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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 15:54

 

Roma è Amor. Roma, la seule ville en Europe qui peut se lire Amor. Rome. Retour à Rome. Retour à Moravia. Moravia. Via Mora. Via Amor. Rue d'amour. Le sait bien, sans doute, Alberto Pincherle, que le nom qu'il se choisit, très tôt, comme pseudo, sera une rue d'amour. Une rue pavée d'amour. Moravia, vrai patronyme de sa grand-mère paternelle.

Avant de jouer avec les mots, avant de jouer avec les idées, un écrivain, un romancier, ça joue avec les lettres. Cinq ans de tuberculose osseuse, de 12 ans à 17 ans, ça vous gâche une adolescence. Mais ça vous change une vie. Cinq années où vous êtes dans l'impossiblité de fréquenter l'école. Ces années de repos contraint, Alberto les consacre à la lecture. Lire devient sa raison de vivre. Lire et, pourquoi pas, écrire, nouvelle raison d'être.

 

Dans mon sac, pour cette escale italienne, Nouvelles romaines. Titre original: Racconti Romani. Traduction française: Claude Ponçot. Flammarion, 1954. 36 nouvelles écrites entre 1951 et 1954. Moravia est dans la quarantaine.

Ce que j'aime dans Nouvelles romaines, c'est cette façon dont Moravia fait parler les petites gens, les gens modestes, les pauvres. Moravia nous dépeint la manière dont ils perçoivent la haute société. Qu'ils ne perçoivent d'ailleurs que de très loin.


Alberto Pincherle a écrit son premier roman, Les indifférents, à 17 ans. Un premier roman qui est une critique de la société et du fascisme. Ce qui entraine la censure de cet ouvrage, malgré son grand succès. La critique considérera que ce premier roman de Moravia est l'un des premiers romans existentialistes européens.

Son engagement en faveur des idées de gauche contraint Alberto Moravia à aller s'installer à l'extérieur de Rome. Durant un temps, il doit se cacher avec sa femme, Elsa Morante, à la campagne, chez des paysans. C'est de cette rencontre avec ces gens du peuple que vont naître les Nouvelles romaines.

Moravia, né à Rome, en 1907, est mort en 1990, laissant une oeuvre d'une cinquantaine d'ouvrages: romans, nouvelles, poésies, théâtre, essais, documentaires...
Des oeuvres qui s'inspirent des nombreux voyages qu'il a pu faire à travers le monde.

Moravia se pensait plutôt conteur que nouvelliste. Dans Nouvelles romaines , Moravia utilise pour la première fois le "je" de la première personne, en adoptant le style du langage du narrateur. Non plus celui de l'auteur. Ici, le dialecte romain. Moravia choisit aussi d'écrire des nouvelles très brèves, entre cinq et dix pages. On entre dans la vie du narrateur à un moment donné de l'histoire. On en ressort quand l'intrigue est résolue. Sans savoir ce que le narrateur va devenir. La nouvelle est juste un moment de la vie d'une personne. Le "je" qui raconte l'histoire.

Parmi les textes qui composent Nouvelles romaines, j'aime beaucoup "Fanatique". Une nouvelle qui met en scène un chauffeur de taxi qui transporte deux hommes et femme. Un curieux trio qui va tenter de lui voler son taxi. Le chauffeur arrive à retourner la situation. Pense séduire la jeune femme. Mais de retour à Rome, elle l'abandonne.

"Fanatique", adapté au cinéma en 1955, sous le titre "Dommage que tu sois une canaille".
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commentaires

F
Rome,<br /> Vue il y a quelques jours grâce au dernier film de Woody Allen: vue ,humée, sentie...Comme un halo de lumière et de poésie dans cet été Normand humide et bouché.<br /> <br /> Je cours vers Moravia.<br /> <br /> Merci encore pour tes lignes sensibles<br /> <br /> frédérique D.
G
Pincherle ? quand je lis Marc Pincherle je prononce à la française, mais AlbErto PINcherle je l'accentue sdrucciolo et le prononce K bien sûr<br /> Contente de lire cet article ... envie de lire les Nouvelles romaines ..<br /> b nuit JL !et merci

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