© Jean-Louis Crimon
Je ne vous l'avais pas dit. Je suis candidat. Candidat à l'élection présidentielle. J'ai mes 500 signatures. Mes 500 parrainages. Pas été facile. Mais depuis ce matin, ça y est. Le compte est bon. L'histoire peut commencer. J'en avais assez d'entendre toutes ces sornettes. Tous ces parleurs professionnels. Tous ces beaux parleurs. Tous ces haut-parleurs. Tous ces donneurs de leçons. La France qui se lève tôt. Les chômeurs. Les immigrés. Clandestins ou pas. Les retraités. Les planqués. Les profiteurs. Les menteurs. Les voleurs. Les tricheurs. Marre. Plus que marre. Moi aussi, j'ai des idées. Moi aussi, je veux y aller. Moi aussi, j'y vais.
Mon parti ?
Pas de parti ! Le parti des sans parti. L'organisation des inorganisés. Le rassemblement des égarés. Des paumés. Des perdus. Le parti de rien. Le parti des riens. Des moins que rien. Des camarades en rade. Des citoyens pas bien.
Mon programme ? Simple.
Des mesures symboliques. Des mesures fortes. Pour une France forte.
D'abord traduire en justice le Président sortant et toute son équipe. Leur demander des comptes. De rendre des comptes. D'envisager des réparations. Réparation des préjudices causés. A commencer par le premier des préjudices. Le préjudice porté au pays depuis cinq ans. La dégradation de l'image de la France. Dégradation ensuite de l'état de ses finances. Tout autant, des finances de l'Etat.
Juger les sortants sur leurs actes. Pas sur leurs paroles. S'en tenir aux actes. Juger les actes par rapport aux paroles. Aux discours. Aux promesses jamais tenues. Faire le point entre les promesses, les projets, les programmes, et les résultats obtenus. Mesurer, soupeser, jauger, juger, la réalité de leurs actions durant cinq ans.
Une fois les sortants entendus, jaugés, jugés, les remettre aux études ou au travail. En fait, au travail, trop tard pour les études.
Les remettre rapidement au travail. Dans un vrai travail. Avec un vrai patron. Un contremaître. Des horaires. Des horaires de jour. Des horaires de nuit. Des salaires en rapport aussi. Leur demander de vivre avec les salaires qu'ils ont trouvé suffisants pour nous durant cinq ans. On ne comprend vraiment la vie qu'en vivant vraiment la vie des gens. Ce qu'on vit vraiment soi-même, on en sait la teneur, la valeur, la saveur. Le sel de l'existence. Après, on peut parler. On a le droit à la parole.
Avant de les remettre au travail, ou aux études, leur présenter la facture. Les factures. Tous ont une dette. Des dettes. D'énormes dettes. A commencer par le premier d'entr'eux. Leur patron. Leur chef.
Le Président : paiement immédiat de 5 années d'arriérés de loyers. Remboursement du trop perçu sur le salaire augmenté de façon crapuleuse dès le début du mandat. Augmentation de 140 %, totalement injustifiée, et autoattribuée de façon tout à fait illégale. Sans doute en prévision de pensions alimentaires multiples.
Plainte pour plagiat. Plagiaire compulsif. N'a fait que recopier les idées des autres. Aucune idée personnelle pendant cinq ans. Recopie et arrange à sa manière. En commettant régulièrement des contresens fâcheux. Derniers en date : Schengen et les exilés fiscaux. S'attribue des faits d'armes de batailles qu'il n'a jamais livrées. Style présence sur le mur de Berlin le jour où il s'ouvre. Il y était. Faux : il n'y était pas.
Sanction: emploi de métallo à Florange, dans le cadre du redémarrage des hauts fourneaux de l'aciérie Arcelor Mittal. Le p'tit Sarko en métallo, hein, ça pourrait être rigolo. F'rait même, très vite, un bon délégué syndical ! Sûr, a d'incontestables qualités pour la chose. Mais stage de formation obligatoire. Aura peut-être le bonheur de sauver, en tant que délégué syndical, une entreprise et une activité, qu'il n'aura pas été capable de sauver en tant que Président de la République.
