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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 16:49

 

Mon premier livre. Un livre vraiment à moi. Pas un livre emprunté à la bibliothèque scolaire. Ma mère me l'a offert pour mon anniversaire. Mes onze ans, je crois. Le plus beau des cadeaux. Un cadeau vivant. Un cadeau au coeur qui bat à chaque fois qu'on le prend. Jour merveilleux. Inoubliable. Pour la première fois, la première fois de ma vie, j'avais un livre, un vrai livre, un livre à moi. Pas un livre de classe, Pas un manuel scolaire. Un livre, un livre qui raconte une histoire, avec un début, avec une fin, un roman quoi. D'abord ce titre La Cachette au fond des bois. Un titre qui déjà vous emporte, vous embarque, vous entraîne - irrésistiblement- pour ces pays étranges qui n'existent que dans les idées ou les rêves des écrivains. L'auteur s'appelait Olivier Séchan. Séchan. ses chants. Ses champs. J'imaginais l'auteur séchant sa plume entre ses chants et ses champs. Ce jour-là, pour la première fois, j'ai compris le sens, la vraie raison, de ce métier des mots: un écrivain, c'est celui qui inscrit sa vie entre ses chants et ses champs. Il sème à sa façon, et les lecteurs, s'ils le veulent, récoltent les pensées ou les graines de pensées. Un écrivain est un jardinier qui sème des pensées dans la tête des gens. S'appeler Séchan était plus qu'un signe: une prédestination. C'était mieux que Soin pour être infirmière ou médecin. Ou Laflotte pour être cantonnier. Ou Buvard, et finir le foie en éponge.

Claire, l'héroïne de La Cachette au fond des bois, avait donc aussi sa place dans mes "Elles préférées" et je crois bien qu'elle avait ma préférence, même si elle n'avait qu'une existence de papier. Grâce à Monsieur Séchan, je savais tout d'elle, et si elle avait su des chose de moi, je crois qu'elle aussi m'aurait aimé. Aimé d'amour. Peut-être même que, moi aussi, j'aurais eu sa préférence. Un jour, j'ai voulu écrire à Monsieur Séchan pour lui poser la question. Ma mère a dû me dire que ça ne faisait pas. Qu'on ne dérangeait pas les écrivains pour ça. Que sur le livre, il n'y avait pas son adresse. Qu'au mieux, je pouvais bien écrire à Claire, on verrait bien si elle me répondrait. J'ai dû dire: Maman, ne me prends pas pour un idiot, je sais bien qu'une héroïne de roman n'a pas le pouvoir de répondre aux lettres qu'on peut lui écrire. Ma mère a dit oui. Et que c'était d'ailleurs bien dommage.

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 13:24

 

En 1954 - il y a 57 ans - une bachelière de 19 ans , Françoise Quoirez, publie chez Julliard un petit roman dont le titre est tiré d'un poème de Paul Eluard:

 

"Adieu tristesse

Bonjour tristesse

Tu es inscrite dans les lignes du plafond

Tu es inscrite dans les yeus que j'aime

Tu n'es pas tout à fait la misère

Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent

Par un sourire

Bonjour tristesse

Amour des corps aimables

Puissance de l'amour

Dont l'amabilité surgit

Comme un monstre sans corps

Tête désappointée

Tristesse beau visage."

 

Ce "Bonjour tristesse", emprunté à l'auteur de "La vie immédiate", va immédiatement séduire le petit monde littéraire de l'époque. On salue d'emblée la liberté de ton et la maîtrise du style de cette jeune femme qui a décidé de s'appeler Sagan. Tout en gardant son vrai prénom, Françoise. Cent mille, deux cents mille, deux cents cinquante mille lecteurs découvrent très vite la petite musique typique de Sagan. D'autres livres suivront l'incroyable succès de 1954, Un certain sourire (1956), Dans un mois, dans un an (1957), Aimez-vous Brahms ? (1959), Les merveilleux nuages (1960), avec toujours, en moins de deux cents pages, cette musique douce amère des amours désenchantés, et la jolie ronde superficielle des mêmes personnages: le quadra séduisant, l'étudiant touchant mais maladroit, la jeune fille hardie, qui a sensiblement l'âge de la narratrice, le tout sur fond de voiture de sports, d'étés au soleil du sud, de whisky et de boîtes de nuit, et d'un certain ennui. L'enfant prodige des lettres transpose à peine une vie qui est aussi un peu, beaucoup, passionnément, la sienne. Une aussi belle insouciance appelle forcément un insolent succès. Très vite, c'est fait.

