© Jean-Louis Crimon
"Si vous ne m'élisez pas, j'arrête la politique !" Tu l'as dit. Tu l'as redit. Incroyable, Nicolas, tu ne peux pas faire ça. Pense à nous. Enfin, pas à moi, d'accord. Mais pense aux autres. Pense aux gens. Aux gens. Pas à l'argent. Tu n'es pas un homme d'argent. Tu l'as dit. Tu l'as redit. Tu es homme de gens. Tu aimes les gens. Pense à eux. N'abandonne pas au milieu du gué. Les laisse pas tomber. Pour un désamour passager. Tu imagines Mitterrand dire ça. Tu imagines Chirac dire ça. Tu m'imagines, moi, simple citoyen, dire ça. Moi, simple citoyen qui n'ai jamais voté pour toi.
Je sais, depuis le début, on ne joue pas dans la même division. On ne pratique pas le même sport. D'accord. On n'a pas le même ego. On n'est pas égaux. Crois-moi: ça m'est égal. Mais quand même, moi aussi, j'aime qu'on m'aime. Moi aussi, j'ai besoin qu'on m'aime. Un éventuel désamour peut aussi me rendre le coeur lourd. Sois pas balourd. Fais pas ton lourd. Sois plus subtil. En avril, ne te découvre pas d'un fil. Patiente. Prends une position d'attente. Dors quelques nuits sous la tente.
Tu m'imagines, moi, déclarer, à l'ensemble du pays, à la France entière, sans rire :
"Si vous ne me lisez pas, j'arrête d'écrire !"