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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 19:35

 

Aux Sables-d'Olonne, ça sent la déconne. En Moselle, à Périgueux, c'est pas dégueu. Mieux: c'est sérieux. A l'Est, à l'Ouest, au Sud, les deux finalistes lancent leurs dernières salves. En Vendée, un fanfaron fanfaronne. En vain, sans doute, mais rien ne l'atteint, rien ne l'étonne. Le président-candidat, c'est drôle, il est mal barré, il est barré, il est... à l'Ouest ! Quand c'est cuit, quid de la méthode Coué ? Quand la grande Union se délite, pas de raisons qu'il hésite, dernière pique pour les petites élites, ces petites élites dévoyées qui travestissent la réalité. Travestissent, mais oui, c'est ce qu'il a dit, le sortant. C'est ce qu'il a sorti. Ces petites élites qui travestissent la réalité. Travestir : déguiser, transformer, falsifier, déformer, trahir. Bien sûr, c'est évident, la "vraie" raison d'être du métier de journaliste ! Etre journaliste, c'est, bien sûr, trahir, déformer, falsifier, transformer, déguiser, les faits, les gens, les idées, le réel, la réalité ! Projection classique. On met sur le dos de l'autre, sur le dos des autres, ce qui pèse tant sur notre propre dos. Grand classique Sarkozien. Nouvelle confirmation du célèbre Ch'est ch'ti qui l'dit qui y'est. C'est celui qui le dit qui l'est !

"Je sens monter la vague", a repris Nicolas Sarkozy, aux Sables-d'Olonne. Monter la vague aux Sables, normal, me direz-vous ! Le président-candidat a martelé à nouveau : "Chacun d'entre vous a l'avenir de son pays dans les mains. Chaque voix comptera. Les choses vont se jouer sur le fil du rasoir. Je sens monter une mobilisation que je n'ai jamais connue et jamais ressentie dans notre pays."

Dernière petite phrase, à double ou à triple sens, confession ou concession, aveu ou mise en garde : la haine de soi conduit toujours à la haine des autres.

A Périgueux, on n'est pas des gueux, et François Hollande a souligné que cela fait très exactement 24 ans que l'on attend une victoire d'un socialiste à l'élection présidentielle. Le dernière victoire, c'était, mais oui, en 1988, celle de François Mitterrand. Ce soir, à Périgueux, le candidat de la gauche a redit, avec force et conviction : "Je représente déjà plus que la gauche. Même si je suis socialiste, même si je vais gouverner avec la gauche, ce sont les républicains qui vont me permettre la victoire de dimanche. Clin d'oeil discret à un autre François, François Bayrou, et à tous ceux qui, ayant réfléchi de la même façon, vont suivre, dimanche, le même chemin.

A partir de ce soir, minuit, c'est fini. A la campagne ou à la ville, la campagne sera finie. Plus de réunions. Plus de rassemblements. Plus de meetings. La campagne pour la présidentielle 2012 aura vécu. Plus d 'analyses. Plus de commentaires non plus. Encore moins de sondages. On va enfin pouvoir parler d'autre chose. On va enfin pouvoir penser à autre chose.

Derniers mots de Sarko sur cette campagne qui s'achève. Première "vraie" note d'humour :" Avec François Hollande, on s'est réparti les choses... l'arrogance pour lui... et... l'humour pour moi !"

Pas mal du tout ! Jolie sortie, monsieur le sortant ! Tous les espoirs sont permis. Tous les espoirs vous sont permis ! Surtout, gardez le même humour pour dimanche soir. Dimanche soir, 20 heures. 18 heures 30 si vous écoutez les radios Belges ou Suisses. L'humour, la seule manière de garder un peu de distance entre "soi" et "soi". Le soi "public" et le soi "privé". Entre nous, soit dit en passant, chez vous, chez toi,  ils ont été bien malmenés, ces deux "soi". Il est temps d'en prendre soin. Prendre soin de soi, c'est la meilleure façon d'être bien avec soi. Avec soi-même. Se sentir bien "chez soi", c'est vital. C'est essentiel quand on veut s'occuper des autres. Je veux te faire un aveu, -tant pis si je te déçois-, je dois te dire que je n'ai jamais voté pour toi. Tu le comprends, ce n'est pas après-demain que ça arrivera, mais permets-moi, ce soir, cette petite familiarité : prends soin de toi ! Tu t'es un peu trop malmené, ces derniers temps, et tu nous as beaucoup trop malmenés, durant ces cinq dernières années. Il est temps, il est vraiment temps, monsieur le Président sortant, de prendre congé. De cesser de penser à nous. Pour commencer à penser  toi. Vraiment à toi. Sans nous. 

Plutôt que de dépenser tant d'énergie à tout faire pour nous diviser, il est temps que tu comprennes que tu dois maintenant  te réconcilier avec toi-même. D'abord régler tes propres problèmes avant de vouloir, à nouveau, prétendre prendre en charge les nôtres. Cesse, une fois pour toutes, de vouloir jouer le bon apôtre. Tu as eu ta part de lumière et de pouvoir, tu peux en laisser un peu aux autres. Tu as tes certitudes, nous avons les nôtres. Il est venu le temps de l'alternance, on veut vraiment changer de gouvernance.

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