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16 mai 2022 1 16 /05 /mai /2022 11:16
Amiens. Quai Bélu. 16 Mai 2017. © Jean-Louis Crimon. Georges et Juliette Crimon. © Jean-Louis Crimon
Amiens. Quai Bélu. 16 Mai 2017. © Jean-Louis Crimon. Georges et Juliette Crimon. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Quai Bélu. 16 Mai 2017. © Jean-Louis Crimon. Georges et Juliette Crimon. © Jean-Louis Crimon

Clin d'oeil superbe d'un père à son fils. Un père qui se prénommait Georges. Un fils qui depuis ce matin se demandait comment il allait bien pouvoir souhaiter un bon anniversaire à son père. Un père né le 16 Mai 1922 et qui aurait eu 100 ans aujourd'hui, 16 Mai 2022, si le père ne s'était absenté à tout jamais, il y a plus de vingt ans déjà. 

Bon anniversaire mon père centenaire, 79 ans vivant, et plus de 20 ans, allongé pour toujours, six pieds sous terre. Où que tu sois, je pense à toi, mon père. Pour moi, et jusqu'à mon dernier souffle, d'une manière ou d'une autre, tu es toujours... VIVANT.

La preuve avec cette photo qui m'est tombée sous les yeux, un beau jour, dans le vieux quartier Saint-Leu. Comme un signe. Un beau signe. Le signe d'un père à son fils. Le signe que le fils peut signer.

 

© Jean-Louis Crimon

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16 mai 2022 1 16 /05 /mai /2022 08:57
Le refus très élégant de Christian Bourgois et le rapport de lecture. 14 Sept. 2000. © Jean-Louis Crimon

Le refus très élégant de Christian Bourgois et le rapport de lecture. 14 Sept. 2000. © Jean-Louis Crimon

Ecrire, donner vie à un roman, l'élaborer, le construire, le peaufiner, peut prendre des années. Un jour, on se dit que le manuscrit, devenu tapuscrit, est définitif. Impossible seul de faire mieux. Il faut l'envoyer. Le choix de l'Editeur est déterminant. Il est possible de lister les maisons d'édition chez qui on aimerait bien être publié. Souvent des Editeurs dont on aime acheter et lire les livres. Gallimard, Grasset, Le Seuil... Galligrasseuil. Mieux vaut en faire son deuil. Trop ambitieux pour un premier roman. Les grandes maisons parient rarement sur des inconnus. Les refus sont immédiats. Systématiquement accompagnés de la formule type : " en dépit de qualitiés littéraires indéniables, votre manuscrit ne correspond pas à notre ligne éditoriale..." No comment. 

Se tourner vers les maisons moins en vue est sans doute la meilleure stratégie. Celles aussi qu'on qualifie de "petites maisons d'édition". 

Parmi tous les refus reçus pour Verlaine avant-centre, le plus beau, le plus élégant, le plus délicat, est incontestablement celui de Christian Bourgois. Sa lettre, signée de sa main, accompagnée du rapport de lecture, fut pour l'auteur débutant le meilleur des encouragements. 

 

© Jean-Louis Crimon

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15 mai 2022 7 15 /05 /mai /2022 08:57
Verlaine avant-centre, roman. Critique de Richard Coudrais sur son blog "footichiste". 9 novembre 2021. © DR.

Verlaine avant-centre, roman. Critique de Richard Coudrais sur son blog "footichiste". 9 novembre 2021. © DR.

Comme dit si bien Verlaine

 

ROMAN – Dans “Verlaine avant-centre” (2006, le Castor Astral), Jean Louis Crimon évoque à travers ses souvenirs d’enfance les treize buts que Just Fontaine inscrivit lors de la Coupe du monde suédoise de 1958. Mais aussi les poèmes de Paul Verlaine qu’il aurait bien vu avant-centre.

Les souvenirs de son enfance mêlent les joies du foot au plaisir des mots. Maman lui a transmis le goût des belles phrases, papa celui du ballon rond, d’autant que le récit se situe lors de l’été 1958 alors que l’équipe de France vient de réaliser une extraordinaire épopée lors de la Coupe du monde en Suède.