L'envers du décor tutoiera parfois la page des faits divers. L'accident en voiture de sport. L'alcool. La drogue. L'argent gagné une nuit au casino et réinvesti le lendemain matin dans l'achat de cette maison de vacances qu'on a la flemme de quitter. Celle qui met sa vie dans ses romans  se choisit, normal, une vie de roman. Dans  la vraie vie, elle est l'héroïne qui traverse ses livres, d'une ivresse qui n'est pas que poétique ou romantique, mais d'alcool bien réel. Boire la vie à pleine bouche. Mordre la vie à pleine dents. Et en rire, très fort, tant qu'il est temps.

 

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 21:06

 

Il y a des jours comme ça. Des jours où la pluie du matin ne passe pas son chemin. Où ça donne l'impression de vouloir pleuvoir jusqu'au soir. Où les auvents sont d'une utilité dérisoire. Les bourrasques fantasques font tourner la pluie qui arrose le contenu des boîtes. Les livres à l'eau, même sous plastique, ce n'est guère sympathique. Les livres à l'eau, pas de miracle, la recette aussi. On ferme vite. Pour se réfugier au bistrot d'en face. Un temps, les jours de mauvais temps, on refait le monde. Puis, on se quitte, on s'efface. Le bouquiniste est un animal solitaire. Prend parfois plaisir à parler. Plus souvent, grand bonheur à se taire.

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 13:20

 

Le ciel avait vraiment couleur d'orage. Des reflets d'or dans dans les nuages trop blancs, trop gris, trop bleus.  Trop acier aussi. L'orage n'est pas venu. Les clients non plus. A ce qu'on dit, beaucoup avaient choisi de faire le pont. Pas le Pont de la Tournelle. Pas le Pont de l'Evêché. Le pont, le grand pont d'un grand congé de quatre jours. Les quais semblaient déserts. Heureusement, les fidèles étaient là. Pour le plaisir de la balade. Pour le plaisir de la rencontre. Le bonheur des mots simples qu'on échange. Un instant, sur le banc, comme de vieux amis, on devise. De la vie, du temps qui passe, des enfants qui grandissent. Des livres qu'ils aiment. Des auteurs qu'on adorait à leur âge. De cet auteur tombé dans l'oubli. Définitivement. Qui mériterait pourtant d'être relu.

Vers sept heures du soir, on se décide à fermer les coffres verts de la librairie de plein air. On a vendu quatre ou cinq livres et on s'en contente. Raison de ce bonheur certain: les livres sont entre de bonnes mains. On salue les voisins. On vérifie deux fois la position des cadenas. Puis chacun rentre chez soi. L'air est lourd. Curieusement, le coeur aussi. Il y a des jours comme ça.

Plus tard, beaucoup plus tard, vers minuit, l'orage, enfin. Libérateur. Avec sa pluie torrentielle. Des tonnes d'eau tombées du ciel. Des gerbes liquides jaillissant des roues des voitures. Soudain, un éclair immense dessine au ciel une étrange fracture.

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 08:30

 

Sur mon exemplaire de Pain de soldat (1914-1917), roman publié en avril 1937 chez Bernard Grasset, Henry Poulaille a écrit de sa main : "il n'est pire pain que celui de soldat". Comprenne qui voudra. L'exergue de ce roman est suffisamment éloquent. Le relire souvent :

 

A la mémoire de mon oncle, Henri Spiller, "forte tête", tué.

A Roger Weil, mon frère de trou et à mes camarades du 5e chasseur.
A mon ami d'enfance Robert Laurent et à tous ceux qui ont fait la guerre sans avoir rien à défendre et pour rien.

A Pierre Monatte et à travers lui aux quelques rares hommes qui pendant la guerre furent contre la guerre.
Et aussi à Romain Rolland, qui était alors "au-dessus de la Mêlée".

 

De Poulaille, qui fut un temps bouquiniste, il faut tout relire. Dans l'ordre ou le désordre. Ils étaient quatre, Ames neuves, L'enfantement de la Paix, Charles Chaplin, Le Train fou, Le Pain quotidien et Les Damnés de la Terre. Ne pas oublier pour autant Il était une fois..., curieusement sous-titré Livre de lecture pour les enfants qui ne veulent pas apprendre à lire.

 

Pain de soldat se compose de deux tomes. Tome I : Pain de soldat. Première partie : Le Pain blanc en premier, qui comprend L'arrière civil à Paris, (fin juillet 1914 à début août 1916), L'Arrière militaire, (Août 1916 à mai 1917), L'Arrière militaire, en deux parties, La caserne et Le centre d'instruction. La deuxième partie du Pain de soldat porte en titre La mort au jour le jour. Cette deuxième partie traite du Front et du Chemin des Dames. Entre parenthèses, Poulaille précise Les Mutineries, puis indique De Craonne à Malmaison. Mai 1917 à fin octobre 1917.