Autres propositions d'emplois :
Dans le cadre des mesures de rééducation et de réapprentissage des valeurs de respect du prochain et des valeurs de solidarité, indispensables à la vie en société :
Xavier Bertrand, ex ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé : Good Year Amiens, en 4x8 ou en 3x8, pour comprendre, de l'intérieur, ce que c'est, vraiment, une vie de travailleur. Une vie d'ouvrier.
NKM, Nathalie Kosciusko-Morizet, ex ministre de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du logement : guichetière de station RER pour réapprendre les tarifs des titres de Transport en région parisienne.
Nadine Morano, ex ministre de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle : caissière à Franprix ou à ED en CDD d'abord. Pas sûr de pouvoir la garder. Formation de reconversion impérative.
Luc Chatel, ex ministre de l'Education nationale : Professeur en Zone d'Education Prioritaire. Classes de 40 élèves. 26 heures par semaine. Obligation du suivi personnalisé de l'enseignant dans son suivi personnalisé de chaque élève.
Compte-tenu du bilan de compétences qui sera fait, il est souhaitable d'envisager des stages de formation pour tous les membres de l'équipe gouvernementale. Une première aide de 150 euros sera versée dès la signature du contrat de reconversion. A terme, toutes et tous percevront le salaire minimum. Disposeront d'un appartement de type F2 en Banlieue. Dès le 7 mai, tout le monde passera au RSA. Ensuite, traduction devant le grand jury du Tribunal de TF 1. Pour un procès équitable et médiatique à la fois. Participation obligatoire à la série de télé réalité hebdomatdaire, présentée par Laurence Ferrari et Jean-Pierre Pernaut, série intitulée "Rééducation des usurpateurs". Selon le comportement, l'implication sérieuse dans les projets de reconversion proposés, des sorties seront autorisées ainsi que de courts séjours dans les familles.
Ces premières mesures ont pour but d'apprendre l'humilité à tous ces arrogants qui ont passé la plus grande partie de leur vie à parler de ce qu'ils ne connaissent pas. Désormais, ils vont apprendre, ou réapprendre, comment se vit la "vraie vie". 5 ans de mensonges publics = 5 ans de rééducation. S'ils sont sérieux dans leurs apprentissages, dans les formations qu'ils s'engagent à suivre, et surtout s'ils s'engagent à exercer un "vrai métier", une "vraie profession", il n'est pas interdit, ni exclu, qu'ils puissent, un jour, refaire de la politique. Mais seulement s'ils comprennent que dorénavant, la "politique" n'est plus une activité pour toute la vie. Plus une activité pour se "faire-valoir", mais une activité de dévouement altruiste totalement bénévole.
Ce n'est plus pour "se servir", mais pour "servir" ! La politique doit redevenir ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être. Une mission, limitée dans le temps, au servce des autres, au service de la collectivité, au service de la société. Au service de la République.
Bon, ça ne vous plaît pas mon programme ? Ma philosophie générale ? Mes premières mesures ? Je vous sens sceptiques. Réservés. Dommage. Vraiment dommage. Vous ne voterez pas pour moi. Tant pis. Tant mieux. Rassurez-vous. Pas de stress. Pas d'angoisse. Pas la poisse. Dormez tranquilles. Exploiteurs, vous pouvez continuer à exploiter. Esclaves, gardez votre mentalité d'esclaves. Je n'ai pas mes 500 signatures. Je ne suis candidat à rien. Mais une chose est sûre, si jamais le locataire actuel du Palais réussit à se faire prolonger son bail, ... bye-bye ! Je demande l'asile politique à la Belgique, oui, à la Belgique ! ou au Québec. Je me fais français d'Amérique. Je taille. Je file. Je choisis l'exil. Je prends le bateau. Entre Voltaire et Hugo, yes, I ... go.