Les matchs et les mots

Le narrateur, probablement l’auteur enfant, rêve de devenir footballeur mais aussi écrivain, car sa passion des mots est aussi forte que celle des dribbles et des buts. Il voudrait écrire comme joue le Stade de Reims : une écriture vive, alerte, limpide, toute en phrases courtes, sans contrôle, et en relances immédiates.

Quand il joue au ballon avec son père dans les jardins qu’entretient ce dernier (c’est son métier), les deux hommes s’efforcent de reproduire l’un des treize buts de Just Fontaine. Un cerisier fait office de gardien adverse. Les pommiers défendent en WM. Les feuillages alentours reproduisent les clameurs d’un stade suédois. Le père devient Kopa ou Piantoni, l’homme de la dernière passe.

Les treize premiers chapitres se terminent ainsi par la reconstitution de chaque but de Justo Fontaine. Contre le Paraguay, la Yougoslavie, l’Écosse, l’Irlande du Nord, le Brésil, l’Allemagne de l’Ouest. Et chacun des chapitres (il y en a 17, comme le numéro que portait Fontaine en Suède) a pour titre une phase de jeu : “Balle au centre”, “Passe en retrait”, “Lob”, “Tacle glissé”…

Entre Fontaine et Verlaine

Le narrateur est fils unique mais il a deux maisons. Celle de ses parents et celle de la vieille tante qui ne jure que par la religion. Celle-ci n’a d’yeux que pour Dieu. Elle fait répéter au gamin les mêmes réponses aux mêmes questions qu’elle pose, persuadée que la foi s’installe de force dans les esprits. Elle le conduit fréquemment à la messe où le gamin, pour tromper l’ennui, décrit chaque célébration avec des métaphores footballistiques.

La vieille tante bigote a un jour éveillé la curiosité de l’enfant lorsqu’elle a prétendu avoir été l’amie de Paul Verlaine. Elle était serveuse dans le restaurant où venait dîner le poète. Mais leur relation fut sans doute plus intime encore. L’enfant sera fasciné par l’œuvre de l’auteur des sanglots longs des violons de l’automne. Puisqu’il fait après tout partie de la famille.

Amoureux du foot comme des écrits, le gamin s’en remet autant à Verlaine qu’à Fontaine. Dans son imaginaire, le buteur des Tricolores aurait pu être poète et Verlaine, avant-centre. Le premier roman de Jean-Louis Crimon est un récit de souvenirs d’enfance avec des réflexions sur l’écriture, la religion, le football et le jardinage. Un roman qui réconcilie les univers des matchs et des mots.

 

Richard Coudrais.

https://www.footichiste.com/2021/11/09/jean-louis-crimon-verlaine-avant-centre/

 

A propos de Verlaine, de Just Fontaine et de Jean-Louis Crimon

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Quelques petites précisions :

2 Janvier 2001, pas 2006, pour première date de parution. 

Verlaine avant-centre sera réédité à plusieurs reprises : 6 avril 2001, 14 février 2002, 23 Janvier 2004.

Le narrateur n'est pas fils unique : cf. chapitre 1, ( pages 13 et 14), c'est avec sa petite soeur qu'il invente "l'eau-lumière", grâce aux épinoches capturées dans la rivière qui borde le verger.

La Tante Laure n'a jamais "prétendu avoir été l'amie de Paul Verlaine", c'est le jeune narrateur qui en fait la déduction, déduction hâtive et fautive, après avoir feuilleté "Jadis et Naguère" et lu cette incroyable dédicace : "A la louange de Laure et de Pétrarque". Il en déduit que Laure, c'est sa Laure à lui, sa Tante Laure, mais il s'agit, bien sûr, de Laure de Noves, la Laure de Pétrarque.

Adaptation théâtrale et mise en scène de Verlaine avant-centre sont signées René Albold. La pièce sera jouée, en mars et avril 2009, à Saint-Quentin-en-Yvelines, au Prisme, à Mantes-la-Jolie et à Plaisir.

