Mutianyu est une section de la Grande Muraille de Chine localisée dans le district de Huairou, à 70 km au nord-ouest de Pékin. Cette section est reliée à Jiankou à l'ouest et à Lianhuachi et Jinshanling à l'est.
© Jean-Louis Crimon
Mutianyu est une section de la Grande Muraille de Chine localisée dans le district de Huairou, à 70 km au nord-ouest de Pékin. Cette section est reliée à Jiankou à l'ouest et à Lianhuachi et Jinshanling à l'est.
© Jean-Louis Crimon
"Vous êtes un être maléfique et tous vos ministres des incapables", la phrase n'est pas de moi, Manu, mais de Brigitte Bardot. L'inoxydable militante de la cause animale s'est adressée à toi, président de la République, cette semaine, par Twitter interposé, dans une lettre ouverte d'une férocité rare. Te reprochant ton "mépris des Français", ta position vis à vis de la chasse et la vente au Japon de 1000 chevaux par an qui finissent en sushis.
Il y a cinq ans, lorsque tu recevais Brigitte Bardot à l’Élysée, tu avais vu juste, avec un peu d’avance. Tu lui avais dit : "Vous allez m'engueuler !" Cette semaine, l'engueulade est la plus terrible de toutes les engueulades imaginables. Mercredi dernier, BB, 88 ans, a partagé, sur son compte Twitter, une lettre ouverte à l’attention du président de la République. La fondatrice de la "Fondation Brigitte Bardot" qui œuvre pour le bien-être animal depuis 1986, étrille le chef de l’État que tu es en te faisant part de son mécontentement concernant plusieurs sujets relatifs aux animaux. "Je pense que cette lettre, que je vous adresse avec tout mon mépris, vous fera peut-être réagir et prendre conscience de votre inutilité et de votre lâcheté", débute-t-elle de manière assez virulente. Elle estime que le chef de l’État que tu es, fait de la France une "poubelle", et qu’il prend "un plaisir sadique à faire souffrir le peuple". Brigitte Bardot te reproche aussi ton "pacte avec les chasseurs", indiquant avoir tenté de l’interpeller à plusieurs reprises à ce sujet, sans succès.
Brigitte Bardot revient par ailleurs une nouvelle fois sur la consommation de cheval dans l’Hexagone qui, lors de son échange en 2018 avec toi, avait semblé te surprendre. "Au lieu d’abolir à jamais cette boucherie abominable et écœurante, vous avez accepté le sacrilège rentable de créer un nouveau marché avec le Japon en envoyant 1 000 chevaux par an (…) pour en faire des sushis", poursuit-elle. Et d’asséner, plus cinglante que jamais : "Vous êtes un être maléfique ainsi que tous vos ministres, des incapables".
BB termine sa missive en te qualifiant de "marionnette méprisable" et de "triste serpillère bonne à essuyer le sang et la mort". La presse dans son ensemble, journaux de la presse écrite, radios et télés, a très peu parlé de cette lettre de Brigitte Bardot au président de la République et du côté de l'Elysée, aucun conseiller n'a commmuniqué sur la réponse du président que tu es à la célèbre habitante de la Madrague.
Pour la petite ou la grande histoire, et pour être précis, sinon complet, le 26 décembre 1981, le journaliste du Courrier Picard qui a relaté la venue de Brigitte Bardot au refuge de Longpré-les-Amiens, portant secours à 180 chiens et chats affamés et malades, c'était moi. L'interview s'est faite dans sa voiture, voiture à l'arrêt, elle au volant, et moi assis sur le siège du passager avant. Allain Bougrain Dubourg était passager arrière. C'était hier.
© Jean-Louis Crimon
" Monsieur le Président, La Croupe est pleine !" Slogan déconnant et percutant. C'était le 23 mars, à Amiens, il y a cinq semaines, et c'est toujours d'actualité, mon petit Manu. Coupe de France ou pas, le peuple te redit qu'il en vraiment plein le... , ou, si tu préfères, "ras la casquette", vraiment marre de ton arrogance et de tes manigances. Au risque de fâcher la Coupe de France, vieille Dame de 106 ans, dans la langue des commentateurs sportifs. Ton entêtement à faire adopter cette réforme des retraites injuste et inutile t'aura privé de la réception de Charles III à Versailles et d'une joyeuse et festive finale de Coupe de France. "Carton rouge à la retraite à 64 ans", c'est le texte imprimé sur les tracts qui seront distribués au stations de métro de la ligne 13 et des RER B et D. A défaut de pouvoir être brandis à la 49ème minute et 3 secondes du match, en (dés)honneur au 49-3.
