Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 septembre 2023 7 03 /09 /septembre /2023 08:57
Contay. Septembre 1907. Entrée par la route de Franvillers. Carte postale ancienne. © G. Lelong.

Contay. Septembre 1907. Entrée par la route de Franvillers. Carte postale ancienne. © G. Lelong.

La route de Franvillers, c'est la route qui conduit tout droit à la maison, notre maison. Notre maison est la première du village, juste après avoir franchi le pont de l'Hallue. On ne la voit pas sur la photo. Elle se trouve sur la gauche. Dans le prolongement de la maison de Tante Laure. Les deux maisons sont protégées par la rangée de tilleuls, toujours bien taillés en espaliers comme des arbres fruitiers. 

Chaque année, c'est par la route de Franvillers qu'arrive le berger. Ses moutons adorent l'herbe qui est devant chez nous. Il les laisse se rassasier en toute liberté. J'aime ce moment de l'année où le berger arrive par la route de Franvillers. 

 

 

© Jean-Louis Crimon

Partager cet article
Repost0
2 septembre 2023 6 02 /09 /septembre /2023 08:57
Contay. Avril 1961. Famille Crimon devant la maison. © Bernadette Buffet.

Contay. Avril 1961. Famille Crimon devant la maison. © Bernadette Buffet.

Ce doit être une des rares photographies où toute la famille est réunie devant notre maison. Prise par Bernadette, ma marraine, amie de toujours de ma mère, Juliette. Depuis le temps du Val des Bois et de la filature de Warmeriville, où Juliette, ma mère, et Bernadette étaient ouvrières dans le textile. Mari de ma marraine, Yvon, est au centre, entre mon père et ma mère. A côté de ma mère, ma petite soeur, et un peu en retrait, devant le moteur de la voiture, très affairé, mon petit frère. A la place du conducteur, votre serviteur. Pas peu fier de dominer la scène. Ou plutôt d'être un peu à l'écart. D'avoir pris mes distances. A la fois fier de "faire partie" de la famille, et volonté d'être déjà "un peu à part".

© Jean-Louis Crimon.

Partager cet article
Repost0
1 septembre 2023 5 01 /09 /septembre /2023 08:57
Contay. Ma maison d'enfance. Juin 2017. © Jean-Louis Crimon

Contay. Ma maison d'enfance. Juin 2017. © Jean-Louis Crimon

J'avais 7 ans et je l'aimais notre maison, tendrement. Il n'y avait pas l'eau courante. Pas l'eau chaude. Seulement une pompe dans la cour. Des murs en torchis et un grenier en terre battue. Un couloir étroit passé la porte d'entrée. La quitter à 14 ans, ma maison, la quitter pour toujours, et quitter la vallée de l'Hallue pour une autre vallée, la vallée de l'Ancre, fur un véritable arrachement. Une déchirure. Mais je n'ai rien laissé paraître. Rien montré. Rien montré à mon père, rien montré à ma mère, rien montré à ma soeur et rien montré à mon petit frère. Me suis seulement juré, l'année de mes 14 ans, l'année du déménagement, qu'un jour, elle serait à moi pour toujours. Qu'un jour, j'écrirai. Un roman. Un vrai livre. Pour elle. Avec elle. J'écrirai pour que ma maison soit éternellement mienne. Que mon amour pour elle accéde à l'éternité. Qu'elle soit éternelle. De cette belle éternité éphémère des romans. Qui vivent à peine plus longtemps que les hommes qui leur donnent vie.

© Jean-Louis Crimon

Partager cet article
Repost0
31 août 2023 4 31 /08 /août /2023 08:57
Charles Baudelaire. (9 avril 1821 - 31 août 1867). © Étienne Carjat.

Charles Baudelaire. (9 avril 1821 - 31 août 1867). © Étienne Carjat.

 

Saint-Sulpice, Salon du livre rare ou ancien. Début d'après-midi. "Les Fleurs du mal". Charles Baudelaire1857. Edition originale. Mais expurgée. Censurée. Sans les textes censurés. Fleurs condamnées par la 6e chambre correctionnelle. Fleurs coupées. Taillées. Retirées chez l'imprimeur par les forces de police, sur ordre des hommes de loi. Livre débroché, puis rebroché d'autorité. J'ai vu, j'ai touché, j'ai feuilleté ce livre-là. Bonheur étrange et intense. Charles, si tu m'entends, du néant où tu es, sache qu'ici, en ce moment, tu es toujours vivant. Je n'ai pas demandé le prix d'aujourd'hui de ton recueil sulfureux. Je sais que je ne peux pas jouer dans cette catégorie-là. L'amour du texte, l'amour de la chose imprimée, la passion de l'édition originale, ont des limites. Ces limites. Mes limites.