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14 mai 2022 6 14 /05 /mai /2022 08:57
Paris. Les Ondes. Mars 2009. Un metteur en scène et un romancier. © Jean-Louis Crimon
Paris. Les Ondes. Mars 2009. Un metteur en scène et un romancier. © Jean-Louis Crimon

Paris. Les Ondes. Mars 2009. Un metteur en scène et un romancier. © Jean-Louis Crimon

Un metteur en scène aguerri et un romancier débutant. Grâce au premier, Verlaine avant-centre, roman du second, devient pièce de théâtre. René Albold, metteur en scène, s'est pris de passion pour cette façon de concevoir la vie comme un match de foot géant. La Coupe du Monde de 58 comme ossature de la grande aventure. Le Zidane de l'époque se nomme Fontaine. Just Fontaine, auteur - mais oui, auteur peut se dire aussi d'un footballeur -, auteur de 13 buts en une seule Coupe du Monde. Record absolu. Record jamais battu. Pas même égalé. 

Le verger transformé en terrain de football devient le lieu sacré de la répétition des actions qui conduisent au but de l'avant-centre de l'Equipe de France. 13 soirs pour 13 buts. Le père et le fils rejouent la Coupe du Monde. L'odeur de l'herbe fraîchement tondue, le gros noyer devenu Jonquet ou Roger Marche, le petit bigarreau sur l'aile baptisé Piantoni, le jeune pommier du centre nommé Kopa, tout est en place pour un match de rêve. Le match. Celui qui préfigure la vie entière.

© Jean-Louis Crimon

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13 mai 2022 5 13 /05 /mai /2022 08:57

Amiens. Stade de la Licorne. Sedan-Calais. 20 Janvier 2001. © Jean-Louis Crimon

Mi-temps d'un match de 32èmes de finale de la Coupe de France qui se joue à Amiens, au Stade de la Licorne, ce samedi 20 janvier 2001, Sedan-Calais. Thierry Roland et Jean-Michel Larqué pour parrains de baptême. Insolite présentation de "Verlaine avant-centre", la première à la télévision. Impact national immédiat. 

 

Thierry Roland présente "Verlaine avant-centre", roman de Jean-Louis Crimon

 

© Jean-Louis Crimon

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12 mai 2022 4 12 /05 /mai /2022 08:57
Amiens. Equipe Fac de Lettres. Mai-Juin 1972. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Equipe Fac de Lettres. Mai-Juin 1972. © Jean-Louis Crimon

Mai-Juin 1972. Terrain du Stade Delaporte. Terrain de l'Olympique Amiénois. Michel Margerin pour entraîneur. Toujours à valoriser chaque joueur de cette équipe des étudiants de la Fac de Lettres. Davantage des poètes du ballon rond que des techniciens professionnels. Capables d'exploits aussi inédits qu'inattendus, mais aussi de "toiles" impensables. Finale de la Coupe de l'Université de Picardie. Mini Tournoi où dans l'équipe Fac de Médecine, jouent Pierre Mankowski et André Cadart, deux vrais pros. Nous, les "Lettres", on a deux Philippe, Philippe Monchy qui joue en CFA, à Boulogne, et Philippe Demarcy, chanteur passé par le Petit Conservatoire de la chanson de Mireille. Notre équipe, pourtant de Lettres, ne se paie pas de mots. En finale de la Coupe de l'Université, Médecine a gagné. Normal. Leurs joueurs étaient plus forts. J'ai oublié le score.

Dans la tête, après la défaite, vite se replonger dans les auteurs au programme de la Licence de Philo, - les oraux approchent -, mais pas encore la moindre idée d'un roman qui pourrait s'appeler... Verlaine avant-centre.

