Paris. Octobre 2012. © Jean-Louis Crimon
A l'Assemblée, en notre nom, ils ont voté. Ils ont voté oui alors qu'on pense non. Ils ont voté oui au nom du peuple. Au nom du peuple français. Ils ont dit oui au Traité qui va nous maltraiter. Demande aux Grecs ce qu'il faut en penser !
Ils ont voté oui alors que le peuple pense non. Ils ont voté pour nous. A notre place. Sans nous consulter. Sans même penser à nous consulter. En notre nom, ils ont voté.
Ils ont opté. Ils ont adopté. Validé. Démocratie française. Liberté, Egalité, Fraternité. Démocratie française. Liberté. Egalité. Fraternité. Démocratie Française. Le reste est fadaise. Le reste est foutaise. Plus qu'à entonner... la Marseillaise.
Sur mon vieux phono, je me remets un vieux Léo, bien comme il faut, en mono ou en stéréo. L'homme n'est pas sans défaut, mais il a la parole qui, aujourd'hui, fait défaut :
Ils ont voté... et puis après ?
...
Faut les voir à la télé-urne
Ces vespasiens de l'isoloir
Et leurs bulletins dans les burnes
Et le mépris dans un placard
Ils ont voté... et puis après ?
...
Et puis assis sur une chaise
Un ordinateur dans l'gosier
Ils chanteraient la Marseillaise
Avec des cartes perforées
Le jour de gloire est arrivé
Ce soir, sûr, je coupe la radio, j'éteins la télé, et je me saoûle avec un bon Ferré, du hors-d'âge, mais tellement moderne. Tellement bien dans l'époque !
J'invite à ma table ce vieux Général Président qui disait : " Ce n'est pas en criant l'Europe ! l'Europe ! l'Europe ! et en sautant sur sa chaise comme un cabri..." Allez dire ça aujourd'hui à cette Assemblée de chèvres, osez aller dire ça ! et vous verrez que les moutons élus vont nous tondre encore un peu plus !
Quand vont-ils se rendre compte que de cette Europe-là, on n'en peut plus, on n'en veut plus ?
L'Europe des poètes et des philosophes, oui ! L'Europe des banquiers et des financiers, non ! "Notre ennemi, c'est la finance internationale !"
Tiens, comme dirait ma vieille maman, celle-là, elle est pas banale !