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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 07:05

 

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© Jean-Louis Crimon                Chengdu. Université du Sichuan. Campus. Déc 2011.

 

                                                                                                 .        

                       

C'est un des beaux moments des activités dirigées. Un exercice aussi pêchu et physique que le badminton. Le badminton des mots et des phrases. Il y a d'excellents volleyeurs. Des volleyeurs de mots et d'idées.

Avec la classe des grands débutants en français de l'Université Normale du Sichuan, à Chengdu, je fais régulièrement, depuis fin septembre, deux à trois fois par semaine, en guise de "training intellectuel et linguistique", ce petit jeu qui repose sur un grand sac. Un grand sac très mystérieux.

Un sac dans lequel, sur des petits morceaux de carton, découpés dans des emballages, j'ai écrit à la main une multitude de mots : des noms, des adjectifs, des verbes, des sujets, des compléments. Les étudiants, en groupe de deux ou trois, le plus souvent, mais aussi parfois, à leur demande, en solo, plongent une main plus ou moins distraite ou experte dans mon sac à malices. Ils en ressortent, selon les jours, selon mon humeur, mon humour, ou selon ma générosité, trois ou cinq mots. Vous l'avez deviné ou compris d'emblée: avec les mots, il faut faire des phrases. Avec les phrases, parfois, un vrai petit texte. Un vrai travail de création très... créatif.

Ce sont des étudiants et des étudiantes formidables: en deux mois et demi de français, une cinquantaine d'heures de cours par semaine, en deux mois et demi de "français intensif" donc, ils sont capables de sortir des phrases d'un excellent niveau. Tant sur le plan de la construction syntaxique que sur le plan du "sens", pour ne pas dire de la "portée poétique" ou même "philosophique" de la phrase.

Au cours de l'avant-dernière séance, mi-décembre, deux étudiantes, Sophie et Juliette, de leurs prénoms français, avaient péché dans le sac à malices, les mots "AMIS", "BATEAU", "Je", "ARC-EN-CIEL" et "POMMES DE TERRE". Pas mal, non, comme tirage au sort ?

Vous voulez savoir quel sort mes deux étudiantes ont réservé à cet étonnant tirage au sort ? En dix minutes chrono !

Eh bien, sans tarder, je vous livre leurs phrases, dignes d'étudiants Français pratiquant leur langue maternelle depuis toujours:

 

"Nous sommes deux bons AMIS, mais nous avons des idées très différentes. Quand je rêve de prendre un BATEAU pour les vacances et quand JE te parle d' ARC-EN-CIEL, tu me parles de la qualité des POMMES DE TERRE ! "

 

Pas mal du tout, non ? Joli texte. Beau contenu. Superbe rédaction. Pour des étudiantes qui ne parlaient pas un mot de français le 10 septembre dernier.

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 08:01

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© Jean-Louis Crimon                                                                                            Paris. Février 2012.       

 

 

Dans la grisaille du matin gris, un homme tout en gris, face à un rideau de fer gris. Tout est gris autour de lui. Les grosses mailles grises du rideau de fer gris. Cotte de mailles d'un siècle toujours prêt à guerroyer. Pull géant tricoté à grandes aiguilles grises. Gris le trottoir. Gris les murs de la boutique où des travaux se font dans la lumière grise. Les vêtements de l'homme sont gris. Pour être en harmonie avec la poussière. Grise, comme chacun sait, la poussière.

 

Je me souviens d'un poème écrit au tout début des années 70. Sur le campus, plutôt gris, où j'habitais, il y avait de grands travaux de construction. De grandes grues grises, girafes mécaniques, s'en allaient brouter les gris nuages. De mémoire, et à grands traits, ce poème d'un étudiant en philo de vingt ans. L'étudiant que j'ai été. Dans le campus tout gris d'une ville à l'époque plutôt grise.

 

Par ma fenêtre, je ne vois que du gris,

Du gris de ciel

Que cache par endroits du gris de murs

Du gris de murs

Où se profile parfois du gris de grues,

Du gris de grues

Pour peindre encore du gris de murs.

 

Et tout en bas,

Du gris de gens qui passent,

Et taches grises sur gris de rues s'effacent.

