© Jean-Louis Crimon
La fascination qu'exerce la capitale de la France m'étonnera toujours. Les touristes en sont, chaque jour, des preuves touchantes. Agaçantes parfois. Excessives souvent. Qu'ils viennent du bout du monde, du Japon, de Chine, de Mongolie, de Nouvelle-Zélande et d'Australie, ou qu'ils viennent d'Italie, de Grèce ou d'Espagne. D'Allemagne, du Danemark, de Suède ou de Norvège. Quelquefois de Finlande. De Russie. Qu'ils viennent de partout ou de nulle part, et même de l'Hexagone, ils sont admiratifs, contemplatifs et, par trop, laudatifs. Excessifs. J'aime Paris, bien sûr. J'adore Paris mais j'aime toutes les autres capitales aussi.
J'aime Rome, Barcelone et Madrid. J'aime Athènes. J'aime Oslo. J'aime Stockholm et Copenhague. J'aime Londres et Amsterdam. J'aime les villes. J'aime toutes les villes. Les Capitales comme les minuscules. Les petites comme les grandes. Leur façon de dire un pays, un peuple, une culture. Une manière de vivre et de... mourir. J'aime la façon dont certains d'entre nous, les artistes, y écrivent leur vie, leurs oeuvres, et y laissent leurs traces. Avant de céder la place.
J'ai ces jours-ci quelques beaux livres sur Paris. Loin des grands albums tout en couleurs, le plus agréable n'est pas le plus cher, mais il est le plus cher à mes yeux. Toutes les photos sont en noir et blanc. Son titre: Paris vu par les peintres. Editions de Varenne, 1951. Adorable balade qui invite à une vraie promenade sur les lieux où les tableaux sont nés. Avant de devenir oeuvres de musée. Amusant, pour moi, de pouvoir mettre ses pas dans les pas de ces grands-là. Qui bien avant nous, sont passés par là.
Amusante redécouverte d'une création amusée. Avant d'être "à musée" ! Car ceux-là n'étaient pas des "tristes", même si ce n'est pas toujours gai la vie d'artiste.
Le Pont-Marie de Durey.
Le Quai Saint-Michel d'Utrillo.
Le Boulevard Montmartre de Pissaro.
Saint-Médard et Rue Mouffetard de Jongkind.
Le Pont de la Tournelle de Levrel.
Le Quai de la Tournelle de Thévenet.
Le Quai des Grands-Augustins de Brayer, l'hiver avec ses boîtes de bouquinistes fermées.
Page 12, sourire attendri pour la fin de la Préface de S. Pairault: "Malgré son nom masculin, Paris est une femme. Et c'est bien comme une femme que ses peintres l'ont aimé: une femme unique et diverse, changeante et immuable, jamais "ni tout-à-fait la même ni tout-à-fait une autre" comme la bien aimée dont rêvait Verlaine à vingt ans."
"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime..."
Tiens, ce soir, je relis Verlaine...