6 janvier 2024
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Amiens. Rue Delpech. Café Philo au Balto. Saison 2020/2021. © Michel Vouta
Belle idée au départ, mais très vite le beau Café Philo s'est métamorphosé en Café du Commerce. Puis carrément en Brèves de comptoir. Pas la même histoire. Pas évident de passer du "Je pense", souvent dans le sens de "Je crois", au "Je pense vraiment". Penser, c'est douter. Difficile de penser avec ceux qui croient. Qui croient avoir raison. Qui confondent opinion et raison. Ici, le "Je pense, donc je suis" devenait très vite "Je pense, donc j'essuie". Les critiques, les contradictions, les désaveux et... les verres au fond du Café. Bis, Bis repetita..., Bis... trop.
© Jean-Louis Crimon
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5 janvier 2024
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Paris. 15 Janvier 2012. Avec Jean-Yves Reuzeau. Castor Astral. © Droits réservés.
Convaincre votre Editeur que vous avez écrit un très beau roman est un grand moment. Surtout quand votre Editeur n'aime pas vraiment les romans. Son pays, c'est la poésie et les poètes. Normal que ça tangue pour ton "Du côté de chez Shuang". Toujours cruel pour un auteur qui joue sa vie en 180 pages de n'être pas compris. Suivi, encouragé, conforté. Le roman ne verra le jour qu'en août 2013. Ce ne sera pas le succès et la reconnaissance que l'auteur espérait. C'est la vie des romans. Tout simplement.
© Jean-Louis Crimon
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4 janvier 2024
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Rome. Vicolo delle Palle. Déc. 2023. © Florence Crimon
Les années France Culture et les cours de journalisme à la Faculté des Lettres semblent bien loin. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment toutes ces années ont pu passer si vite et surtout pourquoi, pour être resté jeune si longtemps, on se sent devenir vieux d'un seul coup. A peine le temps d'apprendre à parler et d'apprendre à écrire que ça sent déjà la fin du parcours. Tant d'amis de mon âge sont déjà partis pour le pays de l'envers des nuages. Un regard, parfois, vous effleure, mais c'est souvent le regard d'un absent ou d'un qui vient tout juste de s'absenter. L'ennui, chez les vivants, c'est quand on commence à se rendre compte qu'on connaît plus d'absents que de présents.
© Jean-Louis Crimon
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3 janvier 2024
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Paris. Quai de la Tournelle. Saison 2010/2011. © DR.
Ecrire, oui, peut-être un jour, mais d'abord, jour après jour, écrire sa vie. Ecrire sa vie pour un jour écrire tout court. S'enrôler dans tous les métiers. Jamais définitivement. Se faire intermittent. Pas du spectacle. Intermittent des métiers manuels. Manutentionnaire, OS, Ouvrier spécialisé, mais sans spécialité, manoeuvre, magasinier. La Ruche, Laden, Saveco... Ton parcours, tes études, tes diplômes, tu les oublies, tu les mets de côté. Tu traînes, tu prends ton temps. Licence de Philosophie, Licence de Sociologie et Licence de Lettres modernes, aux 2/3 seulement, pour avoir boudé le Certificat de grammaire générative. La dimension "générative" de la grammaire t'a jamais passionné.
Un jour, une année, une rentrée scolaire, tu te dis "assez traîné, assez lambiné, assez appris en marge", tu entre dans la pleine page, tu deviens professeur de Philosophie. Deux belles années à la Cité Scolaire de ta ville. Puis tu traverses la rue : tu choisis de devenir journaliste. La vraie vie commence.
© Jean-Louis Crimon
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2 janvier 2024
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Paris. Centre de reprographie. Avenue Marceau. Juin 2013. © Jean-Louis Crimon
Un jour, j'ai croisé Marc Levy. Enfin, pour être précis et honnête, nos manuscrits se sont croisés. Dans un centre de reprographie. Rencontre fortuite. Entre deux auteurs, l'auteur traduit dans une quarantaine de langues, publié dans une cinquantaine de pays et qui se vend à cinquante millions d'exemplaires et l'auteur inconnu. Pas lu ou à peine parcouru. L'auteur de "Du côté de chez Shuang" qui ne mériterait qu'un seul Prix : le Prix du roman passé inaperçu.
© Jean-Louis Crimon
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1 janvier 2024
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Paris. Radio France. 30 Nov. 2014. Salon du Livre. © Jean-Louis Crimon
Ecrire un dernier livre et participer au seul Prix littéraire qui n'existe pas encore, le Prix du dernier roman. L'oeuvre ultime d'un écrivain qui entend tirer sa révérence.
Comme pour le Prix du premier roman, il devra être écrit en français, publié par un éditeur francophone et avoir un circuit de distribution en librairies. Pas d'auto édition acceptée et pas davantage de traduction. Ce "dernier roman" devra paraître entre mi-août d'une année et début avril de l'année suivante. Participation naturelle ainsi à la rentrée littéraire de septembre.
