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30 juin 2023 5 30 /06 /juin /2023 08:57
Amiens. Rue Lamarck. 15 Oct. 2015. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Rue Lamarck. 15 Oct. 2015. © Jean-Louis Crimon

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29 juin 2023 4 29 /06 /juin /2023 08:57
Chine. Chengdu. Université Normale du Sichuan. 5 Octobre 2011. © Jean-Louis Crimon

Chine. Chengdu. Université Normale du Sichuan. 5 Octobre 2011. © Jean-Louis Crimon

© Jean-Louis Crimon

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28 juin 2023 3 28 /06 /juin /2023 08:57
Amiens. Rue des 3 Cailloux. 26 Juin 2023. © Jean-Louis Crimon 

Amiens. Rue des 3 Cailloux. 26 Juin 2023. © Jean-Louis Crimon 

 

Sens du cadre. Respect du mouvement. Instant saisi dans l'instant. Instant décisif. Instant dérisoire. Silhouette parfaite. Entre Doisneau et Daumier. J'aime la photo qui croque. A chaque fois, je craque.

 

© Jean-Louis Crimon 

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27 juin 2023 2 27 /06 /juin /2023 08:57
Mes boîtes de Bouquiniste, 41, Quai de la Tournelle. 2011 ou 2012. © Jean-Louis Crimon 

Mes boîtes de Bouquiniste, 41, Quai de la Tournelle. 2011 ou 2012. © Jean-Louis Crimon 

Au tout début des années 70, années 1970, dans l'autre siècle, un étudiant en philosophie découvre le monde particulier des bouquinistes. Un univers à la fois étrange et familier. Amarrés au bord du fleuve, impassibles, de curieux petits bateaux verts prennent l'air, du matin au soir.  Ça l'étonne et le fascine, autant que les cargaisons de ces pénichettes en somnolence sur le quai.

Ses premiers livres vraiment à lui seront des livres déjà lus par d'autres, annotés parfois, jaunis souvent, mais au texte intact et toujours vivant. Au fil des années, à chacun de ses passages sur les quais, rive droite ou rive gauche, il s'invente une bibliothèque impensable, faite uniquement d'achats coups de coeur ou coups de blues. Sans que la Seine en soit jamais jalouse. Il glane indifféremment des éditions de peu de valeur ou des originales. Il entre dans l'amitié de Léautaud, de Poulaille, de Rictus, de Vallès, de Verlaine ou de Rimbaud. Chacune de ses trouvailles lui apporte la part de rêve qui lui manquait jusque là.

Très vite, les bouquinistes chez qui il achète, deviennent, plus que des marchands, des amis. De précieux amis qui le conseillent et le guident, en douceur, vers des titres ou des auteurs qu'il n'aurait jamais connus sans eux. Dix ans, vingt ans, trente ans, quarante ans, toute une vie passe ainsi. Dans l'amitié des livres et de ceux qui en font commerce. A chacun de ses passages dans cette ville où coule la Seine, il ne manquerait pour rien au monde sa balade sur les quais. D'année en année, il progresse dans la connaissance du métier, de ses rites, de ses rituels, de ses manies, de ses travers.

 

Un jour, la décision est prise, il traverse la rue. Il entre dans son rêve. Vieux rêve romantique. Rêve d'ado. Rêve d'enfance. A la société encadrée, il tire sa révérence. Libéré du travail obligatoire, ses années de cotisations en ordre, il devient à 60 ans, et un peu plus, celui qu'il voulait être à 15 ans. Homme libre, toujours tu chériras... ton rêve.

 

L'étudiant en philo du début des années 70, bien sûr, c'est moi. Bouquiniste, sur le quai, mon vieux rêve d'ado. Bouquiniste, sur le quai, désormais mon nouveau métier. Mon dernier rôle social. Comme aime à dire ma vieille maman : c'est pas banal 

 

 

© Jean-Louis Crimon 

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26 juin 2023 1 26 /06 /juin /2023 08:57
 Amiens. Cité scolaire. Dernier cours. Année 1977-1978. Terminale C. © D.R.

