Paris. Octobre 2012. © Jean-Louis Crimon
Rien n'arrête celui qui arrête l'instant. Photo compulsive. Incisive. Décisive. Besoin impérieux d'arrêter, de fixer, le temps. A tout moment. A chaque instant. Nécessité vitale. Fatale. Irrépressible. Volonté d'enrayer le flux destructeur du temps. Temps qui passe et qui fait que nous passons. Même les passants. Même la passante, avenue du temps qui passe. Nous ne sommes que des passants. Passion furieuse. Labo... rieuse.
Avec ce paradoxe congénital : comment arrêter l'instant sans tuer le mouvement ? Ou bien : comment opérer le mouvement qui s'opère dans l'instant ? Sans tuer l'instant.
Soudain, la photo s'impose. Quid du mouvement dans l'instant arrêté ? Et si l'instant qu'on arrête continuait à... marcher.
Heureusement, sauvé ! L'instant est sauf ! Le flou nous sauve. Le flou qui est signe du mouvement, signe la photo. La photo du mouvement. Du mouvement arrêté et restitué. Dans son... mouvement.