Quel éditeur ou quelle Académie sur la ligne de départ pour créer ce Prix ? L'auteur, bien sûr, s'engagerait, par écrit, à ne plus jamais rien publier de son vivant.
© Jean-Louis Crimon
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31 décembre 2023
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Amiens. Jardin. Troglodyte mignon. (Troglodytes troglodytes). Mars 2023. 15:05. 1/200. © Jean-Louis Crimon
Le Troglodyte mignon est l'un des plus petits oiseaux d'Europe. Il pèse entre 8 et 13 grammes et mesure de 9 à 10,5 cm. Il possède une faculté extraordinaire de se cacher et de se faufiler dans les buissons ou le sous-bois. Son chant est très puissant au regard de sa petite taille. Son corps rond est revêtu d'un plumage brunâtre, son bec est brun foncé, mince et très pointu, et ses pattes rose brun. Particularité du Troglodyte mignon, cette petite queue, presque toujours dressée à la verticale. Son plumage connaît une mue complète pendant les mois d'août et de septembre.
Insectivore, le Troglodyte mignon se nourrit de petits insectes, de chenilles, de papillons, ainsi que d'araignées, de mille-pattes et de petits escargots. Sa petite taille et, toute proportion gardée, son grand bec, lui permettent d'accéder à des sources de nourriture inaccessibles aux autres espèces d'espèces d'oiseaux. Lorsqu'il est en quête de sa nourriture, il se déplace rapidement, sautillant d'un endroit à l'autre. Le vol du Troglodyte mignon est rectiligne sur de courtes distances, juste un peu au-dessus du sol, avec des battements d'ailes rapides. Il passe une grande partie de ses journées à se nourrir et suit, à cette fin, un itinéraire qu'il répète avec application. Répétition millimétrée d'un rituel établi au centimètre carré d'écorce ou de verdure près. Des ornithologues ont déjà observé des Troglodytes mignons nourrissant de jeunes Mésanges charbonnières, tandis que de jeunes Troglodytes sont parfois nourris par des Pouillots véloces.
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30 décembre 2023
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Amiens. Jardin. Rouge-gorge familier. (Erithacus rubecula). 24 Janvier 2021. 11:34. 1/25. © Jean-Louis Crimon
Quinze grammes à peine, vingt centimètres d'envergure, deux yeux noirs comme des billes, petit bec pointu, pattes longues et fines, poitrail superbe, orange plutôt que rouge, même si tu t'appelles toujours rouge-gorge, couleur vive qui te distingue de tous les autres oiseaux du jardin. De toi on dit que tu es capable de voler jusqu'au soleil, pour apporter le feu aux hommes.
Tu es la lumière des jours gris.
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29 décembre 2023
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Amiens. Jardin. Fauvette à tête noire mâle. (Sylvia atricapilla). 8 février 2023. © Jean-Louis Crimon
C'est sans doute la calotte noire qui accentue le clin d'oeil de la fauvette. Photo prise à la sauvette. C'est la première fois que je la vois prendre la pose. Une fraction de seconde à peine. La calotte noire, signature du mâle adulte, joli contraste avec le gris clair du reste de la tête. La femelle a une calotte d'un roux-châtain assez soutenu, avec un effet de contraste moins flagrant. L'espèce n'est pas grégaire. La fauvette noire se nourrit en solitaire et migre isolément, plutôt de nuit. Cependant, quand la nourriture est abondante, par exemple en été, quand les sureaux débordent de grappes de baies juteuses, il est possible d'observer de nombreuses fauvettes se nourrissant ensemble, mais sans excès de complicité entre elles. En hiver, elles ne fréquentent pas les mangeoires, les graines ne les intéressent pas. Les baies de gui et surtout les baies de lierre sont essentielles à leur survie. Le lierre qui, dans le jardin, recouvre une bonne partie des murs de briques rouges, sans aucun doute la raison du passage de la fauvette noire.
© Jean-Louis Crimon
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28 décembre 2023
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Amiens. Jardin. Accenteur mouchet. (Prunella modularis). 31 Oct. 2022. 10:44. 1/80. © Jean-Louis Crimon
Par sa taille, il fait penser au rouge-gorge. Par son plumage brun, il pourrait passer pour un moineau, mais la finesse de son bec dissipe toute confusion. L'Accenteur mouchet est un oiseau discret à l'aspect faussement terne. De loin, c'est vrai, on peut le confondre avec une femelle moineau ou encore avec un jeune rouge-gorge familier. Un juvénile qui n'a pas encore son poitrail rouge orangé.
L'Accenteur mouchet se nourrit d'invertébrés, insectes, araignées, mouches, vers, chenilles, mais aussi de graines, de baies et de fruits en hiver. Il n'hésite pas à s'approcher des mangeoires pour y picorer quelques graines ou des miettes. Il chasse le plus souvent au sol en utilisant ce bec long et fin pour soulever les feuilles mortes et dénicher les insectes qui s'y cachent. De quoi mériter amplement ce génial surnom, donné par le naturaliste Buffon : "traîne-buisson".
© Jean-Louis Crimon
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