pages vues)
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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 18:37

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Paris. 16 janvier 2013. 41, quai de la Tournelle. 16 h 47.                                © Jean-Louis Crimon 

 

 

Aujourd'hui, j'ai hésité à aller sur le quai. Vent du nord. Soleil pâle. Ciel bleu. Nous n'étions guère nombreux. Il faisait froid. Très froid. Trop froid. Trois bouquinistes ouverts. Pierre, tout en haut de la Tournelle. Près du Pont de l'Evêché et du quai de Montebello. Bernard, tout en bas, près du Pont Marie. Moi entre les deux. Pierre et Bernard, deux mecs bien. Humains. Deux humains. Des vrais. Deux artistes aussi. Deux musiciens. Pierre, de jazz. Bernard a écrit et composé 1500 chansons. Ecrit aussi des essais, des romans, des pièces de théâtre. Mais n'a jamais rien publié. N'a jamais voulu publier. Trop de respect pour ceux qu'il a connus. De vrais écrivains et de vrais chanteurs. Je l'aime bien, Bernard. Le grand Bernard, comme on l'appelle sur le quai. A cause de sa taille. Pour moi, il n'est pas seulement grand par la taille.

Vers 17 heures, un étudiant japonais s'est arrêté près de mes boîtes. Au moment où j'allais me résigner à fermer. En anglais, on a parlé de Finlande et d'Helsinki, là où il étudie. Je lui ai demandé ce qu'il aimait en littérature. S'il connaissait des auteurs français. Il avait vu Le Petit Prince de Saint-Ex, chez Pierre, mais à 15 euros. Un peu cher pour lui. Je suis allé voir Pierre, lui ai marchandé à dix euros. L'étudiant japonais est reparti avec son trésor sous le bras. Edition de 1945. A dix euros. Un bon achat. C'est comme ça, sur le quai, on se rend service. On s'entr'aide. Si on ne vend pas soi-même, et si on peut réussir une vente pour un copain, on est tout aussi heureux. A charge de revanche.

 

Sur mon calepin, je griffonne quelques mots d'une chanson à venir. La musique, c'est le vent du nord qui me la colle au corps :

 

A la fenêtre du temps, l'hiver passe une tête.

Les passants ne passent plus.

Ils se plaignent du froid.

Je trouve qu'ils charrient.

Ailleurs, on se plaint de la charia.

Ailleurs, c'est la guerre,

Ici, on se plaint qu'il fasse froid en hiver...

 

A la fenêtre du temps, l'hiver passe une tête. Le froid, têtu, s'entête. Le vent du nord prend son temps. Le quai est désert. Ailleurs, c'est la guerre. La guerre du désert.

Offensive terrestre annoncée. Combats au corps à corps attendus. Prise d'une quarantaine d'otages dans l'Est de l'Algérie. Tout près de la frontière Libyenne. Des Américains, des Norvégiens, des Britanniques, des Français et des Japonais. Premières représailles des djihadistes à la guerre que la France a décidé de leur faire. La guerre du Mali n'est pas aussi simple que l'affirmaient, hier encore, les militaires de l'opération Serval. Du nom de ce petit félin africain qui a la particularité de pisser toutes les deux minutes pour mieux marquer son territoire.

Joli symbole quand il s'agit de rendre au Mali l'intégralité de son intégrité territoriale, mais naïveté incroyable de la France, seule en première ligne, dans son combat contre le terrorisme islamiste. Relire ce soir, de toute urgence, la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU, en date du 21 décembre dernier :

"Cette résolution autorise le déploiement d'une force africaine au Mali pour permettre au pays de recouvrer son intégrité territoriale par la reconquête du Nord, tombé aux mains des narco-terroristes et en proie à des fondamentalistes... L'opération sera conduite avec des troupes combattantes exclusivement africaines et une forte mobilisation de l'Union européenne, sur les plans financier et logistique".

Le seul à demeurer lucide, comme souvent, comme à chaque fois, se nomme Daniel Cohn-Bendit. Avec son sens de la formule et cette arrogance salutaire, le député européen n'hésite pas à reprocher à ses collégues de se cantonner dans le registre facile -et tellement confortable- des déclarations d'intention. Rien de concret, en effet, depuis cinq jours, côté Europe. L'Europe, ça sait faire l'euro, ça sait voler au secours des Banques et de la finance, mais ça ne sait pas mettre sur pied une "Défense européenne".

A raison, Cohn-Bendit lance à ses collègues Eurodéputés amorphes ou résignés : "On dit aux Français, on va envoyer des infirmières, allez donc vous faire tuer au Mali !" L'a pas tort, le Dany.

 

Curieuse journée. Etrange journée. L'après-midi, sur le quai des bouquinistes, un Japonais achète Le Petit Prince. Le quai est désert. C'est souvent désert en hiver.

Des Japonais parmi les otages des djihadistes sur un complexe gazier au sud-est d'Alger. Les terroristes islamistes exigent la libération d'une centaine des leurs et la fin de l'intervention militaire française au Mali. 

Saint-Ex, où es-tu ? on aurait grand besoin de l'esprit du Petit Prince dans le désert algérien.

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 01:00

 baudelaire_carjat.jpg © Etiennne Carjat

 Charles Baudelaire en 1856.                        

 

Il y a peu, j'ai appris que Baudelaire, lui aussi, avait traîné ses guêtres du côté du quai de la Tournelle. Pour Verlaine, je savais déjà. Paul Verlaine y a même habité, un temps, un appartement, avec sa jeune épousée, quand il était employé de bureau à l'Hôtel de ville de Paris. Quai de la Tournelle, quai des grands hommes. Quai des poètes. Parait que Baudelaire avait ses habitudes à La Tour d'Argent. Lui, le désargenté permanent. La Tour d'Argent n'était pas, à l'époque, ce qu'elle est aujourd'hui devenue. Un haut lieu de la gastronomie parisienne. Le déjeuner à 300 euros. En francs Baudelairiens, ce n'est pas rien. Pas des repas de poètes. Pas des repas de bouquinistes.    