Tome II de Pain de soldat : Les rescapés. Trois parties et un épilogue au titre sans équivoque: Les Lauriers sont coupés et cette précision, si besoin était, La rentrée dans la vie, Juin-Juillet 1919. Titres des trois parties des Rescapés : Première partie Les Rescapés, Ambulances et hôpitaux (fin octobre 1917 à février 1918), deuxième partie : Les"Hors La Gloire", L'Arrière du front, L'Alsace reconquise, (Mars 1918 à début 1919, Troisième partie : L'enfantement de la Paix, La démobilisation, La recherche du travail, Les déboires des "vainqueurs", (début 1919 à fin mai 1919).

 

Pain de soldat est une véritable fresque de la première guerre mondiale, celle de 14-18, celle qui devait être la "der des der", par la volonté première et dernière de ceux qui l'avaient faite. Mon exemplaire de Pain de soldat / Les Rescapés  a été Achevé d'impimer Le 29 Octobre 1938 par l'Imprimerie Floch à Mayenne (France). Octobre 38, septembre 39. Moins d'un an après, on remettait ça et tout le monde comprenait que 14-18 ne serait jamais la "der des der".

 

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 18:17

 

Il fait beau. Beau ciel bleu. Les quais retrouvent leurs teintes multicolores. Piétons patchwork qui, inlassablement, jouent aux impressionnistes. Donnent des couleurs insolites, ou insolentes, à cette toile de bitume qui s'enrhume. La poussière, poussée par le vent fort, qui souffle sans cesse, provoque des éternuements et des toux violentes chez les plus sensibles. Quintes incroyables et yeux qui larmoient. A se dire -absurde- "vivement qu'il pleuve"...

Cette année, les platanes n'en finissent pas de m'escagacer les bronches. L'an dernier, j'avais beaucoup mieux résisté. Vent, poussière, pollens, le lot quotidien du libraire de plein air que la saison n'incite guère à respirer à... pleins poumons.

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 21:53

 

Saint-Sulpice. Salon du livre rare ou ancien. Début d'après-midi. Les Fleurs du mal. Charles Baudelaire1857. Edition originale. Mais expurgée. Censurée. Sans les textes censurés. Fleurs condamnées par la 6e chambre correctionnelle. Fleurs coupées. Taillées. Retirées chez l'imprimeur par les forces de police, sur ordre des hommes de loi. Livre débroché, puis rebroché d'autorité. J'ai vu, j'ai touché ce livre-là. Bonheur étrange et intense. Charles, si tu m'entends, du néant où tu es, sache qu'ici, en ce moment, tu es toujours vivant. Je n'ai pas demandé le prix d'aujourd'hui de ton recueil sulfureux. Je sais que je ne peux pas jouer dans cette catégorie-là. L'amour du texte, l'amour de la chose imprimée, la passion de l'édition originale, ont des limites. Ces limites. Mes limites.

 

Devant moi, à deux pas, dialogue entre un vrai bibliophile et le marchand:

- Pardon, monsieur, c'est la deuxième édition, ou c'est l'originale ?

- Non, c'est la première. L'originale. Celle de 1857. La seconde est de 1861.

- Avec les pièces condamnées ?

- Non, bien sûr, expurgée ! Malheureusement.

 

"C'est mieux pour toi", reprend l'ami du bibliophile. Sous-entendu "mieux pour ton chéquier !"

 

Plus tard, 41 quai de la Tournelle, devant les quatre boîtes de ma Librairie de Plein Air, j'achète à Eric, courtier adorable, qui déambule sur les quais depuis plus de trente ans, pour 5 euros, La Marche à L'Etoile de Vercors,  Achevé d'Imprimer le 7 Juillet 1945 par Aulard à Paris. Copyright by Editions de Minuit 1943. Tous droits réservés. Avec ce bel exergue: A la mémoire de celui dont ces pages racontent la vie. Eric m'explique: "C'est un bel hommage à l'immigration et aux immigrés francophiles." Il ajoute: s'il fallait un argument, si on avait besoin d'un argument pour bien accueillir les immigrés, c'est le plus bel argument que je connaisse !"

Ecrit et imprimé pendant l'occupation, La Marche à L'Etoile est un des premiers textes des Editions de Minuit. Baudelaire et Vercors, ce soir, deux de mes amis. Deux de mes copains. Deux de mes frangins.