Amiens. Cité scolaire. Dernier cours. Année 1977-1978. Terminale C. © D.R.

 

Cher Maître... Auxiliaire,

 

En cette fin d'année scolaire, tu te revois, jeune prof de philo. Amiens, Cité scolaire. Si t'es scolaire... Année 1977-1978. Maître Auxiliaire, appellation en ce temps-là des Professeurs non titulaires. Maître Auxiliaire, jolie dénomination qui te vaut, dés le début, ta plus belle impro, juste à la fin de ta première semaine.

Pour inciter tes élèves à préparer par des lectures la notion qui va être à l'étude la semaine suivante, tu leur dis sobrement : "La prochaine fois, nous étudierons la notion de Liberté", puis, tu enchaînes, plus théâtral :

"et surtout, n'oubliez jamais, entre Être et Avoir, ne vous trompez pas d'auxiliaire et vous pouvez me croire, moi qui suis... Maître Auxiliaire ! "

Grand succès, dans l'instant, succès éternel, dans le temps. Près de cinquante ans plus tard, quand par hasard tu croises en ville un de tes anciens élèves, une fois sur deux, tu as droit à un chaleureux... "Entre Être et Avoir"... 

Ce à quoi tu réponds : Parfait ! Vous avez retenu l'essentiel du cours de Philosophie ! Pour célébrer comme il se doit la rencontre, bras-dessus, bras-dessous, le vieux Maître Auxiliaire et l'élève déjà d'un certain âge traversent la rue pour le Bar d'en face. Un tel instant, quand il passe, mérite bien un verre ou deux en terrasse.

 

© Jean-Louis Crimon

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25 juin 2023 7 25 /06 /juin /2023 08:57
Londres. En direct du Service Français de la BBC. "Sans TGV, on va VGT". 1er Sept. 1988. © BBC

Londres. En direct du Service Français de la BBC. "Sans TGV, on va VGT". 1er Sept. 1988. © BBC

"Sans TGV, on va VGT". Pas peu fier de ma trouvaille. Ma contribution à la bataille pour le TGV par Amiens. Le journal de 18 heures de Radio France Picardie en direct de la BBC, à Londres, c'était le défi sublime. Le couronnement d'un combat pas si dérisoire. A la gauche du Maire communiste d'Amiens, René Lamps, à la droite d'Elisabeth Durin, rédactrice en chef, et avec Philippe Milstead, nous avions porté haut les revendications picardes dans le studio du service français de nos confrères britanniques.

De Londres à Paris, comme de Paris à Londres, voie des airs, voie du rail, on passe par Amiens. Nécessairement. Mais pour le tracé du Train à Grande Vitesse, des ingénieurs SNCF pas vraiment ingénieux en avaient décidé tout autrement. Ablincourt-Pressoir, à mi-chemin entre Saint-Quentin et Amiens, commune de 272 habitants, fut choisie pour être le lieu de l'implantation de la gare TGV picarde. La gare des betteraves, la mal choisie, mais la bien nommée. Une absurdité. Une infamie. 

Aujourd'hui, de nos illusions perdues, ne reste rien. A peine un vieux slogan typiquement Crimonien. "Sans TGV, on va VGT". L'auteur persite et signe. 

 

© Jean-Louis Crimon

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24 juin 2023 6 24 /06 /juin /2023 08:57
Amiens. Janvier 2023. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Janvier 2023. © Jean-Louis Crimon

© Jean-Louis Crimon

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23 juin 2023 5 23 /06 /juin /2023 08:57
 Amiens. La jeune fillle qui ressemblait à un cygne. Juin 2019. © Jean-Louis Crimon

Amiens. La jeune fillle qui ressemblait à un cygne. Juin 2019. © Jean-Louis Crimon

 

La jeune fillle qui ressemblait à un cygne. Titre d'un roman lu et adoré au début des années 70, dans l'autre siècle, ce siècle vingt, que par dérision, nous appelions "siècle vain". C'était au temps de nos 20 ans turbulents.

