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24 septembre 2016 6 24 /09 /septembre /2016 16:16
Amiens. Septembre 2016. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Septembre 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher urbain des bois,

 

A nouveau, tu t'interroges sur la raison de ces fenêtres closes, obturées à tout jamais pour de sordides calculs de taxes locales et tu te demandes bien qui de quel siècle, de quel millénaire, de quel gouvernement, déclarera l'obligatoire réouverture des fenêtres murées ? Ce jour-là, celui-là, oui, tu voteras pour lui.

Pour en finir avec cette BD absurde où les maisons, volets fermés, fenêtres murées, dessinent une ville zarbie qui a peur de la lumière.

Robin des bois des villes, militant de l'ouverture à plein tube, aux armes, citoyens, citoyennes, ouvrons grand les persiennes. Défenestrons les fenêtres aveugles. Jetons par la fenêtre ces fenêtres de briques. Souhaitons la bienvenue au retour de la lumère.

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23 septembre 2016 5 23 /09 /septembre /2016 13:57
Amiens. 23 Sept. 2016.. © Jean-Louis Crimon

Amiens. 23 Sept. 2016.. © Jean-Louis Crimon

Cher vieil enfant rêveur,

 

Bien sûr, tu connais la fée carabosse, celle qui a endormi pour cent ans la Belle au bois dormant, mais la fée maraboutée, non, jamais tu n'en avais entendu parler. Bizarre de la croiser comme ça dans le matin d'une ville encore endormie. Les fées, tu y as cru longtemps. Même si tu savais qu'elles n'étaient pas toutes gentilles. Pas toutes de bonne fées. Certaines ne sont que de vilaines sorcières.

L'histoire de Carabosse, tu t'en souviens très bien. La fée Carabosse, c'est la méchante de La Belle au bois dormant, la maléfique. Pour se venger de ne pas avoir été invitée au baptême de la princesse Aurore, cette fée malveillante lance un sort à la jeune fille: à cause d'elle, Aurore se piquera le doigt avec un fuseau et sera emportée par un sommeil de 100 ans. Sacrée rancunière la fée Carabosse.

 

La fée maraboutée, elle, a pignon sur rue. C'est une fée textile. Non pas textuelle. Une fée bien dans le siècle. Une fée commerce et commerçante. Qui prétend affirmer une vision de la mode bien à elle et un style très personnel. Choisir une robe La fée maraboutée, c'est, dit-elle, saison après saison, savoir s'inspirer de l'absolu féminin. Elle le conjugue avec les tendances du moment. La Fée Maraboutée, -c'est encore elle qui le dit- aime les détails soignés mais pas frivoles. La fée maraboutée se veut bien dans la mode, bien dans la vie. Que tout cela est bien dit, et ma foi, bien... enrobé.

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22 septembre 2016 4 22 /09 /septembre /2016 13:43
Amiens. Septembre  2016. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Septembre 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher petit paysan, à la ville par accident,

 

Tu n'as pas vu passer l'été et c'est déjà l'automne, tant pis pour toi que ça étonne. L'été s'enfuit, l'été s'en fut, l'automne est là, que veux-tu ? Faut bien s'y faire, la belle affaire, se faire une raison, on n'empêche pas le retour des saisons.

L'automne des sanglots longs des violons de qui tu sais ou le 22 septembre de qui tu vois, aujourd'hui tu as le choix pour chanter cette saison qui met le coeur en déraison. Le bleu du ciel n'a rien d'essentiel, mais tu aimes le retour des couleurs pastel. Tu te dirais presque, même si ça n'est pas toujours vrai, que la vie est belle...

 

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21 septembre 2016 3 21 /09 /septembre /2016 13:34
Amiens. Rue Dijon. 21 Sept. 2016. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Rue Dijon. 21 Sept. 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher scribe scribouillard incorrigible scripteur scriptomane,

 

Euréka ! A la bonne heure ! Dans le coin droit de cette pyramide de briques, ce rectangle est pour toi. S'est même nuitamment métamorphosé en presque page blanche. Pour que tu poèmises le matin sur fond bleu de marge. Qu'importe si aux yeux des passants, tu passes pour barge !

Reste à trouver le bon porte-plume ou le bon porte-mots. Pour calligraphier de ta belle écriture tes pleins et tes déliés. Pour écrire en creux ton trop plein d'amour. Calligraphier tes calligrammes. Imprimatur de ton âme. Mais oui, Guillaume, ici, on se souvient d'Apollinaire.

Quand le jet d'encre devient jet d'eau.

Quand lève l'ancre de ton bateau... Quand tes mots s'en vont à vau-l'eau... Quand le hasard t'invite et que tu vis ta vie à la va-vite...