 

Par ma fenêtre, je ne vois que du gris

                                            du gris de ciel

                                            du gris de murs

                                            du gris de gens

                                            du gris de rues

                                            du gris de grues

                                            du gris de gris

 

Du gris de gris dans le gris du brouillard

Et le matin a l'air d'être déjà le soir.

 

Comme on dit, - c'est banal, c'est cliché -, ce texte n'a pas pris une ride. On ne peut pas en dire autant de son auteur.

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 00:03

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 Paris. 15 Novembre 2011.                                                                    © Jean-Louis Crimon 

 

 

Compagnon de bar et d'infortune. Compagnon de bar où se barre toute ta tune. Homme-oiseau qui décolle et s'envole vers ces pays d'Absurdie. Mendiant qui jamais ne mendie. Funambule fêlé de son câble. Comprimé déprimé sécable. Damoiseau paumé chez pôle emploi. Manouvrier des chantiers du futur. Roi de la biture...

Compagnon des Pierrots tristes sous la lune. Amuse-gueule des Dieux des comptoirs célestes. Etoile noire qui cherche la lumière. Etoile noire à des années-lumière. Piéton perdu des autoroutes d'insomnie. Somnambule qui déambule jusqu'au petit matin...

Petit matin. Petit Martin. Petit Martin chagrin qui chagrine d'aller au chagrin. Evadé du siècle 21. Echappé d'une toile de Chagall. Ou de Braque, ça m'est égal. Mitan de braque. Niaiseux génial. Faiseur d'embrouille. Roi de la débrouille. Couche-tard levé trop tôt. Pilier de bistrot. Infatigable parleur jamais aphone. Roi du microphone. Goûteur en carafe. Testeur du Palais. Faut en prendre de la bouteille. Au diable, les damnés du goulot...

Homme-oiseau qui confond la frasque et la fresque. Homme-tableau vivant, tu y es presque. Homme-tirelire qui sans arrêt décaisse. Pour le bonheur de ceux du tiroir-caisse. Homme-oiseau et Damoiseau. Oiseau-Lyre. Oiseau-Lyre et Roi Lear. Mais oui, Monsieur William... Shakespeare...

Sans sommeil qui n'a pas son pareil pour vous servir, l'été, à quatre heures du mat', un soleil vermeil, Passerelle des Arts, quand le ciel flamboie, et que le dernier bar nous broie... Noctambule nyctalope... C'est la vie la salope...

Martin, mon copain, mon camarade, mon alter ego, roi du tout à l'ego. Rêveur perso et solidaire. Prolo de l'usine à bière. Mousse à frimousse. Muscadet du métro Cadet. Poète dérisoire. Chanteur des rizières. Sancerre au dessert. Toujours entre être et avoir. Quelle heure peut-il être ? L'heure de l'abreuvoir...

Frangin de Rutebeuf et de Villon. De Verlaine et de Jean-Arthur. Marinier de l'Est. Déleste. The last. Ballast. Bouffon du bitume. Marcheur impénitent. Traînard goguenard. De goguette en traquenard. Baladin des deux rives. Champion des dérives. Un mot, un seul, et tu arrives...

Tu souffles, rue Soufflot. T'as le tournis, Quai de la Tournelle. Tu tournes le dos devant le tournedos. T'as la dalle et tu bectes que dalle. T'es blanc comme un linge. Arrête de faire le singe. Poire ou mirabelle. Boire de plus belle. Dans l'eau de la Seine, se mire le désespoir du mirliton qui mirlitonne sa chanson. Une blanche, rue Blanche, et je sais, c'est pas fin, une fine, Place Dauphine...

 

Martin, assez déconné, ce soir, c'est ma tournée, je t'offre ce vrai refrain d'une fausse chanson. Chanson à boire ou à déboire. Deux vers, patron, dont la nuit ne verra pas le fond. Deux vers qui m'ont traversé la tête, en traversant le pont. Deux vers cassés en quatre, mais on va pas s'battre:

 

Tu sais bien qu't' as beau

traîner de bar en bar,

Il est encore trop tôt

pour être en retard.


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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 12:11

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© Jean-Louis Crimon            Chengdu. Sichuan. Automne 2011.

