28 septembre 2023
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Contay. Ma maison et la maison de Tante Laure. Sept. 2017. © Jean-Louis Crimon
Ce n'est plus ma maison depuis bientôt 60 ans, mais dans mon coeur, elle est toujours mienne. Pas question d'accepter qu'elle ne soit plus que de l'histoire ancienne. Peu importe qu'elle appartienne désormais à d'autres que moi, elle sait bien, elle, que je lui appartiens pour toujours.
© Jean-Louis Crimon
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27 septembre 2023
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Contay. Les peupliers qui bordent le cimetière. Mai 2009. © Jean-Louis Crimon
Les peupliers qui bordent le cimetière, je les trouve beaux de cette beauté rare faite d'élégance modeste et d'assurance discrète. Loin du chêne majestueux, j'aime leur façon de s'élancer vers le bleu du ciel.
© Jean-Louis Crimon
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26 septembre 2023
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Contay. La Butresse, la source de mon enfance. 23 Mai 2014. © Jean-Louis Crimon
Butresse, Butte Resse, Buttresse, aujourd'hui encore, je me demande comment on doit écrire son nom. Je ne suis plus sûr de rien. Je sais seulement où, précisément, jaillit la source où nous allions remplir nos gourdes de son eau fraîche au goût de terre et de craie, les jours de grand jeu de piste. Potable sans hésitation en ce temps-là. Plus aussi évident maintenant. Avec le recours aux engrais dans l'agriculture devenue intensive, la course aux rendements, les nitrates qui s'infiltrent dans les sols, les nappes phréatiques corrompues... qui font que l'eau pure de notre enfance ne l'est sans doute plus.
© Jean-Louis Crimon
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25 septembre 2023
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Contay. Février 1956. Frère et soeur, jour de neige. © Juliette Crimon
Grand frère boudeur, c'est rare, petite soeur toujours plus avenante. Photo étonnante. Prise devant la grille du jardin. Il a dû beaucoup neiger pendant la nuit. Boule de neige tombée juste au moment de la photo. La raison du garçon qui fait la tête, refuse de regarder la mère qui prend la photo.
© Jean-Louis Crimon
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24 septembre 2023
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Contay. La grande croix aux deux Christ du cimetière catholique. Avril 2009. © Jean-Louis Crimon
Je n'ai jamais compris la signification de cette grande croix aux deux Christ au milieu du cimetière de mon village. Au temps de mes 7 ans, - ma première année d'enfant de choeur -, personne n'a jamais su me dire pourquoi. Même pas Monsieur le Curé dont j'étais poutant l'enfant de choeur préféré.
Aujourd'hui encore, je ne sais pas pourquoi et j'aimerais bien savoir. Mais qui me dira, comme disait mon père, le fin mot de l'histoire ? Dans le village, il y a deux cimetières, le cimetière catholique et le cimetière protestant. Né du côté des catholiques, j'ignorais tout du monde Protestant. A l'Ecole de la république, enfants des Catholiques et enfants des Protestants jouaient ensemble à la récré sans aucun problème. Notre religion commune, c'était l'enfance. Le reste n'avait pas d'importance.
Reste que se recueillir au pied de la croix du crucifié, pour moi, c'était déjà bizarre. Mais quand j'ai découvert qu'ils étaient deux à être cloués sur la même croix, je crois que j'ai commencé à ne plus croire.
© Jean-Louis Crimon
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23 septembre 2023
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Contay. Côté cour. Année 1959. Jean-Louis, Gilles et Marie-Christine. © Juliette Crimon
Contay. Côté cour. Jean-Louis, Gilles et Marie-Christine. Trois frères et soeur qui acceptent la pose que la maman propose. Une mère qui aimait immortaliser certains instants de la journée. Qui m'a transmis sans aucun doute cette fascination pour la photographie. Instants "posés" compte tenu des faibles capacités techniques de l'appareil photographique très rudimentaire des années cinquante. Mêmes floues, les photos attestent d'une réalité vécue d'une façon dicrète, faite de petits moments de vie d'une famille ouvrière "modeste", comme aimait dire ma mère qui n'aimait pas le mot "pauvre". Pauvres, nous l'étions sans doute, mais, très tôt, j'ai compris que mes parents étaient riches d'autre chose.
