Un Bus qui se déguise en Tramway, ce n'est pas courant. Dans ma ville, c'est devenu banal. Le BHNS, Bus à Haut Niveau de Service, a pris toute sa place dans le paysage urbain. Au début, c'est vrai, ça surprend, puis, très vite on s'habitue. Un jour, on le prend, et l'on se prend à rêver que le Némo qui te dit "C'est gratuit le Samedi", pourrait très bien l'être aussi chaque jour de la semaine.
Enjeu des élections municipales prochaines ?
© Jean-Louis Crimon
Amiens, for Youth, 2020. Amiens, capitale européenne de la Jeunesse, soirée inaugurale, en ce 21 novembre 2019, et je n'ai pas été invité. Persona non grata. Avec tout ce que j'ai pu donner à cette ville, ma ville. De mes années Courrier Picard ou de mes années Radio France Picardie. De mes années Prof de Philo à la Cité scolaire ou de mes années Maître de Conférences à l'Université de Picardie Jules Verne. De mon "Je me souviens d'Amiens", publié en 2017, au Castor Astral, à mon "Hortillon des mots", publié aux Soleils Bleus, en septembre 2019.
Ingratitude municipale. Ignorance et mépris des élus professionnels pour qui je ne suis l'élu de rien.
Pourtant, j'ai 20 ans. J'ai toujours 20 ans. J'ai 20 ans depuis... 50 ans.
© Jean-Louis Crimon
Gouttes de pluie sur le pare-brise, la Tour Perret qui joue sa grise, matin humide qui défrise, et quoiqu'on en dise, pas envie de quitter la banquette pour la banquise.
Sûr, dehors, ça pèle et ça caille, faudrait un manteau en écaille...
© Jean-Louis Crimon
Moi, ma télé, c'est grand écran sur la contre-allée du boulevard. Une seule chaîne, essentiellement nature. L'image est stable, mais le son derrière moi quelque peu assourdissant. Pas besoin de télécommande, c'est l'instant qui commande. Assis sur mon banc, je la regarde souvent. C'est de l'art contemporain, m'a dit une riveraine, souveraine. C'est pour embrasser du regard toute la ville.
© Jean-Louis Crimon
"Dépose Minutes" ou "Dépose Minute"? Nécessaire marche arrière. Retour à la définition. Un "dépose-minute" est un emplacement de parking réservé pour un court arrêt, pas pour un stationnement de plus ou moins longue durée. L'idée est que le conducteur débarque son ou ses passagers et reparte immédiatement pour laisser la place au véhicule suivant.
Problème : dans cette ville, on a surtout débarqué... l'orthographe !
Indication du panneau indicateur devenue injonction sublime d'un Maître du temps anonyme. Impératif catégorique. Ordre indiscutable. Langue nouvelle d'une ville Orwellienne. Message métaphysique du grand jeu de piste de la vie urbaine. Incroyable aubaine. Titre fantastique d'un roman bitume. On sait enfin où pouvoir perdre un peu de temps.
"Dépose Minutes", fabuleux titre. Fabuleux texte pour l'obsédé textuel. Début d'un conte... à rebours.
Un beau jour, la ville a rectifié son orthographe défaillante. Le panneau "Dépose Minutes" est devenu moins singulier en abandonnant son pluriel.
Puis, la ville a abandonné le panneau. L'a retiré. Définitivement.
© Jean-Louis Crimon
Il suffit parfois de simplement lever les yeux et de voir les beaux nuages dessiner des vaguelettes blanches comme si la mer soudain était montée au ciel. Les pieds bien sur terre, assis en terrasse, le coeur à la ramasse, bonheur immense de plonger dans la mer à l'envers.
© Jean-Louis Crimon