Paris. 14 décembre 2012. © Jean-Louis Crimon
Chaque année, le rituel
Des arbres de Noël,
Nous revient de plus belle,
La coutume est curieuse,
C'est même folie furieuse,
Manie vraiment affreuse,
Arbres nés pour mourir,
Pour notre bon plaisir,
Vous nous voyez venir,
A la serpe, à la hache,
Et même à l'arrache,
Sinon, on se fâche,
A la tronçonneuse,
A la tire-bouchonneuse,
Pour la veillée heureuse,
On sacre, on massacre,
Tout ça pour le sacre,
Sinistre simulacre,
Dans ses rêves d'arbre,
Sans faire allégeance,
Sapin rêve sa vengeance,
Vraiment, ça fait envie,
Voir une fois dans sa vie,
Le buveur d'eau-de-vie,
L'homme, de lui, tellement sûr,
Le voir, sans ses chaussures,
Les deux pieds dans la sciure,
Les deux jambes dans un seau,
L'homme en sapin sapé,
Sapin sapé comme un salaud,
Dans la lumière dorée,
Près de la cheminée,
Fêtes de fin d'année,
Véritable homme de Noël,
Boules et guirlandes trop belles,
Rires de sapins en ribambelle,
Les résineux, résignés,
Heureux d'avoir gagné,
Font la fête dans la forêt.
Père Noël, t'es à l'amende,
Planque ta houppelande,
C'est toi que j'enguirlande...
( La Chanson amère )
C'est dégoûtant. Révoltant. Tous ces arbres conduits au massacre, pour les forcer à jouer au sapin de Noël, et qui vont finir leur vie, mi-janvier de l'année nouvelle, dans des sacs poubelle. Des sacs sur mesures. Cercueils en plastoc. Chez les humains, l'emballage, c'est pas du toc.
Ce soir, je me souviens de la phrase de mon père, jardinier : "Quand j'entends la tronçonneuse, j'ai mal à la jambe !"
dumontier 15/12/2012 09:46
crimonjournaldubouquiniste 15/12/2012 12:59