 

© Jean-Louis Crimon

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11 mai 2022 3 11 /05 /mai /2022 08:57
"Bouillon de Culture". 23 Février 2001. Bernard Pivot. © Capture d'écran / Jean-Louis Crimon
"Bouillon de Culture". 23 Février 2001. Bernard Pivot. © Capture d'écran / Jean-Louis Crimon

"Bouillon de Culture". 23 Février 2001. Bernard Pivot. © Capture d'écran / Jean-Louis Crimon

Dernier vendredi de février 2001. Antenne 2. Le soir où "Verlaine avant-centre" fait l'ouverture de Bouillon de Culture. Emission consacrée aux "blessures de l'enfance". Bernard Pivot, face caméra : "Bonsoir à tous, paradoxalement, en ouverture de cette émission sur les blessures de l'enfance, je voudrai vous conseiller la lecture d'un livre absolument délicieux, certainement les souvenirs d'enfance du narrateur, un livre délicieux où l'on voit un petit garçon qui a 9 ans, qui risque surtout des blessures sur les terrains de football... on est en 1958, Just Fontaine marque 13 buts en Suède, dans la phase finale de la Coupe du Monde, et le petit garçon, lui aussi va marquer 13 buts, parce que Justo, évidemment, est son idole et alors, entre deux buts, il raconte ses souvenirs d'enfance, son enfance heureuse, parfois aussi chagrine, entre ses parents, l'école, la mairie, la campagne, la pêche à la ligne, et puis aussi son envie de devenir écrivain, et puis aussi il a une grand Tante dont il pense qu'elle a été l'amie de Verlaine, qu'elle a été très aimée de Verlaine, voici pourquoi...

 

Bernard Pivot ouvre alors mon roman, page 77, et commence à lire, devant ses cinq invités médusés : "Un jour, entre les livres de Tante Laure, j'ai découvert sur une étagère, un livre de poèmes de Verlaine. Jadis et naguère était son titre. La dédicace du premier des poèmes de ce livre-là me parut extraordinaire. C'était écrit : A la louange de Laure et Pétrarque. Bien sûr, je ne savais pas qui était ce Pétrarque, mais sûr, Laure, c'était ma Tante Laure. La preuve que Verlaine l'avait aimée et qu'elle, en retour, s'était juré de n'aimer que lui."

Voilà, vraiment, c'est très poétique, c'est délicieux, faut un peu aimer le football aussi, enfin, voilà..."

L'auteur s'appelle Jean-Louis Crimon,  il était journaliste au Courrier Picard, il est maintenant grand reporter, je crois, à France Culture. Son ouvrage s'intitule "Verlaine avant-centre", et il est paru aux édions du Castor Astral, je vous présente mes cinq invités..."

 

Sourire attendri de Boris Cyrulnik, juste en face de Catherine Dolto, fille de Françoise Dolto. Joli plateau ce soir-là. Dommage, je n'en suis pas. Déception de courte durée. Fier et heureux surtout que mon premier roman ait pu avoir l'honneur, à une heure de grande écoute, de cette émission culturelle, populaire et exigeante à la fois. Surtout sans en avoir été informé.

Le lundi suivant, téléphonant à Antenne 2, pour remercier Bernard Pivot de sa délicate attention, son assistante me confie : "Bernard a beaucoup aimé votre roman, il a hésité à vous inviter, mais il s'est dit, compte-tenu du nombre de participants, que vous risqueriez de passer en toute fin d'émission, et que ce ne serait pas très porteur pour vous et votre livre..."

- Il a très bien fait, madame, dis-je en remerciant à nouveau. Regrettant un court instant d'être passé tout près, très près, très très près, de cette gloire télévisuelle éphémère, gloire pourtant vitale pour la vie d'un roman. J'appris très vite, par la suite, que toutes les FNAC de France, avaient dès le lendemain de l'émission, passé, chacune, des commandes de 5 à 10 exemplaires. Preuve, s'il en fallait une, que Bouillon de Culture et Bernard Pivot, étaient, en ce temps-là, d'excellents prescripteurs.

 

© Jean-Louis Crimon

 

Le lien de la vidéo, c'est cadeau : juste à cliquer sur cette dernière ligne...

