Parfois les livres vous arrivent par hasard. Sans vraiment vous dire pourquoi, ils vous tombent dans les mains. Celui-là me plait bien. Je ne l'ai pas choisi. C'est lui, au contraire, qui m'a choisi. Je sens que je vais tout faire pour lui. Sa manière de s'annoncer me plait bien. Le style un peu désuet. La façon un peu dépassée. Vient de paraître, avec le bandeau " Prix de Poésie Populiste 1949", Ponts de Paris, un recueil de textes de Jean-Louis VALLAS. 1949, exactement, précisément, ma date de naissance. Drôle, non ? Clin d'oeil du destin ? Je m'étonne. Je m'arrache. Je résiste. J'achète. J'accroche. J'adore. Surtout "Sous le ciel gris". Ecoutez plutôt :
"Sous le ciel gris, la Seine est grise,
Mon Paris, l'été te trahit
Et, comme toi, mon âme est prise
Aux lacs d'un perfide souci ! "
Qui peut me dire aujourd'hui qui était Jean-Louis Vallas ? Est-il encore en vie aujourd'hui ? Son recueil est un bonheur pur.
La chanson, la rime, les sons, les doutes du mois d'août, appurent. Ritournelle. Quai de la Tournelle. Moi aussi, je poétise dans la lumière grise
J'aime aussi, j'aime surtout Petit Pont, page soixante-trois de ce recueil édité par La Butte Paris le 15 avril 1950. Ecoutez encore :
"Sur le petit bras
De Seine
Comme un bracelet
De naine
C'est le petit pont.
Souvent
J'ai, nonchalant,
Suivi ce quai tranquille
Du temps
Qu'étudiant,
Je rêvais par la ville."
Vous aimez, vous n'aimez pas ? Peu importe. Je veux qu'on sache qui était cet homme qui a écrit ça ! Pour moi, c'est important de sortir cet homme-là de l'oubli. Je compte sur vous.