"Douceur et humiditié. Vents turbulents et fortes pluies au nord de la Seine." Je trouve une beauté tendre aux mots de la météo. Le matin, à la radio, les prévisionnistes ont le talent incroyable de vous parler du temps, du temps qu'il fait ou qu'il va faire, avec des accents de poètes. Ils écrivent avec la voix des poèmes destinés à vivre une heure à peine, une matinée parfois. Sitôt formulés, leurs mots s'en vont dans la tête des gens qui écoutent, plus ou moins distraitement sans doute, puis disparaissent. Un nuage, une averse, et tout s'efface. Un rayon de soleil attendu ou espéré pour l'après-mid, et c'est un nouveau poème en prose qui se pose. Une région où il va pleuvoir ou bien où il a plu, et c'est un poème perdu.