L'homme est fabuleux. Un vrai marchand de fables. Pas toujours très affable. Surtout si l'on évoque les tours de table. Ne supporte pas d'être dans le collimateur. Traite facilement les autres de menteur. Accuse, sans façon, les autres de mentir. Sans jamais se départir de son incroyable aplomb. Comportement transparent. Limpide. Syndrome de Pinocchio. Le nez s'allonge. La fin de l'immunité présidentielle, ça le ronge. Raison profonde de l'envie de 5 ans de rallonge.
D'année en année, ça empire. Il ment comme il respire. Quand il parle des autres, quand il croit parler des autres, il parle encore de lui. Toujours de lui. "Ceux qui mentent, ceux qui font des faux, doivent être condamnés par la justice." Ne reculant devant aucune perfidie, il dit, dédit, médit et quand même mendie... un peu d'humanité, que diable, c'est quand même pas si minable.
Faux et usage de faux, publication de fausses nouvelles, c'est l'intitulé de la plainte déposée, aujourd'hui, par lui, le président-candidat, contre Mediapart, après les révélations du site d'information. Révélations troublantes sur le financement de la campagne de 2007. Sur les 50 millions d'euros du colonel Kadhafi, - y'a pas de petit profit-, le parquet ouvre une enquête. Pourtant Mediapart "lit bien" la note des services secrets Libyens. Nicolas Sarkozy, pas dément, une nouvelle fois, le plus naturellement, dément ces accusations. Comme pour d'autres accusations. Comme pour le comptable de Dame Bettencourt, qui trouve le temps long, en prison. C'est un comble : le comptable doit rendre des comptes. Mieux : paie l'addition !
Pour faire diversion, l'homme appelle, le 1er mai, à un grand rassemblement dédié au travail, Place du Trocadéro, à Paris. Le 1er ministre en personne s'étonne et s'inquiète du refrain "il n'y a qu'à, il n'y a qu'à, s'en prendre aux syndicats !" L'homme a perdu la raison. Il prend, semble-t-il, plaisir à monter les Français les uns contre les autres. Dans sa propre famille, c'est l'affolement. On est moins enthousiaste à l'idée d'un "revenez-y". La droite prépare l'après Sarkozy.
Un grand rassemblement dédié au travail ? Au "vrai travail" ? Une "vraie fête du travail". Quelle folie ! A droite aussi, les langues se délient. En silence, superbe inconscience, il pense "ça, c'est du boulot !" S'autopersuade: Tous au Trocadéro !"
Le Trocadéro. Le troc a des rots. Le troc des voix FN contre un peu plus de haine. Le troc a des rots. Des relents, plutôt. Des relents d'une époque qu'on croyait à jamais révolue. Des relents à vous faire... gerber.