C'est le titre qui m'avait accroché d'emblée, un titre plutôt long pour un lecteur qui depuis toujours préfère les titres courts. Un titre d'une beauté rare. Un titre comme une promesse. Une promesse qui dépasse la promesse de lecture de ce petit roman perçu comme flamboyant. Un titre comme une promesse de vie.

Incipit superbe : "Maintenant que j'ai abandonné la licence de philosophie pour écrire des histoires pour les enfants, j'ai le sentiment que cela seul a de l'importance". En un instant, cette phrase a illuminé ma vie entière. Une vie qu'il allait me falloir écrire. Sans jamais oublier cette promesse d'écriture. Même si, en chemin, je n'ai pas abandonné la licence de philosophie et je n'ai pas écrit d'histoires pour les enfants.

Un demi-siècle plus tard, hasard d'une existence humaine qui s'en va vers sa fin, clin d'oeil du destin, miracle d'un quotidien sans surprise, la jeune fille qui ressemblait à un cygne un jour me fait signe. Sans le vouloir ou sans le savoir. Sans en avoir conscience. Une légéreté soudaine, une grâce, une élégance, une présence, aérienne sans être hautaine, en quelques pas comme des pas de danse, elle sublime l'espace. 

 

Beauté rare de l'instant donné qui aurait pu s'enfuir à tout jamais au pays des jamais plus, s'il n'y avait eu l'oeil photographe et la magie de la photographie. L'image, le plus beau langage. 

 

© Jean-Louis Crimon 

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22 juin 2023 4 22 /06 /juin /2023 08:57
Saint-Malo. Mai 2015. © Jean-Louis Crimon

Saint-Malo. Mai 2015. © Jean-Louis Crimon

Ce doit être la pause. Sa pause. Pause ou pose. Lui demander, je n'ose. Elle est belle. Son attitude est belle. La mise en espace aussi. L'outil mis à distance. Posé contre le mur. Elle, accoudée à la rampe. Elle rêve. D'une autre vie. D'une autre vue. D'un autre horizon. Je suis entré dans son espace comme par effraction. J'ai fais mine de ne m'intéresser qu'à l'outil, qu'au balai. J'ai appuyé. Je n'ai pris qu'une seule photo. Elle n'a rien dit. Je crois qu'elle a souri. J'ai repris mon chemin vers la mer.

 

© Jean-Louis Crimon

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21 juin 2023 3 21 /06 /juin /2023 08:57
Amiens. Le Courrier Picard. Nov. 1979. © Gérad Crignier.

Amiens. Le Courrier Picard. Nov. 1979. © Gérad Crignier.

 

C'était ma première critique de théâtre. Je ne savais pas. Je ne savais pas comment pouvait s'écrire une critique de théâtre. J'écrivais à l'intuition. Au feeling. Je n'avais aucune technique particulière. Je n'ai pas fait d'Ecole. D'école de Journalisme. J'ai appris sur le tas. Je venais de quitter le professorat de philosophie pour le journalisme. Le jour où il m'a engagé, un jour de la fin juin, le Rédacteur en chef m'avait juste demandé : Vous savez écrire ? J'avais répondu "Oui, comme un prof de philo, mais peut-être pas comme un journaliste." Ajoutant : " Je ne demande qu'à apprendre". Ce à quoi Georges-Louis Collet m'avait lancé : vous avez deux mois pour me montrer ce que vous savez faire. Mes deux mois de stagiaire ont dû lui plaire : je suis resté 4 ans. 

 

TITRE : Un Godot peut en cacher un autre

SOUS-TITRE : A bord de la péniche-théâtre, on joue la pièce de Samuel Beckett  "En attendant Godot".