 

Devant moi, à deux pas, dialogue entre un vrai bibliophile et le marchand :

- Pardon, monsieur, c'est la deuxième édition, ou c'est l'originale ?

- Non, c'est la première. L'originale. Celle de 1857. La seconde est de 1861.

- Avec les pièces condamnées ?

- Non, bien sûr, expurgée ! Malheureusement.

 

"C'est mieux pour toi ", reprend l'ami du bibliophile. Sous-entendu : "mieux pour ton chéquier !"

 

Plus tard, quai de la Tournelle, devant les quatre boîtes de ma petite Librairie de Plein Air, j'achète à Eric, courtier adorable, qui déambule sur les quais depuis plus de trente ans, pour 5 euros, "La Marche à L'Etoile" de Vercors,  Achevé d'Imprimer le 7 Juillet 1945 par Aulard à Paris. Copyright by Editions de Minuit 1943. Tous droits réservés. Avec ce bel exergue : A la mémoire de celui dont ces pages racontent la vie. Eric m'explique: "C'est un bel hommage à l'immigration et aux immigrés francophiles." Il ajoute: "s'il fallait un argument, si on avait besoin d'un argument pour bien accueillir les immigrés, c'est le plus bel argument que je connaisse !"

Ecrit et imprimé pendant l'occupation, "La Marche à L'Etoile" est un des premiers textes des Editions de Minuit. Baudelaire et Vercors, ce soir, deux de mes amis. Deux de mes copains. Deux de mes frangins.

 

 

© Jean-Louis Crimon

Saint-Sulpice. Salon du livre rare ou ancien... (2 Juin 2011).

Partager cet article
Repost0
30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 08:57
Paris. 41, Quai de la Tournelle. Avril 2011. © Jean-Louis Crimon

Paris. 41, Quai de la Tournelle. Avril 2011. © Jean-Louis Crimon

 

- On gagne sa vie avec ça !

- Non, mais on la rêve, et ça n'a pas de prix !

Dialogue impromptu juste à l'ouverture de ma petite librairie de plein air. Car il faut le savoir, le bouquiniste s'appelle désormais, dans certains milieux, "Libraire de plein air". Par opposition à "Libraire de librairie en dur". Mais c'est le libraire de plein air qui a la vie dure. L'averse froide du début de l'après-midi a de quoi décourager. A peine ouvertes, il faudrait refermer les boîtes vertes ? Non, ce n'est pas dans le tempérament de celui qui, sans être forcément intempérant, se moque des intempéries. Plus ou moins bien à l'abri de la pluie, sous les auvents, qui ne protègent pas du vent, les bouquinistes essaient de déchiffrer le ciel. Le grand Bernard, lui, est expert dans l'analyse des rapports complexes entre le vent et la pluie. Jeudi, il m'avait dit : le vent est au nord. Moi, faux ingénu, j'ai répondu : et alors ça dit quoi ? Le grand Bernard, sans se démonter, m'a expliqué : ça veut dire qu'il fait froid et ça peut repousser les nuages qui, eux, ne viennent pas du nord. De fait, les nuages ont été un temps repoussés, et quand le vent est tombé, la pluie est arrivée. Moralité, sur le quai ou ailleurs, quand le vent tombe, la pluie, elle aussi, tombe. C'est le moment de mettre les livres à l'abri, le bouquiniste aussi.

On gagne sa vie avec ça ! Au fond, je ne sais pas si la phrase était exclamative ou franchement interrogative. Mais ma réponse n'a laissé aucun doute. Deux fois payante même. Mon interlocutrice a souri. D'un beau sourire. Avant de s'emparer des deux tomes de la "Vie de Benvenuto Cellini, écrite par lui-même", (Julliard Littérature, 1965), et de me gratifier d'un billet de 20 euros - j'avais écrit 18 - en me disant "Gardez la monnaie, je les cherchais depuis longtemps". La pluie s'est arrêtée. Le ciel du côté du boulevard Saint-Germain tourne à l'éclaircie. La recette de ma journée aussi. 

 

© Jean-Louis Crimon

On gagne sa vie avec ça... (29 avril 2011).

Partager cet article
Repost0
29 août 2023 2 29 /08 /août /2023 08:57
Paris. Quai de la Tournelle. Avril 2011. Devant mes boîtes de Bouquiniste. © Une passante anonyme.