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20 septembre 2016 2 20 /09 /septembre /2016 12:16
Amiens. Sept. 2016. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Sept. 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher citadin d'un autre siècle,

 

Tu t'étonnes toujours d'un rien, soudaineté de l'averse ou percée inattendue d'un rayon de soleil. Tu as toujours l'oeil en éveil. Tu devines les moments rares. Tu t'attardes sur ces gestes simples de la vie de chaque jour. Tu n'es pas un grand adepte du mot "quotidien". Pas davantage de l'expression "au quotidien". En ce qui concerne les instants, l'anodin, l'insignifiant, le sans importance, aux yeux des autres, te fascinent toujours autant. Plus l'instant pourrait passer pour dérisoire, plus il a d'importance à tes yeux.

 

Image qui n'a plus cours, comme un clin d'oeil flash-back, à une époque où balayer et lessiver sa part de trottoir n'est pas chose courante. Même au temps de l'eau courante. Plus dans les moeurs. Plus dans le savoir être ou le savoir vivre des gens. Plus dans l'époque.

Epoque où les zélés élus, les donneurs de leçons, les présidentiables en campagne, les harangueurs professionnels ont simplement oublié la première des recommandations, à savoir, au propre ou au figuré, d'abord et avant tout... balayer devant sa porte.

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17 septembre 2016 6 17 /09 /septembre /2016 15:30
Amiens. Sept. 2016. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Sept. 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher infatigable piéton fatigué,

 

Paradoxe toujours, paradoxe cruel, d'une cruauté crasse pour celui qui passe et qui trimballe sa carcasse. Celui que la vie n'a pas épargné, celui qui est en retrait, à l'écart, sur le côté, de la vie comme de la voie, celui qui se pose un instant, pour souffler un peu, pour se reposer. Celui qui sait  ce que c'est que de devoir se poser pour se reposer. Seule et unique exigence du piéton du macadam. Sans état d'âme.

S'arrête, par mégarde ou par malice, devant la triple vitrine de l'EPARGNE RETRAITE.

Vraiment, - tu en es le seul indigné -, rien ne lui sera épargné. Les assurances ne manquent pas d'assurance. Sur l'affiche, on peut lire en lettres capitales: "A VOS CÔTéS, ET TOUJOURS DANS VOTRE INTéRÊT.

Tu te demandes ce qui le retient de gueuler: Publicité mensongère.

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16 septembre 2016 5 16 /09 /septembre /2016 19:10
Chereng. 16 Sept. 2016. © Jean-Louis Crimon

Chereng. 16 Sept. 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher pauvre mortel,

 

Tu ne t'y feras jamais. A 7 ans déjà, enfant de choeur déjà, tu sais que tu as un problème avec la mort. Tu ne comprends pas pourquoi la vie doit finir comme ça. Tu ne comprends pas comment les vivants trouvent la force d'accepter d'une façon aussi sereine la mort de l'un des leurs. A nouveau, cette année, te revoilà face au cercueil d'un de tes amis. Depuis Janvier, ce doit être la quatrième fois. Comme à chaque fois, tu es sensible à la beauté sobre d'une église où les familles, les enfants, les proches, se rapprochent. Sans trop laisser transparaitre leur souffrance ou leur peine. Comme si la mort pouvait avoir cette apparence paisible et tranquille d'une fin de matinée d'été.

Le prêtre t'a semblé parfait dans son rôle d'intercesseur. Tu aurais aimé aller le saluer après l'office, mais il est parti très vite. Il avait ailleurs un autre rendez-vous. Une messe de mariage à célébrer. Il a eu la simplicité de glisser cette précision dans son homélie. Tu as pensé, tout bas, une messe de mariage après une messe d'enterrement, sans doute aussi un baptême, sûrement le lot du curieux métier de représentant de Dieu.

Tu aurais aimé lui dire à cet homme, même si tu as toujours du mal avec la belle histoire de la vie éternelle, que tu l'as trouvé plutôt bien dans sa manière de faire. Plutôt juste et réconfortant. Même si un TGV qui tombe en panne en rase campagne l'a privé, lui et ses fidèles, de l'hommage prévu d'un père jésuite, grand ami du défunt. Comme si celui qui, tout au long de sa vie, - ce n'est pas médire que de le dire -, avait méthodiquement failli à tant de rendez-vous, se trouvait à son tour victime d'un rendez-vous manqué. Quelques uns en ont souri, pas seulement intérieurement.

Un de vos amis communs, un ami hors du commun, un ami toujours bien vivant, lui, et qui a toujours un incroyable sens de la formule a résumé l'être humain aujourd'hui disparu :

Il était parfaitement imparfait, comme nous tous.

 

Ainsi, l'ami qui, tout au long de sa vie, avait su être, avec une réelle application, si souvent absent, a fini par s'absenter pour toujours. Toi, tu as du mal à l'accepter. Tu as eu à peine le temps de lui dire que, pour toi, il avait été important. Que tu n'oublierai jamais la chanson No mas et l'étude joyeuse de Spinoza. Ton petit mot est arrivé juste à temps. Paraît qu'il en a souri sur son lit d'hôpital. Tu n'en sauras pas davantage.

D'autant plus dommage, côté vivants, de ne faire l'effort de se retrouver que pour les enterrements, et pas un peu avant, quand le mort est encore...vivant.