© Jean-Louis Crimon
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22 septembre 2023
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Contay. Premier contact avec la boîte à images.© Juliette Crimon
La boîte du 6x9 gros trous dans les mains. Première appropriation. Les yeux baissés, adossé au mur de la pièce à lessive. Dans ma famille, on n'employait pas le mot buanderie, on avait l'habitude de désigner les lieux par leur fonction. Pièce à lessive, ça disait ce que ça devait dire : une pièce pour faire la lessive. Dans la pièce à lessive, il y avait une lessiveuse, la "bouilleuse", avec sa grande cheminée en zinc où montait, je crois, la vapeur d'eau bouillante, un peu comme le café dans les cafetières italiennes. Quand l'eau placée dans la partie inférieure de la cafetière remonte sous forme de vapeur sous pression pour traverser le filtre et se mélanger au café moulu.
© Jean-Louis Crimon
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21 septembre 2023
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Contay. Côté cour et jardin. Printemps 60. © Juliette Crimon
Contay, côté cour et jardin, avec ma petite soeur Marie-Christine, nos deux chats, et même un lapin qui a eu droit de quitter son clapier. Dominant la scène, notre père qui êtes malicieux, Georges Crimon, pensif ou admiratif. Prêt à plonger sur le lapin si jamais lui prenait l'envie de prendre la poudre d'escampette.
© Jean-Louis Crimon
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20 septembre 2023
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Contay. Saison 60/61. Dans le verger footballisé, première tentative de dribble. © Juliette Crimon
Contay. Saison 60/61. La technique du dribble. Dans le verger footballisé, sous l'oeil expert de mon père, Georges Crimon, à gauche, tentative de dribble du mari de ma marraine, Yvon Buffet, faussement statique. Intérieur pied gauche avant de contrôler intérieur pied droit.
Dire que c'est entre les arbres du verger qu'à 9 ans, je me suis rêvé footballeur ou écrivain. Quatre ou cinq pommiers, un noyer, deux cerisiers, ça vous fait une belle ossature pour une équipe capable de jouer par tous les temps. Même quand il neige. Que de buts marqués sur ce terrain à l'herbe tondue bien rase, vrai Parc des Princes pour mon père et moi, quand nous incarnions le Racing Club de Paris et le Stade de Reims. Thadée Cisowski et Just Fontaine. Justo, si tu savais... mais tu as su, puisqu'après avoir lu "d'une traite" - toi qui me l'as dit - Verlaine avant-centre, tu m'as appelé au tél, - longue et belle conversation -, et tu as comparé le verger de Contay à cette petite Place marocaine de Marrakech où tu avais réussi tes premiers dribbles et marqué tes premiers buts. Le plus bel hommage pour mon père et moi, les Rémois de Contay.
© Jean-Louis Crimon
Verlaine avant-centre. Le Castor Astral. Janvier 2001.
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19 septembre 2023
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Contay. Février 1952. Le retour de la ferme Ternisien. © Juliette Crimon
Contay. Février 1952. Tante Laure, née le 7 février 1868, porte allégrement ses déjà 84 ans, et moi, le petit enfant, né le 7 août 1949, - tout juste 2 ans et demi -, je porte le pot à lait. Est-ce qu'on part à la ferme Ternisien ou bien est-ce qu'on en revient ? Ma petite main gauche dans la main droite de Tante Laure, je n'en sais trop rien. Tante Laure réinventée, "ressuscitée", éternelle à tout jamais, dans mon premier roman, "Verlaine avant-centre", publié au Castor Astral, début janvier 2001. Aérienne, pour ne pas dire hautaine, Laure impressionne. Dans tous les sens du terme. Pas seulement le négatif et le papier photographique. Quand elle vous regarde, elle vous toise. Mesure instantanée de votre taille, pas seulement physique, surtout comment vous êtes bâti à l'intérieur. Très vite elle sait qui fait ou ne fait pas la taille. Elle sait lire dans les consciences. D'ailleurs c'est elle qui prépare les enfants du catéchisme à faire leur examen de conscience. Au village, tout le monde l'appelle Tante Laure, elle est la doyenne. En âge autant qu'en expérience de vie.
Ce mur géant qui sépare les jardins des deux maisons pourtant jumelées doit bien faire près de trois mètres de hauteur. Briques rouges et joints de ciment clair, joints de ciment par endroit plutôt fortement déjointoyés. De l'autre côté du mur, il y a la petite maison des Crimon. Tout au bout du mur, il y a une petite porte qui permet de passer d'une maison à l'autre.
© Jean-Louis Crimon
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