Paris. Février 2012. © Jean-Louis Crimon
Au bout de la table, il a repoussé la tasse. Croisé les bras, comme un enfant sage au fond de la classe. Un enfant d'autrefois. Dans une école d'autrefois. Il a pris appui contre le mur. Incliné la tête. Position foetale fatale. En toute sécurité contre la paroi, il retrouve le sommeil paisible de celui qui n'est pas encore né.
Ainsi sont les hommes. Même les hommes d'âge mûr. Quand la vie est trop dure, on se remémore, avec le corps, la douceur du sein maternel. Mots de poète. La paix perdue de la vie intra-utérine. Mots de psy.
Seule certitude : qu'on soit poète ou qu'on soit psy, il faut savoir habiter cette habitude. En tout lieu, savoir retrouver son milieu. La sieste est une actrice réparatrice.