Le premier quart d'heure avait un goût de match déjà vu. Quelque chose d'Allemagne-Portugal. Le début de la rencontre était propice à somnoler. Je n'allais pas me priver. J'ai dû m'assoupir. Les commentateurs se sont mis à citer Houellebecq. Houellebecq footballeur, ça me semblait très improbable. Pas à ce niveau. Pas dans l'Euro. Mais dans mon rêve, j'ai tendu l'oreille et je me suis laissé prendre au jeu. Le premier match de la France de Laurent Blanc devenait une version inattendue de Questions pour des champions en crampons.
A chaque fois que mon cerveau entendait Houellebecq dans la voix d'Arsène Wenger, l'animateur principal du jeu télévisé, j'avais la réponse. Un vrai sans faute. Vous ne me croyez pas ? Simple, je vous rejoue le match en différé.
Angleterre-France, pour les Bleus de Blanc ? La possibilité d'une île !
La défense centrale des Tricolores ? Plateforme ! En un seul mot, ce soir. Souvent en deux mots dans les matchs de préparation.
L'entrée dans les dix-huit mètres ? Extension du domaine de la lutte.
Le match nul 1-1 avec les Anglais ? Le droit à La poursuite du bonheur !
Je suis sorti de mon rêve juste avant la mi-temps. Un gros plan sur le maillot d'un joueur britannique m'a donné la réponse. C'était écrit, en capitales : WELBECK.
De Welbeck à Houellebecq, crampons ou pas, avouez qu'il n'y a qu'un pas.