 


Sans malice, l'image est un vrai délice. Une rencontre étonnante. Une tendre et douce provocation. Deux amoureux en balade. Dans un campus champêtre. Etre ou ne pas être. Ce n'est pas peut-être. Etre ou ne pas être deux. Etre ou ne pas être amoureux. Etre ou ne pas être heureux d'être deux. Les amoureux, ça se sait, ça va par deux. Les amoureux, ça ne se sait pas, mais ça marche parfois au pas. En rythme. Parfois en algorithme. Dans la mathématique algébrique de l'amour.

On croit les amoureux seuls au monde... Mais la forêt trompe son monde.

Promenons-nous dans le bois... Pendant que le loup n'y est pas... En Chine aussi, on croit les amoureux seuls au monde. Mais la forêt trompe son monde. Le loup y est. Le loup est là. Le loup est dans le bois. Le loup chinois grimpe à l'arbre. L'arbre n'est pas de marbre.

Eh bien, ma vieille branche ! La chose n'est pas banale. Superbe automnale. Etre ou ne pas être de bois. Etre ou n'être pas de bois. Nature aux abois. Qui le croirait ? Qui le croira ? Qui le croit ?

L'arbre n'est pas... de bois.

L'arbre n'est pas que... de bois.

L'arbre n'est pas... queue de bois.

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 09:45

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© Jean-Louis Crimon  

                                                                                                              


C'est curieux. Dans mon jardin, les arbres ont des feuilles. Dans la ville aussi. Le long des grands boulevards. Dans les jardins publics. Dans le Square. Partout, les arbres ont des feuilles. Normal, au fond. C'est la saison. C'est quand je prends la voiture que la chose se produit. A un certain moment de la journée. Fin d'après-midi. Début de soirée. Dans le rétroviseur de droite. L'image fait soudain son apparition. L'image d'arbres sans feuilles. Des arbres en hiver dans le rétroviseur.

En plein été, ça porte malheur. Parole de garagiste. Interrogé à l'improviste. Pourtant pas très inquiétant à première vue. Bizarre quand même. Flash-back très cinématographique. Version arboricole des Oiseaux. La chose a un petit côté effrayant. Les arbres surgissent soudain dans le rétro. Sans crier gare. Toujours sur le chemin de la gare.

Message subliminal. Août, déjà, roule vers septembre. Manière de m'indiquer que le rétro n'est pas trop rétro. Il voit clair. Il va de l'avant.

Mon ophtalmo m'a conseillé de changer de verres. Il ne m'a pas pris au sérieux. La pharmacienne du coin de la rue non plus. J'ai pris la photo pour leur apporter la preuve de ce que mes yeux voient. De ce que mes yeux ont vu. Ils m'ont regardé comme des Terriens regardent un Extraterrestre.

Ma boulangère m'a rassuré. Une bonne raison. Une seule raison. La photo a été prise en hiver.

Ma boulangère n'est pas très romantique. Elle a horreur du fantastique.

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 08:37

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© Jean-Louis Crimon

 

                                                                                                                   

 

Deux orfèvres. Orfèvres en jeux d'ombres. Normal, en face, c'est Le Quai. Le Quai des Orfèvres. Là, où on décide de vous mettre à l'ombre

De loin, j'observe la scène. Je ne comprends pas. Je vois mais je ne comprends pas. Je ne vois pas ce qu'elles font. Ce qu'elles veulent faire. Sûr, à elles deux, elles font la paire. Je m'approche. Je me rapproche. Elles composent des ombres. Elles jouent aux ombres.

Dans les mains de celle de droite, prenant appui sur la tête,  iPhone oblige, la photo se prépare. Marrant. Marrant vraiment. Scène de rue. Inattendue.

Elles vont se prendre en ombres. Prendre leurs ombres. Je tourne le dos à la Seine. Je contemple la scène. Regard sur le regard. Regard au second degré. Regard au second degré sur un double regard. J'ai trouvé. Je vais les prendre. Les prendre en train de se prendre. Les prendre en train de prendre leurs ombres. Photo de photo. Elles prennent leur ombre. Pas n'importe quelle ombre. Une ombre double. Ombre de leurs ombres. Ombre de leurs deux ombres.

Soudain, trouvaille fulgurante. J'ai vu. Je vois. Les bras au-dessus des têtes font la paire. Les bras forment des yeux. Des yeux. Deux yeux. Visage d'ombre qui regarde de face les deux silhouettes que je ne vois que de dos. Silhouettes amies de deux amies. Deux amies qui jouent en plein soleil. Jouent à faire des ombres.

