© Jean-Louis Crimon Paris. Avenue du Président-Kennedy. 2013.
Temps glacial sur le pays des droits de l'homme. Les immigrés et les chômeurs soumis à référendum. Autrement dit, dans le contexte actuel, à la vindicte populaire. Froid polaire. Période de glaciation au pays des droits de l'homme. Des droits de l'homme et du citoyen. Un référendum. Quel grand projet ! On se demande où il va chercher tout ça, le petit locataire du Palais. Diviser pour régner. C'est connu, mais la ficelle est un peu grosse. Un référendum sur les droits des chômeurs, non pas vraiment, plutôt sur les devoirs des chômeurs. Leurs obligations. Un référendum sur les droits des immigrés, non pas vraiment, plutôt sur les non-droits des immigrés. Le droit de cotiser, le droit de payer des impôts, mais, bien sûr, pas le droit d'exprimer quoi que ce soit sur la destination ou l'utilisation des cotisations et des impôts.
A propos du comportement politique de Napoléon III, Victor Hugo avait écrit "Napoléon le Petit ". Après cette monumentale stupidité du Président sortant, quel Victor Hugo du siècle XXI, écrira " Nicolas le Petit" ?
Pas de malentendu. Pas d'ambiguité. Dans l'histoire, ou dans l'Histoire, ce n'est pas le principe du référendum qui est en cause, c'est la question que l'on pose. Surtout la façon dont on la pose. Sinon, le recours au référendum, au fond, pourquoi pas ? Par exemple, on pourrait, dans un pays vraiment démocratique, soumettre à référendum les attributions, les compétences, les pouvoirs, de l'homme politique au pouvoir. On pourrait imaginer un référendum pour "encadrer" la fonction présidentielle. Un référendum sur les droits et les devoirs du Chef d'Etat. Sur les droits et les devoirs du Chef de l'Etat. Les devoirs du Président de la République. Les obligations du Président. Les interdits aussi. Les interdictions. Pour dire au Président de la République ce qu'il n'a pas le droit de faire. Ce qu'il n'aura jamais le droit de faire. Chiche.
Nous sommes en démocratie, non ?