 

Bernard Pivot présente "Verlaine avant centre", roman de Jean-Louis Crimon

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10 mai 2022 2 10 /05 /mai /2022 08:57
Adapté au théâtre, par la Compagnie  Engrenage Théâtre. Mars 2009. © Jean-Louis Crimon
Adapté au théâtre, par la Compagnie  Engrenage Théâtre. Mars 2009. © Jean-Louis Crimon

Adapté au théâtre, par la Compagnie Engrenage Théâtre. Mars 2009. © Jean-Louis Crimon

Une idée et une mise en scène de René Albold, de la Compagnie Engrenage Théâtre, installée à Auvers-sur-Oise. Auvers rime avec "aux vers", clin d'oeil de Paul Verlaine à Vincent van Gogh, clin d'oeil du destin, fantaisie du hasard, le hasard, pseudonyme de Dieu quand il veut rester anonyme. 

Le spectacle, créé au Prisme de Saint-Quentin-en-Yvelines, sera joué à plusieurs reprises dans les Yvelines, à Mantes-la-Jolie et à Plaisir. Pour le plus grand plaisir d'un romancier débutant, fasciné de voir ses mots et ses phrases devenir paroles parlées à haute voix par un comédien qui incarne à merveille un texte jusque là silencieux. La magie du théâtre, c'est, dans l'instant, rendre vivant ce qui était inerte, c'est le livre qui se met à vivre, c'est à tout moment donner vie aux mots du roman. Seul regret, que la Picardie n'ait pas repris et diffusé à volonté cette adaptation où l'enfance picarde est tellement vivante. 

Dans son petit papier du 12 février 2009, Philippe Lacoche, journaliste au Courrier Picard, avait dit l'essentiel : " Rappelons que dans son roman, Jean-Louis Crimon fait revivre la Coupe du Monde de 58, mais c'est surtout une ode à l'enfance et à la poésie."

 

© Jean-Louis Crimon

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9 mai 2022 1 09 /05 /mai /2022 08:57
Paris. 2008. Heimermann, Fournel, Crimon, Echenoz. Une attaque de rêve. Stade Charléty. © DR

Paris. 2008. Heimermann, Fournel, Crimon, Echenoz. Une attaque de rêve. Stade Charléty. © DR

Quatre prix Tristan-Bernard pour une attaque de rêve. Benoît Heimmermann, Paul Fournel, JLC et Jean Echenoz. Un soir à Charléty. Le stade Sébastien-Charléty. Remise du Prix Tristan-Bernard à Jean Echenoz pour Courir, biographie romancée consacrée à Emil Zatopek, parue aux éditions de Minuit. Ce prix Tristan-Bernard, surtitré Grand Prix de Littérature Sportive a été attribué pour la première fois, en 1943, à Roger Frison-Roche pour son roman Premier de cordée.

 

Pour Tristan Bernard, créateur de l'Asssociation des Ecrivains sportifs, le sport et la littérature n'ont rien de contradictoire. Bien au contraire, pour le romancier et auteur dramatique, célèbre pour ses mots d'esprit, de nombreuses passerelles réunissent sport et littérature. Créé en 1943, le Grand Prix de Littérature Sportive se donne pour ambition de couronner un ouvrage écrit en langue française, pour ses qualités littéraires avant tout, son authenticité et son originalité. Il a pour but de contribuer à la reconnaissance, à la popularité et au renom du sport. Pour le bonheur de la littérature et des écrivains. 

 

© Jean-Louis Crimon

 

1989 : Paul Fournel, Les athlètes dans leur tête. Ramsay.

2001 : Jean-Louis Crimon, Verlaine avant-centre. Le Castor astral.

2002 : Benoît Heimermann, Tabarly. Grasset.

2008 : Jean Echenoz, Courir. Editions de Minuit.

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8 mai 2022 7 08 /05 /mai /2022 08:57
L'Union. 24 Nov. 2002. © Jean-Pierre Prault. Lettre manuscrite. © Serge Laget. L’Équipe.
L'Union. 24 Nov. 2002. © Jean-Pierre Prault. Lettre manuscrite. © Serge Laget. L’Équipe.