Un seul regret: n'être pas du nombre. Ou plutôt: n'être pas d'une ombre.

On se console comme on peut.    

Moi qui persiste à ignorer Photoshop, j'ai... chopé la photo.           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 00:19

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© Jean-Louis Crimon 

                                                                                                               


Vous n'allez pas me croire. Vous auriez peut-être raison. Pourtant, c'est vrai. Aussi incroyable cela puisse paraître. A la mi-journée, je quitte Paris canicule pour ma petite ville du nord à deux heures de rail. Les 37 ou 38 degrés prévus pour le week-end ne me disent rien qui vaille. Je veux changer d'air. Tout le monde transpire à grosses gouttes dans le RER. Davantage encore dans le TER. Clim' en rade dans le Tortillard Express Régional. Comme d'hab'. Chaleur de ouf. Comme si on demandait du rab. Un monde fou. Je progresse comme je peux. Me faufile jusqu'à l'avant du train. Les agents de la SNCF arpentent à grands pas l'allée centrale. J'ai mal à la tête. La gorge sèche. Rien à boire. Où est-il ce temps béni où l'on venait vous proposer, jusqu'à votre siège, des boissons chaudes ou fraîches, selon la saison ? Dans de superbes Corail flambant neufs. Du temps de La (vraie) vie du Rail. Où est-il le temps des distributeurs automatiques ? Bercé par ces pensées mécaniques, j'ai dû fermer les yeux. Me suis assoupi. En pointillés, le sommeil. Composté le désir de sieste. A la borne des nostalgies ferroviaires. Quand on somnole, le voyage n'est pas pareil. Voilà ce qui m' arrive au réveil.

L'entrée en gare se fait dans un tintamarre d'émerveillements et d'applaudissements. Le contrôleur me lance, goguenard: couvrez-vous bien, monsieur, il fait très froid dehors. Je lui réponds: vous voulez rire. Avec cette canicule annoncée pour le week-end. Il insiste: voyez les passagers. Tous en écharpe, cache-nez, bonnet et manteau d'hiver. C'est ma foi vrai. Comme je ne manque pas d'esprit, un slogan ancien me traverse l'esprit. A la SNCF tout est possible. Cette fois, je grelotte autant d'effroi que de froid. Je viens de jeter un oeil par la vitre. Impensable. Incroyable. Inimaginable il y a deux heures à peine. L'hiver est à quai.

Quai enneigé. Gens emmitoufflés pour descendre du train. Je n'en crois pas mes yeux. Juste le temps de prendre une photo. Unique photo. Mon Nikon s'est bloqué. Saute de températures trop brutale. Météo fatale.

Vous me croyez. Vous m'avez cru. Vous ne me croyez plus. Avouez, ça vous plairait que ce soit vrai. Vrai, forcément, ça ne l'est pas. Sinon, ça se saurait. La radio en parlerait. La télé le montrerait. En été, avec l'orage, on a de la grêle parfois. De gros grêlons, comme des oeufs de pigeon. Mais de la neige, non, ça ne se fait pas, ça ne se voit pas. Une neige qui tient au sol, en plein été, sous nos climats, faut pas rêver

La photo ? elle remonte à février dernier. Toutes mes excuses. Mais bravo encore, c'est beau de garder un regard d'enfant. Sur les choses et sur les gens. Sans être trop crédule, par ces jours et ces nuits de canicule... un peu d'humour qui déambule... un peu d'air frais... pour prendre le frais. Peu importe le flocon pourvu qu'on ait l'ivresse... il neige, il neige... c'est bête... il neige... dans ma tête.

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 06:59

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© Jean-Louis Crimon  

 

 

 

 

Dessin sans dessein. Sinon celui de nous séduire un instant. A la craie. Geste gratuit. Même si quelques pièces tombent dans l'escarcelle. Invention de perspectives nouvelles. Abîme sans danger. Même si une vieille dame a failli tomber d'avoir voulu prendre l'escalier. Vertige des profondeurs. Profondeurs objectivement insondables. Couleurs sépia dans le film en noir et blanc d'un quotidien d'hiver.

