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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 18:09

 

Retour sur le quai. Retrouvailles avec le quotidien du quai. La fin de cette campagne présidentielle a par trop passionné et détourné les esprits. Ce fut un grand moment. Un moment où lon croit voir l'Histoire s'écrire sous nos yeux. Plutôt sous nos doigts. C'est souvent dans le journal que l'on est témoin de ce qui est, au propre comme au figuré, en train de s'écrire. Dans le journal ou à la télévision, ou à la radio. Même si, pour comprendre, vraiment comprendre, le journal, la presse écrite, c'est beaucoup mieux. On peut relire les articles. Podcaster n'est pas encore dans les us et coutumes de tout un chacun.

 

La femme du Président sorti, elle, est formelle. C'est la faute aux médias. Tous de gauche. Ou presque. C'est ma voisine sur le quai qui me l'a dit. Elle l'a lu dans Le Figaro. Ou dans Le Point. Elle ne sait plus très bien. Carla aurait déclaré quelque chose comme : Si mon mari a perdu, c'est la faute aux journalistes. Incroyable pouvoir du quatrième pouvoir. Incroyable pouvoir du contre-pouvoir. Avoir le pouvoir de renvoyer celui qui détient le pouvoir. 

En fait, la phrase exacte a été prononcée le 17 avril. Cinq jours avant le premier tour. Un coup de fil passé à la rédaction du Point par Carla Bruni-Sarkozy. Un échange courtois avec un journaliste. Un échange qui dérape sur la fin. Avec cette déclaration :"Sachez seulement que si mon homme est battu, c'est la fin de votre métier." Phrase mémorable, même si elle ne restera pas dans toutes les mémoires. Phrase suivie, selon le journaliste du Point par cette autre phrase :"Qu'est-ce que vous allez bien pouvoir raconter sur l'autre ? Il va falloir vous renouveler."

La femme d'un Président en exercice accusant les médias d'avoir fait campagne pour l'adversaire de son mari, insolite et incroyable à la fois. D'autant que la détermination de la première Dame n'avait d'égale que son obsession :"Je sais que la volonté des médias est de faire élire l'autre candidat, mais je pense quand même qu'on va gagner et ça démontrera combien vous êtes déconnectés des Français."

Curieux, y'a comme un air ancien qui me trotte soudain dans la tête. Une chanson douce. Des paroles et une musique envoûtantes.

Quelqu'un m'a dit... quelqu'un m'a dit que...

Les déconnectés n'étaient pas tout à fait du côté où on l'imaginait.

 

 

Le soir, bel éclat de rire de ma libraire de la rue La Fontaine :

- Je vis dans un quartier déprimé, maintenant !

Bon rire de ma libraire, pour ponctuer la belle envolée ! Ma libraire insiste :

- Vous auriez dû venir lundi, tous, ils faisaient une de ces têtes...

Elle nuance :

- Non, tout de même, François Bayrou, ce qu'il a fait, je ne comprends pas... il est fou... on ne lui pardonnera jamais.

Moi, faux derche :

- C'est un long cheminement...

Moi, encore, pour dédramatiser :

- Tiens, vous avez encore vos trois Huma ! Je vais vous arranger ça...

Elle, jubilatoire :

- Mais j'ai vendu tous mes Figaro ! mes 75 Figaro !

Moi :

- Vous savez, moi, Figaro, Trocadéro...

Elle, à nouveau :

- En même temps, y'a plus grave dans le monde, non ?  cinq ans, c'est vite passé ! ça durera peut-être même pas cinq ans...

 Moi :

- J'adore votre humour amer, on croirait un lendemain d'orage au bord de la mer.

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commentaires

T
moi je suis de gauche mais ce n'est pas pour cela que je n'aime pas Carla. elle est dans son rôle de femme éprise non ? chacun ses goûts, après tout.<br /> et puis les journalistes, s'ils n'existaient pas, il faudrait les inventer car ils servent à tout et il y en a pour tous les goûts.
A
Carla, ce qu'elle pense, reste dans l'indifférence ! Elle peut même chanter : "Nico l'a dans l'derrière, c'est la faute à Voltaire, il a perdu Nico, C'est la faute à Rousseau" ! Nous ne voulions<br /> plus de lui, alors, qu'elle pleure, qu'elle chante, (jusqu'à ce que la bise arrive), qu'elle crise, on pourra lui dire : "Chante beau merle !

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