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 12:17

 

Je dois être en classe de troisième. Lycée Lamarck d'Albert, à l'est d'Amiens. Somme. Picardie. Cette année-là, je décide que j'ai trois poètes préférés: Villon, Ronsard, Verlaine. Rien de moins. Rien de mieux. Chaque soir, après avoir rapidement rempli les obligations de travaux scolaires parfaitement inintéressants, dans la salle d'études des internes, en silence, même si ça chante dans ma tête, je compose, j'écris, je crie. Ma révolte et mon amour. Mon nom de plume est d'un ridicule consommé, mais il est la synthèse de mes trois poètes préférés: VIRONLAINE. Villon, Ronsard, Verlaine. Au bahut, même quand on joue au foot, dans la cour de récré, c'est vite devenu ma véritable identité. Je me souviens de mon premier poème. Une chanson d'un chevalier à sa Dame. Trouvère ou troubadour, c'est le métier que j'aimerais faire, ai-je dit au professeur principal, dès le premier trimestre. Problème : dans le dossier d'orientation, après le BEPC, le Brevet, ces professions-là ne sont pas indiquées. J'ai demandé comment faire. Le prof principal a éclaté de rire. Il a dû dire quelque chose comme "Cherchez pas, Trouvère, vous trouverez pas, ça n'existe pas, ça n'existe plus, on n'en a pas besoin dans la société d'aujourd'hui !" Puis, il a éclaté de rire.

M'a déçu, mon prof principal. Lui que je trouvais bien, je l'ai trouvé "moins bien". Je me suis dit : on n'a pas le droit de décevoir un élève qui veut être Trouvère. J'ai maintenu mon choix d'orientation. J'ai redoublé... d'efforts. Dans l'étude solitaire de la maîtrise de l'art des rythmes et des rimes. Au fait, le titre de mon premier poème, c'était Ma Dame, tout simplement. On le relit ensemble ?

 

      Ma Dame

 

Souvent la nuit, je m'éveille,

Cherchant en vain le sommeil,

Je pense. Je pense à vous Ma Dame,

Je vous vois près de la flamme,

Dans votre château vous chauffant,

Tandis qu'au dehors souffle le vent.

 

Il y a deux autres strophes, qui parlent de songe et de mensonge, mais je ne m'en souviens pas précisément. Le texte avait été publié dans un journal qui devait s'appeler Facettes. 1965/1966. Qui retrouvera ce journal qui contient mon poème ? Ma première parution.

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 16:25

 

Le livre ne se livre pas toujours à la première lecture. J'adore d'ailleurs ces livres qu'il faut re-lire pour en savourer toute la teneur. Toute la saveur. Toute la sensibilité. Tout le savoir. Un savoir humble qui te rend intelligent en douceur. Sans se la jouer. Sans te la jouer. J'adore ces livres vraiment modestes. Ces livres qui n'affichent aucun orgueil, aucune prétention d'emblée. C'est à la fin seulement, souvent à la deuxième, à la troisième lecture, que vous commencez à comprendre à qui vous avez affaire. 

Certains romans disent souvent en secret une autre histoire que celle qu'ils racontent ouvertement. La lectrice futée dit simplement : il faut savoir lire entre les lignes. Mais ce n'est pas tout à fait la même chose. C'est une autre histoire. Une autre lecture.

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 15:49

 

Sur la couverture noire, dans son médaillon, une princesse en mosaïque. Une des dernières princesses de l'empire romain. D'emblée, la désignant d'une main assurée, elle s'exclame "Théodora" !

Pour rire, je rétorque du tac au tac: "T'es odorat". J'explique: le bouquiniste a du nez, du flair, il sent les bonnes affaires. Elle rit. Plus sérieusement, nous revenons à la mosaïque et à la princesse. Elle l'a vue, en vrai, autrefois, au cours d'un voyage en Italie. La mosaïque, pas la princesse. La princesse a quitté cette terre en l'an 548, au mois de juin. Titre de l'ouvrage de Jean Steiner Théodora, tout simplement. Avec ce sous-titre, pédagogique et incitatif, ou comment une danseuse devint Impératrice. Editions Rencontre Lausanne, 1965.

Le premier paragraphe du chapitre premier mérite arrêt sur images: "La prodigieuse destinée de celle qui, sortie du monde interlope du cirque de Constantinople, accéda à la pourpre des Césars, a excité la curiosité et l'imagination, déjà de son vivant. C'est là sans doute qu'il faut chercher pourquoi, dans la longue suite des impératrices et princesses qui jalonnent les onze siècles de l'histoire de l'Empire romain d'Orient, Théodora, épouse de Justinien Ier, est la seule dont la renommée, est universelle."

La mosaïque du VIe siècle, elle s'en souvient parfaitement, se trouve à Ravenne, au Nord de l'Italie. Eglise Saint-Vital. Elle la trouve superbe. Fascinante. Avec ses quatre fois vingt ans et son beau regard bleu, elle est comme une enfant devant une friandise. Que voulez-vous que je vous dise? Le livre, bien sûr, il est pour elle. Dans ma tête, je le lui ai déjà offert. Dès le premier regard. Avec sa superbe Théodora en couverture, pour elle, ce livre n'a pas de prix. Un livre qui n'a pas de prix, ça se donne. Pour elle, soudain, c'est Noël au mois de mai. Pour moi, c'est vraiment une belle journée.

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