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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 22:49

 

Comme prévu, le Conseil Constitutionnel a rendu publique, ce soir, la liste des candidats officiellement en lice pour le premier tour de l'élection présidentielle. Parmi les 10 candidats habilités, pas de surprise, que des candidats "attendus" : Nicolas Sarkozy, président sortant, UMP, François Hollande, Parti socialiste, François Bayrou, MoDem, Jean-Luc Mélenchon, Front de gauche, Eva Joly, Europe Ecologie-Les Verts, Marine Le Pen, Front national, Philippe Poutou, Nouveau Parti anticapitaliste, Nathalie Artaud, Lutte ouvrière, Nicolas Dupont-Aignan, Debout la République, et Jacques Cheminad, l'homme qui n'est d'aucun parti, mais qui se définit comme "Gaulliste". Les 10 ont rempli toutes les conditions pour pouvoir se présenter, en particulier la première de toutes : celle d'avoir réussi à réunir 500 parrainages.

Deux absents remarqués, sinon de marque : Corinne Lepage et Dominique de Villepin. Deux absents attendus, et d'ailleurs annoncés comme tels, à la fin de la semaine dernière.

Corinne Lepage, Cap 21, a estimé que l'environnement allait être absent de la campagne. Le comble. Une campagne sans environnement. Sans souci de l'environnement. Dominique de Villepin, lui, a invité les adhérents de sa République solidaire à déterminer la meilleure façon d'être utile à la France.

 

La meilleure façon d'être utile à la France ?

 

La façon Borloo ?

La façon Boutin ?

La façon Morin ?

La façon Nihous ?

La façon Dati, la façon datée.

La façon Rama Yade.

Style "Le vieux monde est derrière toi, cours camarade ..."

 

Trop tôt pour répondre, même si, très vite, l'on devrait savoir.

"Le ralliement ne fait pas partie de mon tempérament", a prévenu le grand solitaire de la République solidaire. Nous verrons bien.

 

En 1965, pour la première élection présidentielle au suffrage universel direct, il y avait 6 candidats. Plus près de nous, en 2002, ils étaient 16. En 2007, ils étaient 12. En 2012, ils seront donc 10. Mais ils auraient dû être douze.

 

Que Dominique de Villepin ne puisse pas être candidat a quelque chose de profondément décevant. C'est attristant. Injuste. L'ancien ministre des Affairesd Etrangères de la France a une voix qui, dans cette campagne 2012, à droite comme à gauche, méritait d'être entendue. Une personnalité, un tempérament utiles, indispensables, au monde politique d'aujourd'hui. Je ne comprends pas les élus, de droite et de gauche, qui n'ont pas voulu apporter leur soutien à la candidature de l'ancien premier ministre de Jacques Chirac. Je ne les comprends pas ou plutôt je les comprends très bien : Dominique de Villepin n'a, je crois, jamais été "élu". Il ne s'est jamais présenté à aucune élection. C'est peut-être ce qu'on lui fait payer aujourd'hui. Manière de lui dire: commence comme tout le monde, par les municipales.  Avant de convoiter l'élection suprême. Celle qui conduit à la fonction suprême.

 

Je n'ai rien oublié des paroles de celui qui a été le 14 février 2003 la "voix de la France" à l'ONU et, sincèrement, je pense qu'il aurait mérité d'avoir toute sa place et tout son temps de parole dans cette campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle. Sa République solidaire n'a pas reçu beaucoup de témoignages de "solidarité". Se remettre dans l'oreille les paroles de cet homme-là, n'est pas inutile ce soir. Je vous laisse écouter.

 

"L'usage de la force ne se justifie pas aujourd'hui...

"Il y a une alternative à la guerre : désarmer l'Irak par les inspections...

 

"Un recours prématuré à l'option militaire serait lourd de conséquences...

"Dans ce temple des Nations Unies, nous sommes les gardiens d'un idéal, nous sommes les gardiens d'une conscience...

"La lourde responsabilité et l'immense honneur qui sont les nôtres doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix...

"C'est un vieux pays, la France, d'un vieux continent comme le mien, l'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'occupation, la barbarie, un pays qui n'oublie pas et qui sait tout ce qu'il doit aux combattants de la liberté venus d'Amérique et d'ailleurs..."

 

Ce jour-là, les applaudissements, peu courants, dans le temple onusien, ont salué l'intervention courageuse de Dominique de Villepin. En vain. On sait ce que Colin Powell et George Bush décidèrent: la guerre. Avec les conséquences que l'on sait et que l'on continue de payer aujourd'hui, en Afghanistan et ailleurs.

 

Oui, vraiment, l'honneur de la France de Sarkozy, c'eût été de faciliter, d'encourager et de permettre la candidature de Dominique de Villepin. Je souhaite ne pas être le seul à le penser. Je souhaite ne pas être le seul à le dire.

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