25 septembre 2017
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Jean-Louis Crimon. Petit séminaire d'Amiens. Année scolaire 1960-61. © DR
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Je me souviens de Jack Carlys, de sa troupe de musiciens et de comédiens d'un autre temps. Tellement attachants.
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Je me souviens de Goodyear, de Valeo et de Whirlpool. Des Coopérateurs de Picardie, de La Ruche Picarde et de Jacques Dian.
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Je me souviens de Maurice Gest, Chef du service des sports du Courrier Picard et créateur du Tour de Picardie, dont le départ et l'arrivée avaient lieu à Amiens, capitale régionale.
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Je me souviens de l'assassinat du Président Kennedy, le 22 novembre 1963, et d'avoir eu, cette nuit-là, l'oreille collée au Transistor d'un camarade de l'internat.
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Je me souviens, en mars 1961, avoir levé les yeux au ciel, avec les prêtres, -nos professeurs-, et tous mes camarades de sixième, pour y observer le passage d'un Spoutnik. Avec à son bord, la chienne Tchernouchka. C'était au Petit Séminaire, à Saint-Acheul.
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.
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24 septembre 2017
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Amiens. Rue Delpech. Août 2016. © Jean-Louis Crimon
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Je me souviens d'Amiens 2028, Amiens Ville Olympique.
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Je me souviens des discussions philosophiques du 214, rue Saint-Honoré, avec mes deux colocataires, Philippe Demarcy et Richard Goldenberg. La dialectique du Sage face à la diagonale du Fou. Un philosophe face à un joueur d'échecs. Nuits blanches fabuleuses pour des petits matins incroyables.
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Je me souviens d'Achille Zavatta, clown à grimage humain, qui me reçoit dans sa caravane un samedi après-midi, juste avant le spectacle.
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Je me souviens d'un match Amiens-Lens, au Stade de La Licorne, et comment en trois minutes, une défaite 1-0 se transforme en victoire 2-1. Magie du foot où jusqu'à la dernière seconde, tout est toujours possible. Métaphore sublime de la vie, tout simplement. Tant que nous ne sommes pas morts, nous sommes... vivants.
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Je me souviens des pavés de la rue Delpech et de l'année où ils ont été bitumés.
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.
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23 septembre 2017
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Amiens. Nov. 2016. © Jean-Louis Crimon
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Je me souviens d'In'hui et des éditions 3 Cailloux.
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Je me souviens d'Amiens, capitale régionale. Quand la Région avait un sens et un droit à l'existence.
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Je me souviens des beaux dimanches de Ballon au poing, Esplanade de La Hotoie, et de ces joueurs qui se bandent le poignet et l'avant-bras à l'aide de plusieurs bandes Velpeau.
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Je me souviens d'Amiens-jours de pluie et de mon premier poème en picard :
Avu d'el pleuve qu'all' n'in finit point ed'tcherre,
Et pis eine vielle ramonchelée à ch'coin d'sin fu,
Qui conte pis qui raconte s'n'histoère,
Avu des mots qu'o n'coprind mie pus...
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Je me souviens d'un spleen ancien qui tombe soudain sur la ville, jolie pluie fine pour essuyer le bitume bleu des soirs pleureurs.
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.
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22 septembre 2017
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Macron chez Martelle. 25 Nov. 2016. © Jean-Louis Crimon
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Je me souviens de la voix de Giani Esposito quand il chante Le Clown. Cafète du Bâtiment B, Résidence du Bailly, tout début des années 70. Fine fleur de la chanson française, présentée par Luc Bérimont.
" D'une petite voix comme il n'en avait jamais eue,
D'une petite voix comme il n'en avait jamais eue,
Il parle de l'amour, de la joie sans être cru..."
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Je me souviens du clown Rafistol. Robert Landard. Alias Pedro. Mime et musicien. Sait tout faire ou presque. Joueur de saxo dans une fanfare burlesque.
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Je me souviens de François 1er qui fait son entrée à Amiens le 29 Mai 1517, accueilli par le mayeur, Jean Le Prévost. 500ème anniversaire en ce 29 Mai 2017.