 

ACCROCHE : Godot dans la gadoue. Une tranche de vie entre deux rectangles de boue, à vous redonner le goût d'un certain théâtre. Pour ne plus être les éternels assis. Pour nous lever et nous laver de notre glaise quotidienne et être aussi ces hommes de boue, debout.

 

PAPIER : A bord de cette péniche-théâtre, Farré et ses complices glissent sans fin dans une glaise qui n'est pas feinte. Spectacle qui vous colle littéralement à la tête et à la peau. Spectacle qui éclabousse, pas seulement ce qu'il nous reste de cervelle, mais aussi les involontaires acteurs des premiers rangs, régulièrement aspergés de païennes bénédictions.

En attendant, Godot, on l'attend toujours. Etrange aventure que celle de cette pièce de Samuel Beckett. D'abord, on la boude, ensuite on l'acclame. Paris, Londres, New-York, de 1953 à 1956, vont en faire un "classique. Mais aujourd'hui, le tragique et l'absurde de l'attente de ces deux clochards, mis en scène avec sérieux et dignité pendant très longtemps, est ici, proprement traîné dans la boue. Et c'est pas dommage.

 

INTER-TITRE : Farré effarant

 

La mise en scène de Mireille Larroche est un pavé superbe dans la mare du tragique en redingote. A l'intérieur de cette péniche où les spectateurs se font face, quatre hommes s'enlisent dans un décor où la frontière entre tragique et comique n'a plus place.

Une démystification salutaire où la mise en scène est mise en vie. Car Estragon et Vladimir (Farré et Kopf), sont. Ils sont. Ils ne jouent plus. Ils sont vraiment. Ils pataugent dans ce décor de glaise ou de boue comme dans l'existence : l'homme a difficilement prise. Il glisse, tombe, mais se relève. Comme si ce qui se dérobe sous ses pas pouvait être inlassablement repris. Faut s'accrocher, comme on dit. Dans tous les sens.

Contre toute attente, on n'en finira sans doute jamais de l'attendre ce mystérieux Godin... pardon... Godet... je veux dire Godot. Car Godot ne viendra pas ce soir. Même si l'on sait bien que dans le texte même de la pièce de Beckett, Godot ne doit pas venir, on se laisse facilement prendre au piège tendu par ces deux clochards. Si Godot est celui qui ne vient pas et qu'on attend quand même, on se prend à rêver : "Et si Godot venait ?"

C'est peut-être la force de cette musique (de Robert Wood), qui ponctue et rythme le texte, qui cesse alors d'être un texte pour devenir paroles. Et si un jour on chantait Godot ?

 

INTER-TITRE : La conconcondition humaine

 

Théâtre de l'absurde ou absurde du théâtre, où nous sommes ceux qui attendons, ceux qui attendent. "Mais n'anticipons pas", dirait Lucky (Gérard Surugue), dans cette remarquable tirade sur "l'Ek-sistence", "telle qu'elle jaillit des récents travaux publics de... Hors du temps de l'étendue... couronnés par l'Académie d'Anthropopopométrie, de Testu et Conard... Conard... Conard...

Pozzo (Georges Dufose), se prend aussi à attendre : "Moi-même, à votre place, si j'avais rendez-vous avec un Godin... Godet... Godot... j'attendrais qu'il fasse nuit noire pour abandonner..."

Plus tard, quelqu'un viendra pourtant, non, pas Godot mais un enfant (Manuel Bleton trouve là le ton juste), comme une séquence du Petit Prince dans Beckett. Godot ne viendra pas : quelqu'un qui vient, on ne peut plus l'attendre.

Godasse, gadoue, Godot... même les sons s'enlisent -et se lisent - dans cette boue authentique. Eternelle attente de celui qui ne viendra pas. Godot a mis les bouts.

 

© Jean-Louis Crimon

 

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