Du coup, j'ai pris, dans mes boîtes, le premier Baudelaire à portée de main. Mon coeur mis à nu. Pas le plus connu. Pas le plus évident à trouver. Sans doute le plus touchant. Le plus émouvant. Surtout sur les rappports que Baudelaire entretenait avec sa mère. 

Mon édition date de 1930. Schiffrin. Paris. Editions de la Pléiade. Introduction de Charles du Bos. Riche d'informations. De références diverses. On y trouve plusieurs extraits de lettres de Baudelaire à sa mère. Des lettres où le projet de Mon coeur mis à nu est, à chaque fois, repris, resitué, plus ou moins détaillé, expliqué, et défendu. Avec coeur. Coeur et passion. Enthousiasme qui fait dire à Charles qu'à côté de ce Coeur mis à nu Baudelairien, les Confessions de Jean-Jacques Rousseau passeront pour fades fadaises. Même si Baudelaire relativise, en qualifiant de "rêve" son beau projet.

 

Tout d'abord trois lettres de l'année 1861.

1er avril 1861.

" Ce qui m'a surtout sauvé du suicide, c'est deux idées qui paraîtront bien puériles. La première, c'est que mon devoir était de te fournir des notes minutieuses pour le paiement de toutes mes dettes, et qu'ainsi il fallait d'abord aller à Honfleur, où sont classés tous mes documents intelligibles pour moi seul. La seconde, l'avouerai-je ? c'est qu'il était bien dur d'en finir avant d'avoir publié au moins mes oeuvres critiques, si je renonçais aux drames (il y en a un second projeté), aux romans, et enfin à un grand livre auquel je rêve depuis deux ans : Mon Coeur mis à nu, et où j'entasserai toutes mes colères. Ah ! si jamais celui-là voit le jour, les Confessions de J.J. paraîtront pâles. Tu vois que je rêve encore. Malheureusement pour la confection de ce livre singulier, il aurait fallu garder des masses de lettres de tout le monde, que j'ai, depuis vingt ans, données ou brûlées."

6 mai 1861.

" J'ai encore des projets; Mon coeur mis à nu, des romans, deux drames, dont un pour le Théâtre-Français, tout celà sera-t-il jamais fait ? Je ne le crois plus."

25 juillet 1861.

" De tous les rêves littéraires à accomplir à Honfleur, je ne t'en parle pas. Ce serait trop long. Ce sera moins long dans la conversation : bref, 20 sujets de roman, 2 sujets de drame, et un grand livre sur moi-mêmeMes Confessions."

 

Une quatrième lettre, deux ans plus tard, ...

5 juin 1863.

"... Ce que tu me dis de Mon Coeur mis à nu m'est aussi désagréable que ta répugnance à me voir maître d'une grande administration. Eh bien ! oui, ce livre tant rêvé sera un livre de rancunes. A coup sûr, ma mère et même mon beau-père y seront respectés. Mais tout en racontant mon éducation, la manière dont se sont façonnées mes idées et mes sentiments, je veux faire sentir sans cesse que je me sens comme étranger au monde et à ses cultes. Je tournerai contre la France entière mon réel talent d'impertinence. J'ai un besoin de vengeance comme un homme fatigué a besoin d'un bain... Je ne publierai certes Mon Coeur mis à nu que quand j'aurai une fortune assez convenable pour me mettre à l'abri hors de France, s'il est nécessaire."

 

Une cinquième lettre.

1er janvier 1865.

" Quand à une série de nouvelles et à Mon Coeur mis à nu, je les ferai près de toi. Ce seront alors les grands jours de ta maternité. Pourvu que ce ne soient pas des jours de vieillesse anticipée."

 

Mais ce livre que Charles Baudelaire a tant rêvé ne verra pas le jour de son vivant. Des notes éparses nous parviendront. Des pensées, des idées, fugaces ou salaces. Des notations. Des remèdes au mal de vivre. Des rubriques aux titres curieux : Hygiène, Morale, Conduite.

C'est ainsi que ce Coeur mis à nu nous est parvenu. Van Bever, le premier, fera, en 1919, un vrai travail de fond, à partir des manuscrits originaux. Sous le titre Journaux intimes, il réunira Fusées et Mon coeur mis à nu. 

Mon Coeur mis à nu. Superbe titre. Titre emprunté par Baudelaire à Poe. Edgar Allan Poe dont Baudelaire a traduit Le Corbeau.

 

Deux petits extraits de Mon coeur mis à nu. Juste pour une mise bouche. Une mise en voix. 

 

"Je pense commencer Mon Coeur mis à nu n'importe où, n'importe comment, et le continuer au jour le jour, suivant l'inspiration du jour et de la circonstance, pourvu que l'inspiration soit vive."

 

Plus loin :

 

"Presque toute notre vie est employée à des curiosités niaises. En revanche, il y a des choses qui devraient exciter la curiosité des hommes au plus haut degré, et qui, à en juger par leur train de vie ordinairaire, ne leur en inspire aucune.

 

Où sont nos amis morts ?

Pourquoi sommes-nous ici ?

Venons-nous de quelque part ?

Qu'est-ce que la liberté ?"

 

Un dernier extrait ? Pour la route. Pour la vie.

 

"Sentiment de solitude, dès mon enfance. Malgré la famille, et au milieu des camarades, surtout, - sentiment de destinée éternellement solitaire.

Cependant, goût très vif de la vie et du plaisir."

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