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Je me souviens d'un ancien élève de La Providence se rêvant Jeanne d'Arc républicaine. Revisite "Lève-toi et marche". Entre Jésus et Mao. Ecrit et publie Révolution. Pas de quoi se mettre martel en tête. Sera jamais Karl Marx.
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Je me souviens de Roland Lecavelé, né le 15 Juin 1885, rue Vascosan, à Amiens. Au numéro 71, une plaque témoigne de la date de naissance de celui qui deviendra Roland Dorgelès.
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.
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21 septembre 2017
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Amiens. Street art. Sept. 2017. © Jean-Louis Crimon
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Je me souviens de Leitura furiosa et de Luiz Rosas. Chaque année, en mai, trois jours de réconciliation de tous les fâchés avec l'écriture et la lecture.
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Je me souviens de Pierre Rappo et de son roman Les Guetteurs, paru, en 1975, aux Lettres Nouvelles, chez Denoël.
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Je me souviens de mon premier slam : " Je bade, je blues / Je suis le Roi de la loose / De ma vie, ma mort n'est pas jalouse... "
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Je me souviens du Jardin des Vertueux, Chaussée Jules Ferry.
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Je me souviens des soirées vinyles chez Marc et Annie. Rue Blaise Pascal. Gougaud, Nougaro, Escudero. Maurice Fanon. Pia Colombo. Renaud et Verdier Joan-Pau, et son "Maledetto Léo ", si beau, si beau...
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.
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20 septembre 2017
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La Bible d'Amiens. John Ruskin. Traduction, notes et préface de Marcel Proust. © DR.
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Je me souviens de la couturière de Montières qui parlait si bien du "Temps d'avant " qu'elle n'appelait jamais le "Temps passé". Pour elle, "Temps d'avant", ça devait dire encore un peu temps présent.
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Je me souviens du 28 Mai 2011, premier jour du Lafleur timbre-poste. Valeur faciale : 58 centimes d'euro. Tarif d'affranchissement d'une lettre prioritaire ne dépassant pas vingt grammes. Dessin de Cécile Millet.
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Je me souviens du Jimmy's Club, créé par Jimmy Walter, rue du Marché Lanselles. Jimmy Walter, pianiste et compositeur de Boris Vian. "Un beau matin de juillet", "Le réveil"... " Sans blague", "J'suis snob"... Des titres qu'on n'appelait pas encore des "tubes".
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Je me souviens de cet homme qui disait " il est dix heures au soleil" quand il était midi. L'heure au soleil, j'adorais ça.
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Je me souviens du Prix Jean Renaux, critérium d'après Tour de France, juste au lendemain de l'arrivée à Paris, sur le circuit de la Hotoie. A chaque fois, des vainqueurs prestigieux : Louison Bobet en 1955, Roger Walkowiak en 1956, Jacques Anquetil en 1957, Charly Gaul en 1958, Federico Bahamontes en 1959, et Gastone Nencini en 1960.
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.
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19 septembre 2017
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Amiens. Terrain des Carmiers. Juin 1982. Courrier Picard Corpo et Forains de la Saint-Jean. © DR.
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Je me souviens de mon doublé en match corpo, une lucarne et un péno, avec l'USCP, contre l'équipe des forains de la Foire de la Saint-Jean. Suprême honneur : la Coupe du meilleur buteur reçue en ouverture de la troisième mi-temps.
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Je me souviens du Théâtre Charnière, de Didier Chappée, de Jeanne-Marie Solau, de François Debary et de François Grandsir.
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Je me souviens de Jean-François Danquin et de son art de la "portraitrise". Portraiture génialement trahie par son auteur. Délectation rare et sens aigu de l'humour vache.
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Je me souviens de Marcel Proust déjeunant d'un simple sandwich pour ne pas perdre une miette de la lecture du grand portail qu'il dévore à haute voix, dans les pas des pages de John Ruskin..
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Je me souviens du jour où "Chez Jules", j'ai commandé : "Deux fois quatre... huit' res !" Le garçon, perplexe, a appelé le patron.
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.