Des cartons rouges et des sifflets pour toi, ou plutôt contre toi, même si, pour l'instant, l'arrêté de la Préfecture de police, interdit le rassemblement syndical aux abords du Stade de France. Volonté affichée : protéger de heurts éventuels les 80.000 supporters attendus. Ce qui peut se comprendre, si l'on a gardé en mémoire ce qui s'est passé lors de la finale de la Ligue des champions, Liverpool-Real Madrid, le 28 mai de l'an dernier. Fiasco absolu dans l'organisation des mesures de sécurité, selon le rapport de l'UEFA, et incontestable responsabilité des autorités françaises dans la mise en danger de milliers de supporteurs britanniques et espagnols, menacés d'écrasement à plusieurs reprises, agressés par des bandes de délinquants et aspergés de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre.
" Il ne faut pas politiser le sport", dit-on ce matin, du côté du Palais de l'Elysée, alors que toi, il y a quatre mois et demi, pour prendre un maximum de leur lumière, tu harrangues les joueurs de l'Equipe de France dans leur vestiaire, après avoir consolé Mbappé sur le terrain de la défaite contre l'Argentine. Décidément, il y aura toujours ta conception du droit, le droit pour toi, et ce qui est permis ou interdit au peuple qui n'est pas Roi.
Te reste, pour ce soir, à prendre ou pas le risque - mesuré - d'aller saluer sur la pelouse, juste avant le coup d'envoi, les joueurs de Nantes et de Toulouse. Toulouse qui peut s'écrire "To lose", sauf si ce soir "Il pleut sur Nantes"...
© Jean-Louis Crimon
Château de Joux. 27 Avril 23. Le Président Macron célèbre Toussaint Louverture. © Capture d'écran France 24.
Fortiche comme gars, quand même. Alors que tu demandes à Dame première ministre de chercher l'ouverture, toi, tu trouves Louverture. Fallait y penser : 175ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage avec hommage à Toussaint Louverture. Au château de Joux, dans le Doubs, où le général franco-haïtien fut emprisonné en 1802, sur ordre de Napoléon Bonaparte pour s'être opposé au rétablissement de l'esclavage. Ce que le Premier consul qualifiera de "haute trahison et rébellion".
Selon tes propres mots, tu salues la mémoire de cet "inlassable combattant pour la liberté". Discours brillant, comme souvent, comme à chaque fois. Faut te reconnaître ça : tu es un très bon discoureur. Allant dans ce bel hommage jusqu'à saluer les Lumières et l'esprit de 1789, cet esprit "pris au mot par Toussaint Louverture".
C'est toi qui l'affirmes : "Le monde n'en a pas fini encore avec l'esclavage, et les faits d'exploitation et d'asservissement viennent ici rappeler cet indispensable combat..."
Moi aussi, Manu, je veux bien prendre au mot l'esprit de 1789, moi aussi je veux être révolutionnaire. Toi-même, tu as bien donné comme titre à ton unique ouvrage, publié en novembre 2016, ce beau mot de Révolution. Pas la Révolution sanglante ou sanguinaire. La Révolution de nos façons de penser la politique et de faire de la politique. Tu as plus que jamais du pain sur la planche. Faut dire que depuis six ans, de ta part, nous n'avons rien vu venir de très révolutionnaire.
Ce 27 avril 2023, comme en 2018, tu as choisi de célébrer la date du 27 avril 1848, la date du décret de Victor Schoelcher abolissant l'esclavage en France.
En ce jour où tu commémores, je ne vais pas te faire l'affront d'une ultime question frontale : à quand la fin de l'esclavage salarié ? Tu le prendrais mal et pourtant ce que je dis, c'est pour ton bien. Pour le bien de nos concitoyens, pour le bien du peuple de France, le bien des petites gens, des salariés modestes, pour qui trimer des heures entières de jours entiers, d'années entières et de vie entière, derrière un camion-poubelle, ou une serpillère au bout du balai, pour un salaire de misère, c'est le seul destin, la seule destinée, la seule façon de vivre, la seule raison de vivre. Si vraiment tu es choqué par le salaire des grands patrons, comme tu l'as concédé à ce citoyen excédé venu te tenir tête, le salaire de ces grands patrons qui gagnent en six jours ce que leurs salariés gagnent en un an, alors fais quelque chose, décide, conseille ou ordonne, montre qu'au fond, c'est toi le Patron. Un président de la République, ça ne doit pas seulement bien parler, ça doit surtout agir.