Paris. Quai de la Tournelle. Avril 2011. Devant mes boîtes de Bouquiniste. © Une passante anonyme.

Tu le sais bien, c'est l'un des plus beaux moments de ta vie. Mai 2010 - Mai 2013. Trois années sur le quai pour vivre vraiment la vie du plus beau des métiers de rue : Bouquiniste. Libraire de plein air. Dans "Libraire", va savoir pourquoi ? il y a exactement les lettres pour écrire "air libre". Bouquiniste = Libraire à l'air libre. Libraire de plein air.

Au tout début des années 70, dans ce siècle aux années 1900, tu découvres, au hasard d'une escapade parisienne, ce monde particulier des marchands de vieux livres et de vieux papiers. Un univers à la fois étrange et familier. Amarrés au bord du grand fleuve, impassibles, de curieux petits bateaux verts prennent l'air, du matin au soir. Ça t'étonne et te fascine, autant que les cargaisons incroyables de ces pénichettes en partance.

 

Tes premiers livres vraiment à toi seront des livres déjà lus par d'autres, annotés parfois, jaunis souvent, mais au texte intact et toujours vivant. Le livre d'occasion est d'emblée pour toi porteur d'un charme, d'un passé, d'une histoire, que ne possédera jamais un livre neuf. Au fil des années, à chacun de tes passages sur les quais, rive droite ou rive gauche, tu t'inventes une bibliothèque impensable, faite uniquement d'achats coup de coeur ou coup de blues. Sans que la Seine en soit jamais jalouse. Tu glanes indifféremment des éditions de peu de valeur ou des originales. Tu entres dans l'amitié de Léautaud, de Poulaille, de Rictus, de Vallès, de Verlaine ou de Rimbaud. Chacune de tes trouvailles t'apporte la part de rêve qui te manquait jusque là.

Très vite, les bouquinistes chez qui tu achètes, deviennent, plus que des marchands, des amis. De précieux amis qui te conseillent et te guident, en douceur, vers des titres ou des auteurs que tu n'aurais jamais connus sans eux. Vingt ans, trente ans, quarante ans, cinquante ans, soixante ans, toute une vie, toute ta vie, se passe ainsi. Dans l'amitié des livres et de ceux qui en font commerce. A chacun de tes passages dans cette ville où coule la Seine, tu ne manqueras pour rien au monde ta balade sur les quais. D'année en année, tu progresses dans la connaissance du métier, de ses rites, de ses rituels, de ses manies, de ses travers.

Un beau jour, tu traverses la rue. Tu entres dans ton rêve. Ton rêve devient vrai. Vieux rêve romantique. Rêve d'ado. Rêve d'enfance. A la société encadrée, tu tires ta révérence. Libéré du travail obligatoire, tes années de cotisations en ordre, tu deviens, à 60 ans, et un peu plus, celui que tu voulais être à 15 ans. Homme libre, toujours tu chériras... ton rêve.

L'étudiant en philo du début des années 70 que tu étais, le professeur de philosophie que tu as été, le Maître de Conférences que tu as incarné, le journaliste que tu es devenu, tous s'effacent avec respect devant ton nouveau métier : Bouquiniste. Sur le quai, avec tes bons huit mètres cinquante d'envergure, - la longueur réglementaire de l'espace qui t'est accordé sur le parapet - tu prends ton envol, tu donnes vie à ce vieux rêve d'ado. Bouquiniste sur le quai des Bouquinistes, c'est désormais ta nouvelle raison d'être. Ton dernier rôle social.

Comme aimait à dire ta vieille maman : c'est pas banal ! Pour toi, c'est seulement... normal et mieux : moral ! Belle manière de tirer ta révérence et jolie façon de rendre à la Seine tous les bonheurs de lecture que la Seine t'a donné.

 

© Jean-Louis Crimon

Tu le sais bien... (avril 2011).