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18 septembre 2017
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Amiens. 1978. © Jean-Louis Crimon
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Je me souviens de trois fois rien, car... trois fois rien... c'est déjà quelque chose. Dixit Devos, bien sûr, bien avant moi.
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Je me souviens que le quartier Henriville a été nommé ainsi en hommage au Roi Henri IV.
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Je me souviens de ma première manif et du regard porté sur nous par les passants scotchés sur les trottoirs, sidérés de nous voir gueuler, poing levé : "Ta réforme est foutue, tes étudiants sont dans la rue !"
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Je me souviens de "Tas de feignants, au boulot ! " qui jaillissaient par endroit, quand le cortège stationnait devant des banques ou des commerces.
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Je me souviens du bonheur et de la fierté que nous avions, avec Philippe Cincet, en licence de philo, à lire Combat, à tout jamais, pour nous, le journal d'Albert Camus.
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.
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17 septembre 2017
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Amiens. Oct. 2015. © Jean-Louis Crimon
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Je me souviens du Mémo d'Amiens de l'ami Rambour et de ce début de poème qui évoque Cazé et Patte, deux boulangers orfèvres du gâteau battu : "Chez l'un et l'autre, ça sent le beurre doux... "
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Je me souviens des Trois Grâces, non pas des Trois Grâces de Botticelli, pas non plus des Trois Grâces de Raphaël, pas davantage des Trois Grâces de Rubens, les Trois Grâces de Morlaix, Emile Morlaix. Juste devant l'entrée de l'immeuble appelé les ISAI, à l'angle de la rue Jean Catelas et de la rue Martin Bleu Dieu.
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Je me souviens que ISAI, sigle étrange pour la plupart des Amiénois d'aujourd'hui, signifie Immeubles Sans Affectation Immédiate. Beau comme un poème Oulipo.
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Je me souviens de René Anger et de son projet fou et sérieux pourtant, d'Île mystérieuse aux étangs de La Hotoie. Ecrire, traduire, construire en espace urbain le roman de Jules Verne. Invitation à un vrai voyage extraordinaire. Ludique, pédagogique et scientifique. Dans l'Univerne. L'Univers de Verne. Mais l'Île est tombée à l'eau.
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Je me souviens de la signature de Verlaine avant-centre, chez Martelle, un samedi de janvier 2001, et de cette queue immense qui déborde sur le trottoir et sur la rue, et de cette voix, identifiable entre toutes qui répète en boucle : "Je suis la mère de l'auteur ! Je suis la mère de l'auteur !" L'auteur de mes jours pas peu fière du fils devenu auteur tout court.
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.
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16 septembre 2017
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Amiens. Eglise Saint-Honoré. Janvier 2017. Trois rois mages qui sont... quatre. © Jean-Louis Crimon
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Je me souviens de Joseph de Clerck et du temps où nous étions, avec deux autres copains, de minuit à 7 heures du matin, les OS du Labo qualité de Laden-Philips. Quatre étudiants pour quatre-vingts prototypes qui, non stop, tournent 24 heures sur 24. Lessives de nuit pour nous. Nous, complétement lessivés au petit matin.
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Je me souviens du Stade Delaporte, terrain d'entrainement de notre équipe de foot de Fac de Lettres et de Margerin, notre entraineur que personne, en ce temps-là, n'aurait osé appeler coach.
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Je me souviens de l'Eglise Saint-Honoré et de ses trois Rois mages, qui sont... quatre, mais je ne retiens jamais le nom du quatrième. Gaspard, Melchior, Balthasar et...
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Je me souviens de Pierre Garnier et de Jacques Darras, vrais grands frères d'écriture, mais tellement trop loin devant, à dix mille, cent mille encablures.
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Je me souviens du pont de la Dodane et de la colonne érigée à proximité en hommage à Jules Verne. Œuvre du sculpteur Ivan Theimer, cette colonne en bronze est surmontée de deux enfants représentant Jules Verne et son frère Paul. L'un tient un gros poisson et l'autre, un pigeon.
© Jean-Louis Crimon / Le Castor Astral. 2017.
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