Dessin sans dessein. Sinon celui de distraire ou de dérouter le passant. Le touriste programmé pour des parcours trop bien fléchés. J'aime la perfection fascinante de ce geste dérisoire. La beauté parfaite de cette toile de bitume. Une bonne pluie et il ne restera rien de ce chef-d'oeuvre éphémère.

Métaphore de l'artiste, non pas. Véritable incarnation. Vraie définition. Craie. Vraie. Vraie craie. La craie est vraie. La craie ne triche pas. La craie ne ment pas. Elle sait. Elle sait qu'elle est poussières et qu'elle retournera poussières.

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15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 05:23

558223 10150711589509726 1259689689 n © Jean-Louis Crimon 

 

 

 

 

Les petites mains de la manucure, je le sais bien, personne n'en a cure. Même pas la petite soeur qui sort de sa cure, ignorant la devanture à la belle écriture... Les Petites Mains, chaque matin, sur son chemin...


Idem pour les petites mains de la haute couture. Cela dit sans fioriture. Mais la main de la petite soeur dans le pot de confiture, le soir, après les dévotions pour l'assurance-futur... en robe de bure, au chapelet, ça carbure...

 

Ma soeur. Masseur. Les sons, toujours, trahissent. Au nom du père, au nom du fils. Ma soeur. Masseur. Ma sage. Massage. En cale sont les sons. Je veux dire en... caleçons, les sons...

Les sons, à poils, ça tombe au poil, pour ma chanson. Laissons, laissons... Laissons les sons... La vie en cure, quelle sinécure, autant se faire... une ciné cure...

 

La main de ma soeur, Pont de l'Alma ou pas, dans la..., en veux-tu, en voilà... La main de ma soeur dans la... que je ne prononce pas... La main de ma soeur dans la... que je ne nomme pas...

Allez savoir pourquoi, j'ai toutes ces rimes en tête, sans doute, c'est bête, parce que ma mère me disait toujours "Arrête... de faire le... zouave !"

 

C'est sûr, pour le péché de confiture, la petite soeur le confesse, un Confiteor vaut bien une messe. Quoi qu'on en dise, péché de gourmandise, péché bien véniel, n'est qu'une friandise, qui ne prive pas du ciel. Confiture, confiture... De l'âme, la légère déconfiture...

 

Pas de pot. Toujours la même histoire. Repas trop frugal au réfectoire. La main dans le pot de confiture... Trop douce torture... Le Diable est dans le sucré. Dieu, dans le sacré. Assez, assez, la confiture. Encore, encore, le Confiteor. La faute est effacée. Le pot est refermé. Confiteor encore et encore... Confiteor à... ras bord.

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14 août 2012 2 14 /08 /août /2012 00:55

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© Jean-Louis Crimon 

 

                                                                                                                                    

 

Fin de marché. Je pense que ça a... marché. Le geste est beau. Souple. Efficace. Précis. La mèche est belle. Le regard aussi. L'oeil. Noir. Noir Esmeralda. Je ne sais pas. Gitane ou bohémienne. L'oeil. Bleu. Bleu Adjani. Esmeralda ou Fleur-de-Lys. Sans malice. Suis pas de la Police. Plutôt de La Palice. Sourire absent, mais vrai délice. Instant propice.

Pas possible de lui demander si je peux. Je prends. Sans demander. Je m'autorise à fixer ce regard que la lumière irise. Si je demande, il n'y a plus de photo. Je prends. Je vole. Je suis un voleur. Voleur d'instants. Je le sais. J'assume. Voleur d'instants. Photographe d'instinct. Instant et instinct. C'est équidistant.

Elle balaie dans l'espace des fleurs. C'est la fleuriste. La fille du fleuriste. Ou son employée. Marchande de fleurs. Je suis arrivé à l'improviste. Place Monge. Début d'après-midi. Place Monge. A Paris. Fin de marché. Place Monge. Belle comme un songe. Sans mensonge. Sans savoir à quoi, ou à qui, elle songe.

La mèche est belle. Rebelle aussi. Chevelure Baudelairienne. Tu parles, Charles. Comme si le vent, en un éclair, voulait lui faire, en guise de brushing matinal, histoire d'éclaircir son destin, un... balayage. Le comble pour la... balayeuse.

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