L'Union. 24 Nov. 2002. © Jean-Pierre Prault. Lettre manuscrite. © Serge Laget. L’Équipe.

 

Incroyable bonheur de relecture ce matin. D'abord, avec l'article paru dans L'Union, en novembre 2002, superbe papier signé Jean-Pierre Prault. C'est si rare d'être si bien saisi et compris. D'autant que l'interview s'est faite au téléphone. En dix minutes à peine. Entre deux trains, je m'en souviens très bien. Dans la foulée, relecture de cette carte postale signée Serge Laget, à l'époque journaliste à L'Equipe Magazine. Serge Laget, premier supporter - le mot s'impose pleinement ici -  de Verlaine avant-centre, premier roman. Premier roman pour réunir deux passions : football et poésie. Un récit construit sur la personne et les prouesses de Just Fontaine, le célèbre buteur de l'Equipe de France de 1958. 13 buts en une seule Coupe du Monde. Record absolu. Record jamais battu. 13 chapitres en hommage aux 13 buts. Chaque chapitre prend fin avec les actions de jeu, les dribbles, les passes qui amènent au but de Fontaine. L'avant-centre parfait. En filigrane, en transparence, le poète parfait.

Verlaine s'infiltre dans le récit. Pourquoi Verlaine ? Parce qu'un poète, c'est un avant-centre qui marque des buts avec des mots. Conviction irrésistible du jeune narrateur. Au début du match, les footballeurs se placent en W-M. mais, bien sûr, la position des joueurs évolue au cours de la rencontre et forcément, toutes les lettres de l'alphabet s'écrivent alors sur la pelouse. Avec les lettres, on fait des mots. Avec les mots, on fait des phrases. La magie opère : les joueurs, dans leurs placements, leurs déplacements, leurs dribbles, leurs passes, une-deux ou une-deux-trois quand ils jouent en triangle, écrivent sans le savoir une histoire que seul le narrateur affirme savoir lire. Les phases de jeu sont, sans en avoir l'air, des phrases du livre. Enlevez la lettre " r " au mot "phrase", il devient "phase". Ajoutez la lettre " r " au mot "phase", il devient "phrase". Fabuleux, non ?

 

Serge Laget avait été fasciné par le titre de mon roman. L'homme adorait autant Verlaine que Fontaine. Autant la poésie que le football. Le lecteur idéal. Même si l'homme plaçait le cyclisme au-dessus de tous les sports.

Relire les mots de Serge, à propos de la parenté Verlaine/Fontaine et surtout du rapport Verlaine/Football, est toujours pour moi quelque chose de vraiment extra-ordinaire. Ce que je ne savais pas, ce que je n'aurais jamais osé imaginer dans mes gamberges les plus folles, c'est que Verlaine, le poète des sanglots longs de l'automne, le poète des Poèmes saturniens, ait pu, vraiment, taper dans un ballon rond. Dans un ballon de football. Serge Laget est formel :

 

" Mais le plus important, je te confirme bien ma remarque initiale : Verlaine a tapé dans un ballon, joué au football ! ! !

" Cette​ expérience s'est passée en 1876-1877 quand il était professeur de français et de dessin à Stickney (Lancashire). Il bavarde beaucoup avec M. Andrew, directeur de l'école, le chanoine protestant Coltman et le colonel Grantham... Ce dernier avait deux enfants à qui Verlaine donnait des leçons particulières... Est-ce un des fils Grantham, toujours est-il qu'un de ses élèves offrit au poète à jouer au football...

" C'est absolument sûr. Ton titre est en fait celui d'un visionnaire. Bravo. Je me fais tout petit. Ma vive considération." Signé: SERGE LAGET.

 

Difficile, après pareil hommage, de rester modeste. Toi, après ça, tu t'es dit : aucun doute, le titre, ce sacré beau titre, ce superbe titre, c'est Verlaine lui-même qui te l'a... soufflé !

 

© Jean-Louis Crimon

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