 

 

 

© Jean-Louis Crimon

 
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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 13:59
Amiens. Saint-Leu. Au Sourire d'Avril. 1972. © Jean-Louis Crimon

Amiens. Saint-Leu. Au Sourire d'Avril. 1972. © Jean-Louis Crimon

Cher abonné aux petits hasards de l'existence,

Tu ne sais pas pourquoi cette photo te revient en mémoire aujourd'hui. Précisément aujourd'hui. Deux raisons au moins. Tu te souviens d'un commentaire laissé il y a déjà bien longtemps par un visiteur de ton album facebook. Pas n'importe quel visiteur. Un commentaire de ton ami de toujours, Richard Goldenberg. Un très beau commentaire que tu ne peux t'empêcher de relire:

" On dirait une scène d'un film italien des années 50 par exemple Giulietta Masina (Gelsomina) dans La Strada. Au premier plan, la joie de vivre, l'innocence, la grâce, la légèreté de l'enfance et derrière, les murs noirs annonciateurs du tragique de sa brutale destinée. "

La deuxième raison, c'est que ce Sourire d'avril est devenu roman. Roman signé Jacques Béal, qui sera dans une dizaine de jours, à la Bibliothèque Jean Giono de Cagny, l'invité de Michèle Biharé. Tu as dû prendre cette photo au début des années 70, dans l'autre siècle. En 1972, sans doute. Quand tu pars avec deux 36 vues pour une balade dans le vieux Saint-Leu, loin de l'amphi de Philo. Déjà, tu travailles l'image avec le texte. " Café Au Sourire d'Avril " devient la légende à l'intérieur de la photo. Comme un titre. Un titre de roman.

Le roman, Béal le publiera en 2012. 40 ans plus tard. Sous le titre Rendez-vous au Sourire d'avril. Aujourd'hui, le Café a disparu, mais il est éternellement vivant dans le roman qui met en scène un monde populaire qui n'est plus. Des personnes et des personnages d'un autre âge, mais qui, tous, exprimaient une vraie valeur humaine. Ce qui rend touchant et attachant, le roman de Jacques Béal.

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13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 17:07
Amiens. 7 Sept.2016. © Jean-Louis Crimon

Amiens. 7 Sept.2016. © Jean-Louis Crimon

Cher pauvre piéton perdu,

 

C'est une pratique qui t'étonne et qui t'insupporte. Une coutume urbaine devenue règle commune. Les cyclistes, - pas gâtés, c'est vrai, dans cette ville, côté pistes cyclables -, annexent sans détour et sans hésitation les trottoirs des piétons. Les trottoirs, dans cette ville, selon les rues, les quartiers, sont, - c'est encore vrai -, spacieux. Alors, les vélos déferlent, au mépris des vieilles dames et des vieux messieurs, au mépris des piétons de tous âges et même des enfants en bas âge. Ils foncent sur un espace très roulant, devant le piéton désabusé, bras ballants. Un piéton qui pense que le trottoir est pour lui, tout à lui. Même si, parfois, des automobilistes, tout autant expansionistes que les cyclistes, se garent aussi une roue ou deux sur la bordure de trottoir, mordant allégrement l'espace du piéton. Un piéton qui, un beau jour, se fera forcément renverser par un cycliste qui ne maîtrisera pas sa bécane. Absurde, non ? Inadmissible. Inacceptable. Le trottoir transformé en piste cyclable.

Sans passer pour un vieux grincheux, tu te murmures souvent entre les dents: mais que fait la police... municipale ?

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12 septembre 2016 1 12 /09 /septembre /2016 07:14
Contay. 11 Septembre 2016. © Jean-Louis Crimon

Contay. 11 Septembre 2016. © Jean-Louis Crimon

Cher paisible mécréant,

Tu l'avais presque oublié. Enfin, pas vraiment. Tu le savais, comme on a connaissance d'une évidence. Au village, il y avait un Temple. Le Temple des Protestants. Toi, tu étais né côté catholiques et donc, tu allais à l'Eglise. Mais tes meilleurs copains étaient protestants. Il y avait aussi deux cimetières: le cimetière des catholiques et le cimetière des protestants. Dans ces deux manières de vivre et de mourir, tu avais senti, très tôt, que ce Dieu que tous voulaient unique et singulier était vraiment pluriel et multiple. De là, sans aucun doute, dès tes 7 ans, -l'âge de raison- un scepticisme qui ne te quittera jamais. Une distance réelle avec ces choses de la vie éternelle, ce Dieu tout puissant, et ce Credo qu'il fallait savoir par cœur. Toi, ton cœur était ailleurs. Au catéchisme ou à la Messe, tu t'évadais par la pensée pour échapper à la main mise céleste et à ses terribles châtiments.

Souvenir très présent ce matin, les taquineries dont tu es la cible de prédilection. Tes copains protestants ne sont pas protestants tout le temps. Leur humour n'est pas toujours très catholique.

A la question: Tu crois en Dieu ? tu leur réponds sans hésitation: J'en sais rien, mais, sûr, s'il existe, lui, il croit en moi !

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