© Jean-Louis Crimon
Dans le Doubs, abstiens-toi ! Facile, je sais, mais permis. En harmonie avec ta sortie d'aujourd'hui. Ou alors, pense à Descartes : Je Doubs, donc je suis ! Ou bien revisite Jean de La Fontaine, mais oui :
Le Président, honteux et confus, - Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. Tu ne saisis pas ? C'est Dôle, enfin c'est Drôle. Dôle, Jura. Jura, mais un peu tard... Avec ou sans circonflexe. Paraît que c'est Nicolas Boileau qui l'avait fait prospérer cet accent circonflexe sur le "o" de Dôle et c'est un Préfet qui a pondu, en 1962, une circulaire pour le supprimer.
A ta place, tu sais, sauf à chercher vraiment à toucher le fond du ridicule, je me ferai discret ou plutôt - comme tu disais au tout début - Jupitérien. Prends de la hauteur, cesse de te mettre au niveau de ce que tu considères comme le caniveau. Sois dominateur et d'abord dominateur de toi-même. Ressaisis-toi. Sois grand. Cesse de jouer petit. Prends la décision la plus inattendue, la plus improbable qui soit. Toi qui adores le foot, n'oublie pas l'importance du contre-pied, le génie de la contre-attaque. Décide une fois pour toutes de faire cotiser tous les robots et tous les automates du pays. Les finances publiques ne s'en porteront que mieux. Franchement, si sur les soixante dernières années, on fait le compte de tous ces emplois supprimés, disparus, de tous ces salaires économisés et de toutes ces cotisations perdues, le prétendu attendu déficit de 13 milliards d'euros du système de retraite par répartition n'existe plus.
Je me demande bien pourquoi parmi tous ces conseillers qui t'entourent, tous ces ministres brillants qui composent ton gouvernement, à commencer par celui de l'Economie et celui des Comptes publics, personne n'ose proposer cette idée toute simple qui fait que ce que tu perds à un endroit, tu le récupères à l'endroit où tu l'as perdu. La prochaine fois, avant d'écrire ta réforme, appelle-moi, je la remettrai en bonne et due forme.
© Jean-Louis Crimon
Macronades contre casserolades. Pas sûr que ce soit la bonne méthode, mon petit Manu. Cette fois, désolé, tu ne fais plus le poids. Même si tu reprenais tes accents aigus du début, quand tu termines ton meeting du 10 décembre 2016, avec cette voix de crécelle pour ne pas dire de ... casserole !
"Ce que je veux, c'est que vous alliez faire gagner notre projet", hurles-tu dans un état d'excitation que je n'ose qualifier aujourd'hui encore. Le final est déroutant même si tu prétends alors montrer le chemin : "Moi, je le porterai dans la durée, je le porterai jusqu'au bout".
Ton dernier couplet se veut convaincant même si toi, tu ne l'es, vocalement, pas vraiment. Tu n'as pas pu oublier : "Mais maintenant, votre responsabilité, c'est d'aller partout en France, pour le porter, et pour gagner ! Ce que je veux gagner, c'est que vous, partout, vous alliez le faire gagner ! Parce que c'est notre projet ! Vive la république, et vive la France !" Grandiose et dérisoire à la fois ce grand gosse qui s'égosille. Aujourd'hui, on se dit : tout ça pour ça ! Six ans plus tard, la France est dans le brouillard.
Dans le brouillard et dans le bruit, même si tu manies toujours assez bien l'ironie :"Je n'ai jamais pensé que couvrir avec des sons d'ustensiles la voix de l'autre était un formidable signe de vie démocratique.” Certes, couvrir à Vendôme, la voix de l'autre avec des bruits de casseroles pour qu'il comprenne bien, cet autre, qu'on ne veut pas l'entendre, pas l'écouter, n'a rien de très élégant, ni de très démocratique, mais tu es vraiment bien mal placé pour en faire aujourd'hui le reproche, toi qui n'a pas pas voulu entendre les millions de voix qui, pendant trois mois, ont exprimé leur refus dans la rue. Toi, tu as couvert leurs voix à coups de 49-3. Ce n'est guère mieux. Si trois jours de casseroles ont le don de t'agacer, sache que trois mois de sourde oreille, d'indifférence et de mépris, pour nous, c'est le pire du pire. Que tu aies l'outrecuidance de vouloir aujourd'hui nous donner des leçons de "civisme", ça prêterait à sourire si ce n'était triste à pleurer. De rage.
© Jean-Louis Crimon