© Jean-Louis Crimon Paris. Plateau Beaubourg. Février 2011.
C'est comme un rêve de môme. Un de ces rêves qu'on s'invente pour passer l'enfance. Quand, justement, l'enfance a du mal à passer. Un de ces rêves qui se conjuguent au temps des Quand je serai grand... Un rêve qui vous revient, un beau jour, passé le temps du travail obligatoire et des années de cotisations en tout genre. Un rêve qui, forcément, vous rattrape un beau jour. Si vous avez gardé un peu d'amour pour le temps des "quand je serai grand". Mon "quand je serai grand" à moi, c'était très tôt du côté de la photo. Pas n'importe quelle photo. Quelque chose comme "quand je serai grand, je ferai des cartes postales".
Tout le monde avait éclaté de rire. Levant les bras au ciel, comme si mon idée saugrenue était tombée des nues. Mes images, mes photos, je les ai rêvées dans ma tête, avant de les prendre vraiment. Aujourd'hui, je me dis que c'est maintenant ou jamais. Faire des images. Imprimer de vraies images. Au siècle du courriel et de l'image virtuelle, retrouver le bonheur du courrier, de la vraie lettre et de la carte postale, dans la boîte aux lettres. Retrouver le bonheur de l'image arrêtée. Fixée sur ce petit support cartonné. Timbrée, postée, reçue. Lue, aimée, embrassée, quand elle vous vient de l'être aimé.
En France, l'Union professionnelle de la carte postale regroupe tous les métiers de la carterie. La carterie. La carte rit. Tiens, sans rire, je vais leur écrire. Leur envoyer un petit mot. Pour leur dire mon intérêt pour la chose. Leur envoyer une carte. Une carte postale. Adressée à l'Union professionnelle de la carte postale. Pas mal, non ? Logique. Problème: même pas leur adresse ! Juste une adresse... une adresse... mail.
Plus qu'à leur envoyer un mail. Un courriel. Par internet. Le comble. Aurais tellement aimé leur envoyer vraiment une carte postale.
Leur adresse mail, c'est : http://www.upcp.fr/