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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 22:19

 

Je dois vous faire un aveu. J'ai séché le quai cet après-midi. J'avais trop envie d'aller à la Bastille. Trop envie de vivre ce moment historique au milieu de cette foule qui rêve de changement. D'alternance. De renouveau. D'une autre façon de faire de la politique. D'une autre République. Je ne pouvais pas manquer ça. Pour rien au monde. Je dois vous faire un second aveu : je ne suis pas allé à la Bastille.

M'est arrivé une histoire incroyable. En chemin, j'ai rencontré une équipe de reporters très particulière. Dans ma vie de journaliste, il m'est arrivé souvent d'être "Envoyé Spécial". D'être ce journaliste "envoyé spécialement", par la Rédaction qui l'emploie, pour couvrir un évènement. Les journalistes que j'ai rencontrés ce matin, sur le chemin de Nation à Bastille avaient perdu  l'un des leurs. Ils m'ont demandé de le remplacer au pied levé. Je connaissais l'un d'entr'eux depuis longtemps. On avait couvert les derniers meetings de la campagne de Mitterrand ensemble. Il y a plus de trente ans. Trente et un ans exactement. Leur voiture de reportage était garée dans une rue latérale. C'est du moins ce qu'ils m'ont dit. On a marché dix bonnes minutes. Il y avait un monde fou sur les trottoirs. La voiture avait un aspect pour le moins curieux. Elle avait une hélice sur le toit. Comme une hélice d'hélicoptère. Je ne leur ai pas caché mon étonnement. Ils m'ont dit que c'était désormais comme ça. En cas d'embouteillage, on décollait à la verticale, exactement comme avec un hélico, et on se reposait plus loin, quand la circulation était à nouveau possible. Le seul problème de la voiture-hélico, m'a dit celui que je connaissais, est sa vitesse. Dans les airs, elle peut dépasser la vitesse du son. On peut facilement franchir le mur du son. Avec la détonation d'usage, quand on franchit le "mur du son", détonnation qui étonne toujours, ou agace,  les gens du sol. En fait, la règle était de ne pas se laisser piéger par cette vitesse facile à atteindre. Mon ancien confrère m'a raconté que leur Rédaction avait perdu, comme ça, plusieurs équipes de reportage qui s'étaient égarées au-delà du temps.  Qui n'avaient jamais pu revenir en arrière. Jamais pu retrouver le temps réel. Les équipes avaient disparu dans des temps futurs où il était très improbable de pouvoir un jour les rejoindre. Pratiquement impossible de pouvoir les retrouver vivants. A l'heure qu'il est, m'a seulement confié, mon ex camarade de reportage, ils ont dû être satellisés depuis longtemps. Dans les Rédactions, tu le sais bien, on tourne parfois en rond, mais ça finit toujours par s'arrêter, eh bien, eux, ils tournent en rond et ils n'ont pas fini de tourner en rond. Ils ne s'arrêteront jamais.

Devant mon grand étonnement, pour ne pas dire ma sidération, mon ancien collègue m'a dit : on a le temps, Mélenchon ne parle que vers 17 heures, d'après les prév', on va te faire une démo. J'ai dit "non, ce n'est pas la peine, je te crois". Mais c'était déjà trop tard. La voiture de reportage s'envolait à la verticale. Pour où ? Je n'en savais rien. Pour quoi ? Je ne le savais pas non plus. Un voyage dans le temps. Une avancée dans le futur. Un reportage dans un temps qui n'existe pas encore.

Vous n'allez pas me croire, mais c'est comme ça qu'il m'a été donné de voir toutes les "unes" des quotidiens du 23 avril 2012. Je sais, vous pensez  que cela est impossible. Je le pensais aussi avant cette bien étrange mésaventure. Eh bien, croyez-moi ou pas, tous les journaux du lendemain du premier tour de l'élection présidentielle titraient sur le deuxième tour, avec les mêmes mots, les mêmes expressions : Hollande et Mélenchon en finale, pour Le Monde. Une finale de rêve, Hollande et Mélenchon, pour Libération. La finale impensable, Hollande-Mélenchon, pour Le Figaro.

 

Vous ne me croyez pas. Libre à vous. Vous trouvez mon récit abracadabrant. Mes explications abracadabrantesques. Pourtant, de mes trois affirmations, deux déjà sont vraies. Vraies et vérifiables. Je n'étais pas sur le quai de la Tournelle cet après-midi. Je n'étais pas davantage Place de la Bastille. Si vous voulez que mon histoire soit vraie, complétement vraie, absolument vraie, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Vous savez ce que vous devez faire le 22 avril. N'hésitez pas. N'hésitez plus. Elles sont belles, vous savez, ces "unes" des quotidiens du lundi 23 avril 2012. Vraiment superbes. Si vous voulez les voir comme je les ai vues, n'hésitez plus.

Votez pour les deux le vingt-deux. Partagez-vous la tâche en famille, entr'amis. Entre camarades. Faites bien le travail.

 

Le 6 mai prochain, une finale Mélenchon-Hollande, ça, ça aurait de l'allure.

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