Published by crimonjournaldubouquiniste
commenter cet article Voir les 2 commentaires
 
 
 
L
Aussi doux qu'un rayon de soleil une après-midi d'automne .
0
F
la beauté d'un esprit libre
Partager cet article
Repost0
28 août 2023 1 28 /08 /août /2023 08:57
Paris. Quai de Montebello. Février 2012. © Jean-Louis Crimon 

Paris. Quai de Montebello. Février 2012. © Jean-Louis Crimon 

 

La semaine dernière, en discutant avec Sophie et Frédéric, deux bouquinistes d'expérience, qui plus est deux êtres humains adorables, - denrée rare sur le quai - on évoquait la distance réglementaire, donc réglementée, entre chaque série de quatre boîtes. Je ne sais plus qui a raconté la chose. Naïvement, je pensais que cette habitude tenait davantage de la règle tacite. De la règle non écrite. Sorte de droit implicite. En fait, cette réglementation remonterait au temps de l'occupation. C'est ce qu'a affirmé, catégorique, l'un de mes deux interlocuteurs. L'anecdote m'a intéressé. Mieux : intrigué. J'ai fait quelques recherches. J'ai chez moi depuis une dizaine d'années quelques bons ouvrages sur les bouquinistes. Quelques bons articles aussi.  Paru en 1978, le livre de Louis Lanoizelée "Souvenirs d'un bouquiniste" est une vraie mine. Il fourmille d'informations précieuses en forme d'anecdotes faussement insignifiantes. Par exemple, on y apprend qu'il y a un siècle, le bouquiniste se voulait aussi fleuriste. C'est Lanoizelée qui raconte :

"Un moment, il y eut sur les permissions renouvelées chaque année, cette restriction : "Interdiction de vendre des fleurs coupées". Lanoizelée précise : Des bouquinistes de cette époque avaient essayé de mettre dans leurs boîtes des bouquets de fleurs." On imagine la réaction du syndicat des fleuristes.   

Pour l'espace réglementaire entre les boîtes, c'est aussi dans le bouquin du bouquiniste Lanoizelée que j'ai trouvé la réponse. N'y voir aucun signe particulier, mais ces infos liées à l'occupation allemande se trouvent pages - ça ne s'invente pas - 41 et 42. Le mieux est de reproduire l'intégralité du passage. Citation donc. A l'ordre du mérite. Du mérite du bouquiniste en question. C'est Louis Lanoizelée qui écrit :

" Voici la copie d'une des nombreuses circulaires envoyées pendant l'occupation :

 

Direction des Affaires Municipales -                                         Paris le 20 mars 1941. 

 

Monsieur,

 

Mon attention a été attirée, à diverses reprises, sur le mauvais état, les dimensions disparates et les couleurs différentes des boîtes installées sur les parapets des quais de la Seine. Je vous rappelle les conditions générales de votre permission d'exercer, sur timbre, qui vous est délivrée chaque année et je vous prie de vouloir bien vous y conformer.

Entre autres conditions, les dimensions maxima des boîtes sont fixées à deux mètres de longueur, trente centimètres de hauteur côté quai. Les boîtes doivent être tenues dans un parfait état d'entretien et peintes obligatoirement dans un des deux tons dits " vert wagon " ou " gris foncé ". Je vous avise également que la nécessité de ne pas masquer la vue de la Seine aux promeneurs, entraine pour vous l'obligation de laisser libre, entre les concessions un quart de la longueur accordée, en supprimant une boîte sur quatre. Afin de répartir convenablement la disposition des espaces libres, des instructions vous seront communiquées ultérieurement par les soins du service extérieur des concessions sur la voie publique.

Veuillez agréer, M... , l'assurance de ma considération distinguée.

Pour le Directeur des Affaires municipales,

Le Chef de service des Domaines,

                                                                 A. Georgin.

 

-----

 

Quand la semaine dernière, (cette chronique a été écrite en février 2012), mes amis m'ont raconté l'histoire, ils ne m'ont pas dit que l'espace laissé libre devait l'être dans le but de ne pas gêner le regard des promeneurs. Pour eux, c'était plutôt pour les opérations de surveillance et de maintien de l'ordre côté occupants. Autrement dit : il fallait pouvoir poster un soldat allemand toutes les trois ou quatre boîtes. J'imagine la scène : des soldats allemands surveillants la Seine. Un côté Seine, un côté rue. En alternance. Jamais trouvé de photos ou de cartes postales de cette époque.

"Bouquiniste durant l'occupation", sujet de recherche intéressant. Superbe sujet de recherche. Incontestablement. Pour river enfin leur clou à ceux qui pensent que "Bouquiniste", ce n'est qu'une... occupation !

 

 

© Jean-Louis Crimon 

La semaine dernière... (27 Février 2012).

