Dès le début de la partie, on sent déjà toute l'Italie... dans la manière, dans la façon, de caresser le ballon... cette touche de balle à une touche... cette grâce si belle, cette classe naturelle... ce geste insensé du joueur, faux rêveur qui, soudain, se met à danser, oublie le cuir, ou fait semblant, se moque et se rit du réalisme allemand... regarde, ce n'est plus un match, c'est un ballet... le rectangle, une scène soudaine... ou la Squadra s'en va conter fredaine... le camp allemand est un blanchâtre bellâtre qui n'a pas compris que ce soir, c'est du théâtre... de la commedia... la commedia dell' arte...
Je suis Rital et je le reste, dans le contre et dans le geste...
C'est vrai, vous trouviez ça rigolo, de nous avoir si souvent, pris pour des idiots, enfermés dans notre catenaccio. Cette fois, finie la contre-attaque, nous sommes d'attaque, et nous vous rappelons que ce football italien est aussi un football d'attaquants... nous maîtrisons nous aussi l'offensive et nous savons l'art de la passe décisive... Même Gigi Buffon s'en étonne... Pirlo conjugue la transversale comme personne...
Je suis Rital et je le reste, dans la victoire, dans la défaite, notre gloire n'est jamais surfaite...
Ce soir, Frau Merkel, on gagne, on la renvoie chez elle, ton Allemagne...
Admire les élans de Buffon, les macaronis mascarpone, le tiramisù tir à mi-hauteur, les relances de Barzagli, les grimaces du tifosi, le risotto de Pirlo, les montées de Montolivo, les une-deux de Cassano, et même les folies de Balotelli... grazie mille Cesare Prandelli...
Je suis Rital et je le reste... pour la beauté du geste...
Fin de partie... l'Allemagne a perdu la partie... l'Allemagne est sortie... l'Allemagne est partie... Frau Merkel, cette fois, ce n'est pas toi qui fait la loi... Angela, tes p'tits gars, tu vas pouvoir les engueuler... Dans cet Euro là, l'Allemagne peut remballer... Sur le terrain, trop de laisser-aller... eh oui, au fond... manque de... rigueur !
Je suis Rital et je le reste, et dans le verbe, et dans le geste...