Partager cet article
Repost0
27 août 2023 7 27 /08 /août /2023 08:57
Paris. Quai de la Tournelle. Juin 2010. © Jean-Louis Crimon

Paris. Quai de la Tournelle. Juin 2010. © Jean-Louis Crimon

 

Moi, depuis que je suis toute petite, les quais, c'est ma balade préférée !" Incroyable, mais vrai, Liliane Gauthier, 75 printemps cet été, est venue à pied de son vingtième natal. "Vous avez vu, Paris au mois d'août, c'est fou ! Y'a personne dans les rues. Y sont tous partis ou quoi ? Notez, moi j' pars pas, mais ça m' gêne pas !  si y m' laissent mon Paris pour moi toute seule, ça m' va !"

Quelle pêche, Liliane, et quelle gouaille ! J'aime le quai pour ça, les rencontres qu'on y fait, les personnages. Les portraits. Les gueules. Les personnalités. Les tempéraments.

Ce qu'elle aime lire, Liliane ? Simple : tout sur la déportation et tout sur la religion. Ses deux domaines de prédilection. "Notez, je ne vous achèterai rien aujourd'hui, j'ai pas envie. Mais j' reviendrai vous voir. Y m' plait bien vot' magasin !"

Et Liliane de poursuivre son récit au pays du temps passé. De me raconter comment, enfant de 9 ans, avec la soeur de sa mère, sa tante, elle venait tous les dimanches, tantôt rive gauche, tantôt rive droite, se balader et rêver déjà "nostalgie". Pour Liliane, le Paris des quais, c'est le vrai Paris. Avec ou sans nostalgie. Jamais sans les bouquinistes des quais de Seine.

 

D'un pas alerte, Liliane s'en va, sautillant dans son Paris-sépia. Cherchant sans doute du regard une petite fille de 9 ans et cette tante tant aimée qui ne reviendra pas.

" - A dimanche prochain, monsieur ! Si Dieu le veut ! " 

 

© Jean-Louis Crimon

Moi, depuis que je suis toute petite... (8 août 2011).

Partager cet article
Repost0
26 août 2023 6 26 /08 /août /2023 08:57
Paris. Quai de la Tournelle. Février 2012. © Jean-Louis Crimon

Paris. Quai de la Tournelle. Février 2012. © Jean-Louis Crimon

La chose ne se produit pas tous les jours. Il lui faut une lumière particulière. Une certaine ambiance. Ce sont souvent de très jeunes gens. D'une discrétion inhabituelle. D'une rare élégance. Belle éternelle adolescence. Ils glissent dans l'air déjà froid. Tout le monde ne les voit pas. On n'entend jamais le son de leur voix. Je pense qu'ils viennent d'ailleurs. Du passé ou du futur. 

Ils sont merveilleux de beauté. Ce sont des passants d'un autre âge. D'un autre temps. Ils traversent le quai comme en s'excusant. Avec une vraie tendresse pour les gens. Pour les livres. Tout ce qui nous aide à vivre. Maladroits parfois. Comme pour une première fois. Donnant l'impression de s'être trompés de siècle. Ou d'endroit. Soudain, ce regard qui s'arrête sur le seul livre qui parle des ANGES. Etrange. A moins que ce ne soit... être... ange.

 

© Jean-Louis Crimon

La chose ne se produit pas tous les jours... (18 Nov. 2012).

Partager cet article
Repost0
25 août 2023 5 25 /08 /août /2023 08:57
Paris. Quai de la Tournelle. Mes quatre boîtes. Avril 2011. © Jean-Louis Crimon 

Paris. Quai de la Tournelle. Mes quatre boîtes. Avril 2011. © Jean-Louis Crimon 

Quand le passant passe indifférent, tu te fredonnes pour toi tout seul tes brouillons de chansons que personne ne chantera et tu t'inventes un destin, l'espace du matin... 
 
"Je te dirai Verlaine en verlan,
On se baladera, déambulant,
Bras dessus, bras dessous,
Ou bras ballants,
Le long des quais des bouquinistes,
A se rêver la vie d'artiste...

On traînera tant que le jour traîne,
Nos foutus rêves à la traîne,
D'une vie neuve qu'on étrenne,
Mon éternelle rengaine,
Pour la Marie dondaine
Et ton incroyable dégaine..."
 
 
Le reste manque, comme dirait Spinoza à la fin du TRE, son Traité de la réforme de l'entendement.
 
 

© Jean-Louis Crimon

Quand le passant passe indifférent... (Avril 2011).

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de crimonjournaldubouquiniste
  • : Journal d'un bouquiniste curieux de tout, spécialiste en rien, rêveur éternel et cracheur de mots, à la manière des cracheurs de feu !
  • Contact

Recherche

Liens